Certains joueurs ont décidé de revenir dans leur club de cœur alsacien. Un attachement fort alors que le club devrait jouer en ProLigue la saison prochaine.
C’est un euphémisme que d’affirmer que Sélestat se trouve dans une situation comptable extrêmement compliquée en StarLigue. Laurent Busselier, l’entraîneur, en est conscient, mais il reste fidèle à ses convictions :
« On fait tout pour travailler sur l’avenir. Si on avait eu six mois de plus, peut-être que l’histoire aurait été un peu différente. A l’heure où je vous parle, on a encore notre destin en main, mais on sait que cela va être compliqué. L’équipe a énormément avancé et progressé depuis le début de saison. C’est une équipe qui est bien différente par rapport à quelques mois en arrière. On s’appuie de plus en plus sur la formation qui composera celle de la saison prochaine ».
« Les jeunes ont bien pris la mesure de la StarLigue. Cela se remarque de plus en plus sur la deuxième partie de saison. Si on avait fait ce même cheminement en première partie, la partition n’aurait pas été la même. Mais on ne va pas refaire l’histoire. Il est important de continuer à tracer ce chemin qu’on a commencé à dessiner. Il est essentiel de conserver ce fil conducteur et de s’appuyer sur ces joueurs qui vont composer l’effectif la saison prochaine ».
« Cela a forcément du sens d’avoir un joueur qui a été formé à Sélestat »
Eymann, Vescovo et Mandic vont en particulier en être. Ils retrouvent un club de Sélestat qu’ils connaissent bien. Oreste Vescovo par exemple a porté le maillot violet entre 2019 et 2022. Il s’est engagé jusqu’en 2025. Ce Mulhousien, international chez les jeunes, avait participé au printemps 2022 à la montée du club dans l’élite. Un an après son départ pour la Finlande (Riihimaen Cocks), le prometteur ailier droit de 20 ans, a décidé de poser ses valises à nouveau en Alsace. Le coach sélestadien nous dit un mot sur ces retours :
« Igor Mandic doit nous apporter de l’expérience et de la lucidité de manière positive. En plus, comme il connaît bien la maison, il était le mieux placé sur le poste 3. D’autant qu’il était présent l’année dernière. Il était parfaitement bien intégré dans le collectif. Quentin Eymann, je l’ai suivi depuis un certain temps. On l’a joué plusieurs fois contre Saran ».
« C’est un joueur intelligent que j’aime bien dans le jeu. Il est capable de bien défendre. C’est quelque chose de très important dans la mise en place du système pour la saison prochaine. C’est quelqu’un du club aussi. Cela a forcément du sens d’avoir un joueur qui a été formé à Sélestat. Oreste Vescovo est un ailier que j’apprécie sur le plan technique ».
Sélestat mise sur Eymann, Vescovo et Mandic pour revenir au premier plan
« C’est un joueur complet, athlétique, qui peut évoluer sur deux postes. Il est régulièrement appelé par Yohann Delattre en équipe de France. Il y a aussi du travail à faire avec lui pour le faire avancer et pour qu’il devienne un ailier à part entière sur la StarLigue. On l’a vu avec des joueurs comme Hugo Van Ee. Ce n’était pas si facile l’année dernière avec un temps de jeu assez réduit. Ce n’était pas évident de voir ce que cela allait donner dans l’élite ».
« Et finalement on a remarqué que ce type de joueur parvenait à s’adapter et à passer des caps en première division. On note aussi qu’on peut pas mal s’appuyer sur des joueurs de la maison de cette génération de 2003. C’est bien de voir des jeunes de 20 ans pouvoir progresser ainsi en StarLigue. Ce qui m’intéressait surtout était de travailler sur cette jeune génération et de m’appuyer sur les Van Ee, Pimenta, et d’autres. Ils ont le potentiel pour passer les étapes du haut niveau ».
Et l’ancien entraîneur de Chambéry de mentionner à quel point la culture club est essentielle pour lui. « Je suis très attaché à cette affiliation du club. Je veux entretenir cela. C’est à mes yeux important. Je déplore justement que cet amour du maillot, cette ADN se dilue un peu avec le temps. J’avais à cœur de retrouver ce genre de valeurs. Sélestat est un club historique du handball français avec un glorieux passé. J’ai trouvé que c’était porteur de faire revenir ce genre de joueurs. Avec Sélestat, on fait en sorte que le côté club ne soit pas perdu. Ces jeunes joueurs formés au club incarnent l’avenir ».
Que ces pépites alsaciennes aient eu envie de retrouver le SAHB est tout sauf anodin. Elles s’y sont formées, ont appris, ont progressé. Elles veulent maintenant redonner des couleurs à Sélestat.