Bordeaux, Montpellier, ou d’autres avant… La meilleure solution après l’interruption définitive d’un match est certainement de le faire reprendre au même endroit, et sur le score en vigueur. Mais c’est une solution compliquée et jamais utilisée…
Samedi à 15h, les Girondins de Bordeaux reçoivent Rodez pour le compte de la 12ème journée de Ligue 2. Un rendez-vous qui nous ramène cinq mois en arrière, quand le match entre les deux équipes, comptant pour la 38ème journée, la saison dernière, a été interrompu à la 23ème minute, à la suite de l’agression du joueur de Rodez, Lucas Buades, auteur du premier but de la rencontre.
A LIRE AUSSI : 5 mois après, tension avant le match entre Bordeaux et Rodez
Alors que la décision de ne pas reprendre, ni de faire rejouer le match (en attribuant le succès à Rodez), a fait couler beaucoup d’encre, la décision de faire rejouer la rencontre Montpellier – Clermont a encore ravivé la polémique. Lors de la 8ème journée, il restait à peine quelques minutes à jouer à la Mosson, quand l’explosion d’un pétard au pied Mory Diaw, le gardien de Clermont l’avait contraint à quitter ses partenaires sur une civière, interrompant définitivement le match.
Impossible de faire revenir les deux équipes et remplir de nouveau le stade pour 5 minutes…
Beaucoup d’observateurs font le lien entre les deux sanctions, particulièrement les supporters de Bordeaux. Mais tous oublient que, contrairement à la situation en Gironde au printemps dernier, Montpellier menait au score (4-2). Entériner le résultat avant la fin de la rencontre, servirait donc les intérêts du MHSC. Même si, d’un autre côté, les Héraultais peuvent se sentir lésés, car les deux ou quelques petites minutes, qui restaient à jouer, pouvaient difficilement permettre aux Clermontois de revenir. Toutefois, le récent exemple du match entre Manchester United et Brentford, qui a basculé dans les arrêts de jeu, passant de 1-0 pour les visiteurs, à la 91ème minute, à 2-1 pour les Mancuniens, à la 97ème, prouve que tout est possible.
Le match entre Bordeaux et Rodez est complètement différent : Rodez menait 1-0 au moment de l’arrêt du match, que Bordeaux devait absolument gagner sur un large écart pour espérer passer devant Metz à la différence de buts et monter… Donner le match à rejouer, aurait forcément donné un très net avantage aux Girondins, en effaçant l’ouverture du score des Ruthénois.
Il existe une solution pour remédier à ce type de situation : faire rejouer le match à partir du moment où il a été arrêté, en tenant compte du résultat en cours. Plusieurs obstacles rendent cependant ce choix très compliqué : premièrement, les visiteurs (Clermont ou Rodez, pour les exemples ci-dessus), doivent pouvoir compter sur l’intégralité des joueurs présents au coup d’envoi. Ce qui soumet la décision à un examen médical approfondi pour rejouer au plus vite.
Dans le cas de Bordeaux – Rodez, un exemple de taille entrait en ligne de compte : la date du match. Il s’agissait du dernier de la saison. Difficile de garder les joueurs sous pression plusieurs jours, pour rejouer les 70 minutes de match restantes. Et pas évident que Lucas Buades, qui a été arrêté médicalement plusieurs jours, ait été en mesure de rejouer dans la semaine qui a suivi.
Cette solution doit aussi tenir compte de la gravité des faits et de la volonté de la commission de discipline de punir le club responsable d’un quelconque débordement. Même si dans ce registre, le (ou les) point de pénalité est utilisé pour ça.
Faire rejouer uniquement les minutes amputées par l’arrêt du match, est une solution qui n’a jamais été utilisée en Ligue 1 et seulement à de très rares exceptions dans les grands championnats européens. Dans le cas du match entre Montpellier et Clermont, on n’imagine mal voir les deux équipes revenir à la Mosson, tout comme les spectateurs, pour deux à cinq minutes de jeu…