A 36 ans (le 12 décembre), le coureur béarnais Matthieu Ladagnous n’a connu qu’une formation, la FDJ, qu’un manager, Marc Madiot. Et après avoir prolongé son contrat de deux ans jusqu’en 2022, il sait qu’il n’en connaîtra pas d’autres. Un cas parmi d’autres au sein de la team FDJ. Thibaut Pinot suit le même chemin. Entretien avec Matthieu Ladagnous.
Comment expliquez-vous cette fidélité exceptionnelle pour votre formation ?
La confiance a toujours été réciproque. Je n’ai jamais souhaité quitter l’équipe et je sais que je finirai là. En quinze ans de carrière, j’ai bien eu des propositions, mais aucune ne m’a donné envie d’aller voir ailleurs.
Des regrets ?
Non, parce que j’ai toujours été heureux dans mon métier, en harmonie avec les choix d’une équipe que j’ai la satisfaction d’avoir vu progresser, évoluer au fil des années.
À part la team FDJ « aucune équipe ne m’a donné l’envie d’aller voir ailleurs » témoigne Ladagnous
Vous êtes un cas dans le peloton actuel. Pourquoi n’y a-t-il pas davantage de carrières comme la vôtre ?
Aujourd’hui, les jeunes bougent davantage car il y a, aussi, plus de concurrence.
La plupart des coureurs qui restent long- temps dans une même formation sont Français. Pourquoi selon vous ?
Parce que les équipes françaises sont aussi les plus anciennes sur le circuit et parviennent à s’inscrire dans la durée. Beaucoup d’équipes étrangères sont éphémères et arrêtent au bout de quatre ou cinq ans. Je crois aussi que les managers français sont plus humains, et ne considèrent pas leurs coureurs comme de simples pions.
« Les équipes françaises sont plus humaines et ne considèrent pas leurs coureurs comme des pions »
Comment qualifieriez-vous votre relation avec Marc Madiot ?
Dire qu’il est un second père pour moi serait exagéré, mais c’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup car il sait écouter ses coureurs, discuter avec eux, et pas forcément que de vélo, de tout, de la vie. C’est agréable et je sais que ce n’est pas le cas partout. C’est aussi la dimension familiale de l’équipe qui ne m’a jamais donné envie de la quitter.
On vous imaginerait presque rester dans le staff de la team FDJ après votre carrière !
J’ai encore deux ans pour y réfléchir mais, pour le moment, je ne me vois pas dans ce registre là. J’ai envie d’une reconversion qui me permettrait de ne pas m’éloigner de chez moi, pour pouvoir profiter de mes deux enfants.