vendredi 19 avril 2024

Sylvain Armand : « Avec Ancelotti, le PSG aurait déjà gagné la Coupe d’Europe ! »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Pendant près de dix ans, Sylvain Armand aura porté 380 fois le maillot du club s’inscrivant dans le top 4 des joueurs les plus capés. Une très belle longévité à laquelle s’ajoutent de grands souvenirs dont celui d’un entraîneur qu’il porte toujours dans son cœur Carlo Ancelotti. 

Dans quel contexte aviez-vous signé au PSG ?

J’ai signé en 2004 dans un contexte particulier. Il m’a fallu un temps d’adaptation. Je quittais Nantes, un club très familial, pour le PSG un autre, bien différent. On était arrivés avec Mario Yepes sans être super bien accueillis par les joueurs. Le temps d’adaptation avait donc été difficile. Il y avait un peu de jalousie dans le groupe. Cela n’avait pas facilité notre adaptation. J’ai fait le dos rond. Je me suis accroché. J’ai essuyé pas mal de critiques aussi. A l’époque de mon arrivée, on ne parlait évidemment pas des Qataris. Mais je changeais quand même de galaxie. Il y avait un sacré écart en termes de pression et d’exigences par rapport à mes clubs précédents.

Armand encore très attaché au PSG

Qu’avez-vous retenu de vos années parisiennes entre 2004 et 2013 ?

Je ne regrette absolument rien de mon passage au PSG. Je garde un attachement pour ce club car j’ai vécu des moments extraordinaires dans la ville, dans le club et dans ma vie familiale. J’ai beaucoup appris. Je n’ai quasiment vécu que des bons moments. Les « un peu moins bons » font aussi partie d’une carrière. Quand on parle actuellement du PSG et des Qataris, c’est d’un très grand club, dans une autre dimension par rapport à la France, c’est aussi plus facile d’avoir des résultats en étant jugés au quotidien que sur une Ligue des Champions.

Mais avant il fallait vraiment se battre, se remettre en question constamment, aller de l’avant, essuyer les critiques, gérer le mécontentement des supporters. C’est la règle du jeu. Malgré tout cela on se devait d’être européen chaque saison, de gagner des titres j’ai eu la chance d’en gagner quelques uns. En championnat cela n’a pas toujours été facile. Mais toutes ces années m’ont forgé un mental car on passe par des moments compliqués. Même dans le négatif j’ai appris des choses positives. 

Champion de France avec Nantes en 2001, qu’a représenté ce nouveau titre avec le PSG en 2013 ?

C’est complètement différent. Tous les deux me tiennent à cœur. Tous les footballeurs n’ont pas la chance de remporter ces titreslà. Joueur, j’en ai donc gagné deux et même un autre en tant que dirigeant du LOSC (en 2021, ndlr). Le premier avec Nantes a été acquis au début de ma carrière. J’ai toujours beaucoup d’affection pour ce club. Cela paraissait facile. A l’époque j’étais jeune, je gagnais et j’avais connu l’équipe de France (espoirs, ndlr). Le second titre a été gagné après des années de bons et loyaux services. Il a fallu s’accrocher mentalement et physiquement. Mais ce titre au PSG je le désirais plus que tout. C’est celui qui me manquait parès avoir gagné la Coupe de France (2006, 2010 ndlr) et la Coupe de la Ligue (2008, ndlr). 

« Le PSG va encore survoler le championnat » 

Actuellement en poste à Lille , n’auriez-vous pas aimé devenir un dirigeant du PSG ?

Bien sûr, comme à Nantes, un club auquel je reste aussi très attaché. Après on ne sait pas de quoi demain sera fait. Travailler à nouveau pour un club avec lequel on a gagné des choses reste dans un coin de la tête. J’ai eu la chance de finir ma carrière à Rennes. Cela ne s’est pas forcément bien fini avec l’entraîneur, Christian Gourcuff. J’ai basculé dans une reconversion et j’ai pu passer des diplômes. Pour rester dans le monde du football. Car dans cet univers, on est vite oublié. Qu’on ait fait une petite, moyenne ou grande carrière. Puis, il y a Olivier Létang qui m’a beaucoup appris, qui m’a conforté dans un poste que j’aime beaucoup. 

Qu’attendre de ce PSG une fois la Coupe du monde achevée ?

Cette équipe va encore survoler le championnat. Elle est composée de très grands joueurs dont trois devant qui sont des phénomènes. Des joueurs de ballon, à la technique parfaite et qui vont vite. Mais quand ils sont un peu moins en jambes comme on l’a vu contre la Juventus les 20 dernières minutes, ils sont un peu plus mis en difficulté.

Le PSG sera champion et sera jugé sur la scène européenne quand les grands chocs arriveront en mars. Aujourd’hui les joueurs sont au pic de leur forme car une Coupe du monde arrive. C’est l’objectif prioritaire pour la plupart d’entre eux. L’après Coupe du monde se vivra en fonction des blessés, les méformes, des déçus, des heureux. Il faudra en tenir compte sur la deuxième partie de saison.

Armand toujours en contact avec Ancelotti

Cela vous surprend-il de ne toujours pas avoir vu le PSG gagner la Ligue des Champions ?

Non, ça ne me choque pas. Quand on voit les Madrid, Manchester, Milan… qui ont beaucoup gagné mais en étant structurés depuis tellement longtemps. Ils sont grands et tellement plus grands que le PSG. Comparé à eux, Paris est arrivé sur le tard sur la scène européenne. Il a fallu que le club se construise progressivement. Mais si Carlo Ancelotti était resté à la tête de cette équipe, le club aurait déjà gagné la Coupe d’Europe.

Je garde beaucoup d’affection envers cet homme. Je reste en contact avec lui. Je prends de ses nouvelles et il répond toujours à mes messages avec une grande gentillesse. Ce personnage-là était très aimé par ses joueurs. Il était parti après le titre de 2013. Beaucoup de joueurs n’ont pas voulu qu’il s’en aille. Cela avait été une décision de sa part de quitter le club. Cela ne m’étonne pas d’avoir vu gagner Ancelotti partout par où il est passé.

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