De retour dans son club formateur – où Alexandre Demaille avait signé son premier contrat pro en 2014 – après deux saisons à Nîmes, le gardien de 31 ans est très satisfait de la dynamique de groupe et ne veut pas fixer de limites à cette équipe varoise. Entretien pour Handball magazine et Le Quotidien Du Sport.
Pourquoi avoir fait le choix de revenir à Saint-Raphaël, votre club formateur ?
J’y suis revenu pour le projet. Je cherchais un club. Je connais celui-là depuis très longtemps. Cela reste mon club de cœur. Les dirigeants ont changé, mais je connais très bien Christian Gaudin (directeur sportif, Ndlr). Cela a été plutôt facile de me convaincre.
Christian Gaudin justement a parlé de vous en vous décrivant comme un joueur qui n’aurait peut-être jamais dû partir…
Tels sont les aléas du sportif de haut niveau avec des choix de carrière. Aujourd’hui, ce qu’il faut surtout retenir, c’est que j’ai pu avoir une expérience ailleurs et revenir.
A 31 ans, vous n’êtes plus le même gardien que quand vous avez quitté Saint-Raphaël !
J’ai maintenant atteint un âge où j’ai acquis de l’expérience. Dans d’autres clubs (Dunkerque et Nîmes, Ndlr) j’ai acquis de l’expérience pour voir comment cela se passait. J’ai eu du temps de jeu et j’ai gagné en expérience. Cela fait désormais des années que je suis dans le championnat français. Je connais beaucoup de joueurs, notamment ceux contre qui je joue. C’est un avantage. J’ai beaucoup plus de vécu.
Qu’avez-vous appris de vos passages à Dunkerque et Nîmes ?
J’ai vu une autre façon de travailler avec différents coachs. Il y a plusieurs manières de travailler en musculation ou sur le côté physique et mental. On échange beaucoup avec des défenses et différents joueurs. J’ai été témoin de cette diversité au fil des années.
J’ai même retrouvé cela quand j’ai évolué à Saint-Raphaël en arrivant de Dunkerque et qu’on jouait la Coupe d’Europe. C’est forcément une expérience exceptionnelle que de se frotter à des joueurs de pays étrangers. On apprend toujours d’une façon de jouer, d’entraîner, à différents niveaux, que ce soit en Coupe d’Europe ou non ; et en fonction des objectifs selon les clubs. L’entraîneur qui m’a le plus marqué, c’est Ljubomir Vranjes.
Un coach étranger (Suédois, Ndlr), mais avec beaucoup d’expérience et de handball. C’était vraiment très plaisant d’apprendre à côté de lui au quotidien. J’ai rencontré aussi des personnes formidables avec lesquelles j’ai eu de très bons souvenirs. J’ai toujours eu la chance également de me trouver dans des clubs ambitieux et compétitifs qui visaient le top 5 ou le top 6.
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« J’ai encore l’équipe de France dans un coin de ma tête… »
Vous n’avez jamais joué à l’étranger, est-ce un regret ?
Avant, cela aurait été intéressant. Cette possibilité, je ne l’ai pas forcément eue. Aujourd’hui, il faudrait vraiment un gros club ou un projet intéressant. Je suis bien en France. C’est un bon championnat. Après, je reste ouvert…
Comment trouvez-vous le début de saison de Saint-Raphaël ?
On réalise un bon début de saison pour la construction de l’équipe. Pourtant, il y a eu des nouveaux et des changements. Ce n’est que le début, mais on marque quand même les esprits. On veut montrer que Saint-Raphaël est une équipe de plus en plus compétitive. On sera durs à battre et à jouer. Notre mot d’ordre, c’est la force collective. Les matches qu’on remporte contre Limoges (35-33, Ndlr), et Aix (29-24, Ndlr), ce sont des concurrents directs pour le top 5. Notre notion de groupe a fait la différence. Saint-Raphaël est sur le bon chemin.
L’équipe peut-elle maintenir ce rythme ?
On fera tout pour. J’espère que ceux qui étaient là la saison passée (9ème, Ndlr) auront appris. Cela permettra de faire la différence cette saison.
Aller chercher la 4ème place en championnat est-ce possible ?
Une saison, c’est long. Je suis quelqu’un qui croit que tout est possible. Dans ma carrière, j’ai de nombreux exemples qui le prouvent. La saison dernière, par exemple, j’ai gagné à Paris (avec Nîmes 33-32, Ndlr). C’était impensable. Qui aurait cru cela ? Pourquoi Saint-Raph ne finirait pas 4ème alors ?
Quand on vous dit Raphaël Caucheteux, vous pensez à quoi ?
C’est la légende de la Ligue, du club. Personne ne pourra battre son record (il a dépassé la barre des 2500 buts en StarLigue, Ndlr). Beaucoup de handballeurs devraient s’inspirer de sa carrière. C’est quelqu’un de passionné, de très investi. Même à son âge (39 ans, Ndlr).
Vous n’avez jamais joué en équipe de France, pensez-vous que vous le mériteriez ?
Si je n’y suis pas allé, c’est peut-être que je ne le mérite pas. Mais je garde cela dans un coin de ma tête. Même si on n’y pense pas tous les jours, si cela devait arriver, ce serait une grande fierté. On a récemment constaté qu’il n’y avait pas d’âge pour y aller. J’espère au moins que j’aurai cet honneur de faire au moins un stage. Ce serait beau pour l’ensemble des efforts fournis.