Présent dans le cyclisme depuis 1997, Cofidis est avec la FDJ le plus ancien sponsor du peloton, qui préparait sa 25ème saison avec toujours la même foi pour un investissement qui lui aura permis de se faire un nom. Décryptage avec Thierry Vittu, patron de l’équipe.
Depuis 25 ans que vous êtes entré dans le cyclisme pro, avez-vous souvent douté de la pertinence de votre engagement ?
Depuis 25 ans, ce fut une longue aventure avec des hauts et des bas. On s’est posé une seule fois la question, en 2004… avant de continuer sur d’autres bases, parce que nous n’avons jamais trouvé les bonnes raisons pour arrêter.
Avec quels objectifs aviez-vous sauté le pas en 1997 ?
Nous n’avions qu’un seul objectif : développer la notoriété d’une marque, Cofidis, que même certains clients ne connaissaient pas ! Depuis, nous sommes devenus un groupe européen implanté dans 9 pays avec 5500 collaborateurs et un niveau de notoriété qui n’a plus rien à voir !
Avez-vous eu d’autres participations dans d’autres sports ?
Non, jamais. Nous sommes toujours restés fidèles à ce choix de départ. Avant de nous lancer, nous avions fait faire des études dans plusieurs directions, dans d’autres sports, dans le mécénat aussi. Et il s’était avéré que le cyclisme était le meilleur vecteur de développement d’une marque.
A combien se situe votre investissement financier ?
L’équipe a un budget de 13 M€ qui comprend notre investissement, les apports de nos partenaires, les amortissements de matériel, etc…
Avez-vous une visibilité sur le futur ?
Notre engagement actuel va jusqu’en 2022 inclus. Nous devons décider en comité exécutif de la suite à donner au premier semestre de cette année… mais je ne vois pas pourquoi nous arrêterions.
Thierry Vittu : « Notre investissement est plus du mécénat que du sponsoring »
Parce que la crise de la Covid-19 en a poussé certains à réduire les dépenses ou à se retirer…
2020 a été une saison difficile qui a dénaturé la visibilité de la marque. Mais nous sommes un partenaire responsable qui, après avoir mis son équipe au chômage partiel, lui a aussi assuré 100% de son salaire. Cet épisode que j’espère derrière nous n’a pas modifié notre motivation.
Parvenez-vous à chiffrer financièrement vos retours sur investissements ?
Ils se mesurent en termes d’image et de notoriété, mais le modèle économique est très particulier. Il est même extrêmement difficile à dé-terminer car, contrairement à d’autres sports comme le foot, nous n’avons ni recettes de billetterie, ni droits TV, ni indemnités de transferts.
En fait, nous n’avons aucune recette financière, ce qui me fait dire que notre investissement est plus du mécénat que du sponsoring. A ce titre, je trouverais pertinent de bénéficier d’avantages fiscaux, ce qui permettrait d’aider à traverser la période difficile actuelle, d’attirer davantage de sociétés françaises, ce qui serait tout bénéfice pour l’économie du cyclisme.
Comment percevez-vous l’arrivée d’un nouveau sponsor comme Citroën dans le peloton ?
Comme une super bonne nouvelle qui fait du bien à tout le cyclisme. Il y a si peu d’entreprises françaises qu’en voir arriver une nouvelle ne peut que nous réjouir.