Stéphane Cordinier a évolué à Créteil et au PSG au début des années 90 avant de s’expatrier une saison (1998/1999) en Allemagne à Niederwürzbach. L’ancien ailier gauche international nous donne de ses nouvelles et nous parle également de son fils Isaïa, lui aussi international… de basket.
Vous avez arrêté votre carrière en 1999, à 29 ans seulement. Comment s’est passée votre reconversion soudaine ?
Après une dernière expérience en Allemagne, j’ai joué à Monaco en N2 car je voulais garder un pied dans le hand. J’ai été ensuite brièvement entraîneur et maintenant je suis éducateur à Beausoleil dans le sud de la France depuis 2001.
Après ma carrière, j’ai repris mon métier car avant de faire carrière dans le hand j’étais déjà éducateur à Créteil. C’est un métier que j’ai choisi. Lorsque j’étais jeune, je voulais me diriger vers un domaine où je pouvais transmettre. Entre 2006 et 2009, j’ai enseigné au pôle Espoirs en Martinique. Il y avait notamment Mathieu Grébille.
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Stéphane Cordinier « heureux de la carrière faite »
Pourquoi n’avez-vous pas voulu persévérer dans le métier d’entraîneur ?
Je l’ai été une saison en N2, mais ça ne m’attirait pas de m’occuper de seniors. Je suis plus à l’aise avec les jeunes, le fonctionnement est différent.
Quel regard portez-vous sur votre carrière ?
Je suis très heureux de la carrière que j’ai faite. Je venais d’une cité de la région parisienne j’étais loin de penser que j’allais faire un tel parcours. J’ai débuté dans le hand car le gymnase n’était pas loin de chez moi et comme mes parents n’avaient ni voiture, ni permis, c’était plus simple d’aller au gymnase du coin. Finalement, ce sport m’a ouvert des portes, m’a permis de ne pas trainer dans la cité.
Quel est le souvenir le plus marquant de vos années de handballeur ?
On parle souvent de titres donc pour moi il est difficile d’en trouver un car je n’ai rien gagné. En club, j’ai débuté à Créteil, le club avait de nombreux internationaux, on a fait une demi-finale de Ligue des Champions face à Barcelone puis beaucoup de joueurs sont partis à l’OM Vitrolles, les résultats s’en sont ressentis.
En 1993, le PSG qui montait un gros projet m’a contacté, j’ai signé, mais on a terminé 2ème derrière l’OM Vitrolles et son armada de stars. Mon meilleur souvenir, c’est la médaille de bronze aux championnats du monde 1997 au Japon. On y est allé avec une équipe remaniée après les JO d’Atlanta décevants où on termine 4èmes alors que l’on aurait dû ramener une médaille. La France était championne du monde en titre. J’ai mis beaucoup de temps à digérer cette 4ème place des JO d’Atlanta. Sur ces Mondiaux 97, j’avais pris du galon dans l’équipe avec un rôle plus important.
« Ce sport m’a ouvert des portes, m’a permis de ne pas trainer dans la cité »
Comment avez-vous réagi quand votre fils Isaïa a choisi le basket ?
Je suis avant tout un amoureux du sport. Il a fait du hand, d’autres sports également, notamment du foot, mais on ne voulait pas entrer dans ce milieu particulier du foot que l’on n’aimait pas. Il a finalement choisi le basket. On ne le regrette pas vue sa trajectoire.
La médaille d’argent qu’il a décrochée aux JO de Paris avec l’équipe de France de basket vous a-t-elle permis de refermer la cicatrice des JO d’Atlanta ?
Un petit peu quand même oui, d’ailleurs j’y ai repensé. Quand ils se sont qualifiés pour les demi-finales, je lui ai dit : « Maintenant, il est hors de question que tu reviennes sans médaille ! » C’était magnifique, en plus le faire en France, et il a été important dans la conquête de la médaille d’argent. Ça va, il n’y aura pas de double frustration dans la famille.
Dans les années 90, vous avez vécu l’arrivée du professionnalisme dans le handball. Comment jugez-vous son évolution ?
Depuis 1992 et l’épopée des Bronzés aux JO de Barcelone, le handball n’a cessé de progresser. Quand j’étais à Créteil, je travaillais à côté comme éducateur puis j’ai commencé à vivre de mon sport. Le PSG possédait des joueurs professionnels. Les résultats notamment des équipes nationales sont d’une régularité assez extraordinaire. Les titres olympiques, mondiaux et européens s’enchainent. Malgré ses excellents résultats, le handball n’a pas la reconnaissance qu’il mériterait. Il n’y a pas suffisamment de moyens financiers, pas suffisamment non plus de médiatisation.