Pour cette saison, l’UCI a décidé de permettre aux organisateurs des grands Tours de convier une équipe supplémentaire sur leurs épreuves. Mais qu’est-ce que cela change ? Avec 23 équipes au départ, le Tour de France fait une exception à la règle.
Au moment d’officialiser la décision de l’UCI, Christian Prudhomme, le patron du Tour de France, ne s’en cachait pas. Le passage à 23 équipes lui a permis de s’éviter un sérieux casse-tête au moment de choisir les invitations à la Grande Boucle.
« Je savais que, quel que soit le choix, il y aurait discussion. Il aurait été cornélien, chacun a ses bons arguments. Avec les deux équipes bretonnes et l’équipe vendéenne, cela permet à la fête d’être complète, à 100%. » En effet, en passant de 22 à 23 équipes, les grands Tours auront l’occasion de ne pas laisser sur le bas-côté une équipe française. En plus, avec 184 coureurs au départ en juin, à Brest, le Tour connaîtra une épreuve dense avec des coureurs qui auront envie de briller.
Pour autant, Christian Prudhomme a tout de suite tempéré les ardeurs de certains, confirmant que ce ne serait qu’une décision exceptionnelle du fait des difficultés liées à la pandémie et pour permettre aux équipes de mettre en lumière leurs différents sponsors.
« Nous nous sommes battus de longue date pour qu’il y ait moins de coureurs au départ dans un souci prioritaire de sécurité. La règle des 22 équipes redeviendra la règle en 2022. La première équipe de la deuxième division (sur l’ensemble de la saison) est qualifiée l’année suivante. Ce titre se mérite et nous avons toujours défendu ce système. »
« La règle des 22 équipes redeviendra la règle en 2022 sur le Tour de France »
Si, l’an passé, c’était Total Direct Energie qui bénéficiait de cette place de meilleure formation ProTeam, lui permettant de se rendre sur les grandes épreuves du World Tour, cette saison, c’était la formation belge de Mathieu Van der Poel, Alpecin-Fenix, qui était l’une des 19 équipes engagées d’office.
Mais, dans le fond, l’organisation ne change pas vraiment du fait que de nombreuses courses comme le Tour des Flandres, la Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège, Tirreno-Adriatico, Milan-San Remo, le Tour de Catalogne ou encore Paris-Roubaix dépassent habituellement les 23 équipes. Au niveau du peloton, on sait gérer.
Dans la logistique, cela permettra aussi de soutenir l’économie locale. En espérant que, sportivement, cela pimente encore les débats.
« Nous ne pouvons que nous réjouir de cette belle initiative, explique Xavier Jan, le président de la LNC. Tous les acteurs du cyclisme, en France comme partout dans le monde, font face à de nombreuses inconnues pour les mois de compétition à venir. Permettre à une 23ème équipe de disputer un grand Tour offre à des structures, des coureurs et des membres du staff une sérénité pour se concentrer sur la préparation de ces courses prestigieuses.
Par ailleurs, cela permet aux équipes, en ces temps de crise sanitaire et économique, de pouvoir s’attacher à renforcer leur pérennité. Nous sommes très heureux d’avoir pu compter sur le soutien des Ligues italienne et espagnole, des organisateurs des trois grands Tours et des trois Fédérations afin d’appuyer cette démarche auprès de l’UCI. Cela démontre entre toutes ces instances un bel esprit de solidarité, de cohésion et de fraternité. »
Et si le spectacle est au rendez-vous, ce ne sont pas les fans qui s’en plaindront. Surtout si les Français brillent…