Sauvée sur le fil à la faveur d’une victoire à Saran, c’est une US Ivry consciente d’être passé près de la catastrophe qui attaque sa 66ème saison dans l’élite. Et avec l’ambition d’ouvrir un nouveau cycle moins stressant.
Deux ans après avoir retrouvé la StarLigue, Ivry a bien failli la quitter de nouveau. Pourtant bien embarqué, à défaut d’avoir été sécurisé suffisamment tôt, la quête du maintien a une nouvelle fois nécessité la mobilisation générale.
« On a vécu une saison pleine d’émotions, insiste le président Lequeux, parce que nous ne nous sommes pas mis à l’abri au classement, alors qu’on aurait pu finir bien plus haut, et que les faits de jeu nous ont été défavorables. On a joué notre vie sur le dernier match dans un suspense parfait dont on se serait bien passé. Mais la pression, c’est quelque chose qu’on maîtrise à Ivry ! »
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Ivry a parfaitement géré sa transition
Sur fond de fin de cycle, avec les derniers matches de quelques joueurs emblématiques, jeunes ou moins jeunes, à l’instar de Martinez, Sunjic, Mohamed ou Petit, Ooms, Dahl ou Loredon, les Ivryens ont offert à Didier Dinart et à son nouvel adjoint, Thibault Vaquerin (ex-directeur technique de la fédération québécoise), la possibilité d’une transition plus facile.
« On arrive à un moment où l’effectif avait besoin de se renouveler tout en gardant son ossature, poursuit le président. Il y a eu celle autour de Léo (Martinez), il y en aura une autre cette saison avec un recrutement axé sur la jeunesse, sur des joueurs de club et quelques paris. Même si Zaepfel est toujours blessé, Bernard, Longerinas, Tavares, Garcia… ont vécu une expérience riche en enseignements cette saison jusqu’à ce dernier match à Saran. On va s’appuyer sur eux et sur des recrues comme Beauchef, une pépite qu’on avait repéré à Besançon et qu’on attendait. »
Pour passer à l’étage supérieur, les Ivryens ont fait leur marché en Scandinavie (Strupstad, Gudjonnson, Schroder…) ou en Europe du sud (Jung, Rosell, Floris…) pour un Mercato « plus tourné vers l’étranger que d’habitude, mais qui correspond à nos moyens et surtout à nos valeurs pour chercher le plus vite possible l’équilibre d’une équipe en reconstruction. »
« Défendre la maison Delaune, c’est notre culture ! »
Un groupe qui, comme ses prédécesseurs, va devoir assumer la riche histoire d’un club qui veut cultiver son supplément d’âme pour compenser ses modestes moyens financiers. « Après notre victoire à Saran, précise François Lequeux, Mate (Sunjic) a eu cette réflexion qui est révélatrice. Il a dit : « Ce soir, le coeur ivryen a payé ! » Venant d’un gardien croate, ça fait plaisir à entendre. C’est avec des joueurs de cette dimension humaine et sportive qu’on pourra défendre l’identité Rouge et Noir. »
Et pour cette saison d’envisager dans cette logique de travail autour des valeurs du collectif, pour faire équipe, un maintien plus tranquille. « On va se battre pour autre chose qu’un simple objectif chiffré avec une équipe qui va être capable de s’accrocher à tous les matches. Défendre la maison Delaune, c’est notre culture ! »
La Recrue : Beauchef, la belle affaire
Quatrième meilleur buteur de ProLigue (159 buts, 81,12%), et principal artisan de la belle saison de Besançon, l’ailier droit de 23 ans Mathis Beauchef a signé trois ans à Ivry où il fera la paire avec Francisco Tavares pour remplacer Lucas Petit. Déjà passé par Nantes, son profil de gaucher efficace et créatif, qui avait préféré descendre en ProLigue pour davantage de temps de jeu, a séduit Didier Dinart qui croit beaucoup en son potentiel et en sa marge de progression.