En confirmant son succès de l’an passé, Tadej Pogacar confirme, à 22 ans, qu’il sera encore un candidat sérieux au maillot jaune dans les années à venir.
Qu’est-ce que représente le fait de remporter votre deuxième Tour de France ?
J’étais content d’en finir enfin avec ce Tour de France. J’attendais vraiment le contre-la montre pour enfin savourer ce moment. C’était une édition très dure. La course a été incroyable du début à la fin. J’ai commencé à seulement savourer sur les derniers kilomètres. J’ai beaucoup souffert. C’était difficile, mais la récompense est là. Je n’avais pas les mots pour décrire ce que j’ai ressenti en passant la ligne d’arrivée.
Lors du dernier chrono, avez-vous pu contrôler ?
J’étais sérieux et j’ai décidé d’être surtout concentré pour éviter de mauvaises surprises. Je sais que tout peut se perdre sur un dernier chrono. L’an passé, j’en avais bénéficié. J’ai décidé d’être à bloc sans pour autant prendre des risques inutiles. Je n’étais pas comme sur le premier chrono. J’ai simplement essayé de donner le meilleur de moimême comme depuis le début du Tour.
J’étais bien préparé. Je suis heureux de ce que j’ai fait sur mon vélo pour m’offrir ce nouveau Tour de France.
Quelles sont les différences entre la victoire de l’an passé et celle de cette année ?
Je ne peux pas les comparer. Je n’ai pas envie non plus. C’est complètement différent. L’an passé a été fait d’une certaine façon. C’était plus une surprise qu’autre chose. Cette année, j’étais attendu. Je me devais de répondre présent.
« J’ai répondu présent »
Cette victoire est-elle aussi celle de votre équipe, UAE Team Emirates ?
Je sais que mon équipe avait beaucoup misé sur ce Tour. C’était un objectif de notre saison. On voulait encore remporter le Tour de France. On se l’était promis dès la reprise en janvier. Dès que j’ai revu mes patrons et mes coéquipiers, on était tous heureux du travail accompli. On a pris un énorme plaisir à construire cette victoire au fil des jours. Il y a eu beaucoup de supporteurs sur les bords des routes. C’était impressionnant. J’ai savouré chaque kilomètre.
Avec ce deuxième succès, vous rejoignez de grands champions comme Laurent Fignon ou Bernard Thévenet, qu’est-ce que ça représente pour vous ?
Je ne réalise pas encore. Je vais encore me concentrer sur le présent et le futur. Mais je ne vais pas commencer à penser au passé. Je suis content et je savoure. C’est le principal.
Pogacar serein même sur les polémiques de dopage
Comment avez-vous vécu les polémiques autour de votre supériorité sur ce Tour ?
Je ne suis pas en colère ou encore énervé (certains médias ont mis en avant la polémique du dopage sur Pogacar). Cela reste des questions inconfortables parce l’histoire du cyclisme a traversé de mauvais épisodes. Je comprends parfaitement pourquoi il y a ces doutes et ces questions. Je ne prépare rien pour éviter ce genre de polémiques. J’adore faire du vélo. Ce qui vient avec, je l’accepte. Si je dois y répondre, ce sera avec mon cœur. On m’a déjà demandé de publier mes données de performance.
Peut-être un jour, je le ferai. Cela permettrait surtout à d’autres équipes de savoir comment vous contrer et vous gêner… Je ne pense pas que cela soit vraiment utile. La principale différence se fait sur le vélo, pas sur des chiffres.
Comment expliquez-vous votre progression ?
J’ai beaucoup travaillé. C’était mon troisième grand Tour et chacun est un peu différent. J’expérimente de nouvelles choses à chaque fois et j’ai seulement hâte de les essayer au fur et à mesure de la course. Je cherche toujours à tester mes jambes et cela me réussit plutôt pas mal.