mercredi 24 avril 2024

Thomas Cornely (Blois) : « Quand on a battu l’ASVEL, j’ai eu l’impression d’avoir gagné le championnat !”

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

A 31 ans, Thomas Cornely découvre l’élite du basket français comme son équipe de Blois où il évolue depuis 2014. Un promu vainqueur des trois premiers matches de son histoire en Betclic Elite dont un succès contre le champion de France Villeurbanne. Seule équipe invaincue après trois matches avec Monaco et Le Mans, l’ADA savoure.

Trois matches, trois victoires, quel début de saison !

C’est top. On aborde les matches avec une autre physionomie que les années passées. En Pro B, on avait l’étiquette d’une équipe qui visait Top 8-Top 6. On abordait les matches avec une certaine pression. Certains matches, on savait qu’on devait gagner. Si on les gagnait, c’était normal, et si on les perdait, ce n’était pas la crise, mais ce n’était pas la joie le lundi. Cette année, on a switché mentalement. On n’a rien à perdre. Chaque victoire, c’est l’euphorie. Notre première victoire dès le premier match à Roanne, on s’est dit qu’au moins on en avait gagné un. On s’est tous pris dans les bras comme si on avait gagné un truc de fou.

Trois jours après, on bat l’ASVEL, le champion de France, dans une salle archi bondée, en plus c’était l’anniversaire du coach, j’avais l’impression d’avoir gagné le championnat ! Même en play-offs, on n’avait pas eu cette ambiance. Après, on bat Paris à Paris. On a envie de continuer tout en gardant notre humilité et en conservant cet état d’esprit. S’il y a des défaites, il y aura des défaites, mais on a envie de célébrer les victoires.

Il pourrait y avoir la peur de descendre…

Le club nous a clairement dit que le mot d’ordre était de prendre du plaisir avant de parler de maintien. De base, même en Pro B, le coach (Mickaël Hay, Ndlr) ne nous a jamais dit qu’il fallait qu’on soit premiers ou qu’on finisse à une place précise. Et en Pro A encore moins ! A part Paul Rigot qui y a joué (112 matches avec Limoges, Monaco, Antibes, Gravelines, Ndlr), mais ça a été compliqué, personne dans l’équipe n’a l’expérience de la Pro A. Donc quand on gagne, on savoure !

Après cette entame sur les chapeaux de roues, les ambitions ont-elles été revues à la hausse ?

Comme je l’ai dit, j’espère qu’on va garder ce côté humble – on sait d’où l’on vient – encore une fois personne n’a joué à ce niveau, on n’a pas à se croire meilleurs que les autres. Il faut juste kiffer quand on gagne ! J’ai bien vu qu’en Pro A, quand des équipes tournent mal, il y a des changements, elles n’ont pas peur de couper des joueurs et d’en prendre d’autres. Nous, on ne pourra pas se permettre ça, la seule fois où le club a coupé un joueur depuis que je suis là c’est en raison de son comportement. L’autre fois, c’était un rookie qui avait signé un mois et qui n’avait pas été prolongé. Ça montre aussi la stabilité du club. On sait qu’on n’a pas le plus gros budget (le 16ème, Ndlr). C’est à nous de nous battre avec nos armes et notre première arme c’est la motivation et l’envie de montrer à tout le monde qu’on est capable de jouer à ce niveau-là.

Malheureusement, la salle de Blois semble bien trop petite avec ses 2339 places assises…

Le président le dit souvent et on est tous déçus que ce soient les joueurs ou le public. Les places partent très vite… Il y a même des gens debout ! La ville et les gens sont heureux qu’on soit à ce niveau-là et ça se ressent en ville où il y a un vrai engouement.

« Il faut rester humble, mais on n’a rien à perdre »

Comment vivez-vous à titre personnel ce début de saison vous qui découvrez l’élite à 31 ans après être passé par la N2 et la N1 ?

C’est génial et j’ai l’impression que j’ai 25 ans ! Je redécouvre des choses. Je suis arrivé à Blois en N1 et maintenant je me retrouve en Pro A ! On ne doit pas être beaucoup à être monté avec son club de N1 en Pro A. C’est une chance que je dois saisir. Je me suis battu toutes ces années pour arriver au meilleur niveau français et, aujourd’hui, j’y suis.

Contre Limoges où vous avez évolué de 2010 à 2012, ça va être spécial, non ?

C’est à Limoges que j’ai mis mes premiers points en Pro B (lors de la saison 2011/2012, Ndlr). Ça va être énorme ! J’adore cette salle, l’ambiance. Vraiment y jouer et pas seulement rentrer en fin de match quand il y a +20, ça va être top. J’irai sans aucune amertume. Quelle que soit l’équipe, j’ai juste envie de montrer que j’ai le niveau.

C’est bien parti puisque vous affichez les meilleures stats de votre carrière…

En Pro A oui, mais en Pro B j’étais plus haut au niveau de l’évaluation. Je finis à 17 (16,6, Ndlr) et là je suis à 15,7. Maintenant, trois matches, ce n’est rien. Mais je suis content de commencer comme ça. C’est une certaine forme de continuité.

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