mardi 17 septembre 2024

Taieb et Périchon créent la première équipe mixte du vélo

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

L’entrepreneur lyonnais Raphael Taieb, associé à l’ancien coureur Pierre-Luc Périchon, s’est lancé dans le projet d’une équipe masculine et féminine au niveau ProTeam dès 2026 avec un modèle économique et sportif novateur.

Comment est né ce projet ?

Je suis un passionné de vélo. En tant que suiveur j’ai repris un club amateur (Corbas, N1) il y a environ trois ans avec l’idée de tester des idées en tant de dirigeant. Et ce, avant d’envisager la création d’une équipe professionnelle. En parallèle, j’ai rencontré Pierre-Luc Périchon. Lui-même avait un projet après avoir pris sa retraite cet hiver. Il habite près de Lyon comme moi. On s’est bien entendus. On a décidé d’avancer ensemble. 

Quel est le cœur du projet ?

De proposer quelque chose de nouveau. On considère que le modèle n’a pas beaucoup changé depuis 40 ans. Sur celui économique, mais aussi sur l’aspect sportif. On veut proposer un modèle d’équipe innovant sur un maximum d’aspects. Les chantiers auxquels on veut s’attaquer sont multiples. Il y a celui économique, celui de l’engagement des fans, celui de la dynamique sportive via la création d’une unité de lieu.

Il y a aussi beaucoup de travail d’effectué sur des engagements sociétaux, de type RSE assez forts. Une équipe de cyclisme ne devrait pas être présente que pour gagner des courses. Certes, la performance est importante, mais quand on fait du sport et qu’on a de la visibilité médiatique, il est important de proposer un projet avec des valeurs et des engagements allant au-delà du sportif.

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Taieb et Périchon conscients que le vélo bouge

Pourquoi se lancer dans ce projet ?

On se rend compte que le vélo est en train de bouger. On le remarque avec l’arrivée de nouveaux sponsors qui sont beaucoup plus attractifs que les sponsors traditionnels. Le vélo commence à attiser la convoitise. Les budgets des équipes augmentent de manière très importante. Certains dépassent les 50 millions d’euros.

C’était inenvisageable il y a 5 ou 10 ans. Face à cette inflation, il y a également une augmentation des salaires avec plusieurs millionnaires dans le vélo. Il y a aussi l’attraction des nouveaux médias comme Netflix. Sans parler des rumeurs de transferts.

On voit aussi pointer ce projet de ligue privée One cycling. Il y a également une génération de dirigeants qui vont partir à la retraite. Quand on fait la somme de tout cela, on se dit qu’il serait étonnant que le vélo ne change pas dans les dix prochaines années. C’est mon pari en tant qu’entrepreneur et il faut y aller maintenant.

« Il y a une attente de voir quelque chose de différent arriver »

Où en êtes-vous dans l’avancée de ce projet ?

On est en train de faire rentrer un troisième associé avec un profil très costaud et très expérimenté dans le marketing sportif. On commence aussi à avoir des discussions avec des sponsors et des investisseurs. On a rencontré aussi des coureurs hommes et femmes du top 10 français. L’accueil a été très positif sur l’ADN et la philosophie du projet. On sent qu’il y a une attente de voir quelque chose de différent arriver.

La déconvenue de B&B Hotels ne vous effraie-t-elle pas ?

Pas du tout. Mais on se demande bien comment ce sport qui est un des plus suivis au monde soit autant précaire économiquement. Comment il n’a pas été capable d’inventer un modèle économique lui permettant d’avoir une meilleure stabilité. La situation économique du vélo est précaire. Le vélo est un sport soumis (sic). Les équipes cyclistes sont des structures qui n’ont pas de rapport de force pour naviguer avec assez d’aisance dans leur écosystème. A part les plus grosses équipes mondiales.

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