vendredi 29 mars 2024

Transferts : Mathys Lefebvre (OL) choisit l’aventure américaine !

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Julien Huët
Julien Huët
Journaliste

En fin de contrat stagiaire à l’OL, le milieu ou défenseur central Mathys Lefebvre (20 ans) a décidé de choisir une autre voie en optant pour l’université de Pittsburgh à l’heure où les Etats-Unis sont en quête de talents, pour développer un football à l’européenne.

Quel a été votre parcours ?

J’ai fait ma pré-formation à l’ACBB à Boulogne-Billancourt U14-U15 pendant deux ans. J’ai poursuivi à l’OL en formation pendant trois ans en 2017. J’ai resigné un contrat de deux ans qui se termine en juin. Parallèlement, j’ai eu un bac général scientifique avec mention. J’ai continué des études supérieures dans le commerce du sport. J’ai commencé un bachelor sport business que j’espère obtenir aux Etats-Unis avec un bachelor business plus général.

La logique aurait été que vous passiez pro après votre contrat stagiaire. L’OL ne vous a-t-il rien proposé ?

C’est la logique générale, mais ce n’est pas la mienne. On n’est pas allé jusqu’aux discussions avec l’OL ou d’autres clubs même si j’avais des opportunités. J’ai fait le choix rapidement de rajouter une étape dans mon process au travers d’un double projet sportif et extra-sportif. C’est donc tout sauf un choix par défaut ! J’ai pris la décision rapidement de partir aux Etats-Unis. Je repousse seulement ces opportunités de passer pro. La valeur de ces deux années que je vais vivre est plus importante qu’un premier contrat pro de deux ans qui ne donnera peut-être rien avec une visibilité moyenne.

A votre âge, les jeunes veulent passer pro et gagner de l’argent.

C’est donc un choix qui peut surprendre. Signer pro est toujours mon objectif. Simplement, je rajoute une étape qui me permet de concrétiser une partie extra-sportive qui est importante pour moi en obtenant un diplôme dans l’une des meilleures universités du monde. C’est une étape sur du court terme sur un an et demi. Peut-être que je signerai alors pro dans de meilleures conditions.

Un parcours atyîque

Ne vous sentez-vous pas dans la peau d’un extraterrestre ?

C’est vrai que je n’emprunte pas une voie classique. Je fais ce pari-là. Mais je n’ai pas envie de m’arrêter à ma carrière sportive. J’ai aussi des ambitions en dehors du terrain, mais ce n’est pas parce que je pars en université aux Etats-Unis que je m’éloigne de mon projet sportif.

N’avez-vous pas peur d’y perdre sportivement dans un championnat universitaire ?

Non car j’arrive dans le bon timing. Le monde du football sait la qualité du développement du football aux Etats-Unis, la vitesse du développement de la MLS, la Coupe du monde qui y aura lieu en 2026. Le championnat universitaire fait la même chose en parallèle.

Je n’ai donc pas peur de régresser. Je vais dans une conférence qui me permet d’avoir une vraie visibilité sportive et un niveau cohérent. C’est la raison pour laquelle Pittsburgh était le meilleur choix. C’est l’une si ce n’est la meilleure équipe de la meilleure conférence de la 1ère Division universitaire avec des matches diffusés sur ESPN. J’y suis allé en janvier et c’est en plus une très belle ville, une grosse ville. L’objectif sera d’être champion.

“La valeur de ces deux années que je vais vivre est plus importante qu’un premier contrat pro”

Ne risquez-vous pas de vous faire oublier en Europe ?

Je ne pense pas et j’espère ouvrir la voie à l’OL ou en France même si je ne suis pas le premier puisqu’il y a déjà des joueurs internationaux là-bas.

Signerez-vous en MLS après l’université ?

C’est la voie logique, mais je ne ferme pas la porte à un retour en Europe à court terme.

Mathys Lefebvre en position pour la draft en MLS

Au bout de ce cursus américain, il y aura la draft en janvier 2023.

Pour être drafté, il faut obligatoirement jouer en université américaine. Il y a trois tours de draft. La MLS est liée avec Adidas qui m’accompagne depuis que je suis à l’OL. Les 10 premiers joueurs du 1er tour ont des contrats génération Adidas, des contrats pros assurés. Pour les autres, il faut en passer par la pré-saison pour valider un contrat.

Sportivement, savez-vous à quel niveau vous vous situez par rapport aux autres joueurs de Pittsburgh ?

Des Français sont déjà dans l’équipe. Certains ont joué en réserve à Auxerre, s’entraînant avec les pros, à Bordeaux, à Niort, Strasbourg… Des profils un peu similaires au mien. Il y a aussi des Européens notamment le fils de Van der Saar qui était à l’Ajax, des Brésiliens et bien sûr des Américains.

Quel est votre programme désormais ?

La pré-saison débute en juin jusqu’à fin août début du championnat qui se termine en décembre avec un match tous les trois ou quatre jours avec une saison régulière et des playoffs. Lors de la deuxième partie de saison en janvier, il y aura des matches amicaux, de plus en plus en Europe. Il n’y a pas d’enjeu, mais c’est intéressant car les universités se basent beaucoup plus individuellement sur le processus d’entraînement.

Quel sera votre quotidien ?

J’aurai un appartement à Pittsburgh proche de l’université. J’ai obtenu une bourse complète et j’ai aussi un accompagnement financier pour vivre là-bas notamment au niveau des repas.

L’OL accompagne Lefebvre

Dans quelle mesure l’OL va vous accompagner ?

L’OL m’a déjà permis de faire des études en France. Il est même partenaire de mon école (AMOS Lyon, Ndlr). Le club m’accompagne dans ce projet global sport et extra-sportif depuis le départ. Sur la partie Etats-Unis, on garde une proximité naturelle même si je ne suis plus lié contractuellement au club.

Le club est potentiellement intéressé pour ouvrir une voie pour y envoyer d’autres joueurs – il y a un taux d’échec trop important entre la formation et le monde pro, – des Mbappé il n’y en a qu’un ! – là une autre voie s’ouvre qui permet à la fois de garder un vrai projet sportif et d’avoir une certaine sécurité en dehors du terrain. Ils vont suivre mes performances sportives.

C’est aussi un moyen pour l’OL de poursuivre son développement aux Etats-Unis où il a déjà une équipe féminine, où il y a des liens avec la MLS, Shaqiri a par exemple signé à Chicago, où des investisseurs américains arrivent…

Il y aura aussi un documentaire qui va retracer votre aventure.

L’objectif, c’est de documenter cette ouverture de voie, avec un documentaire, des contenus… On travaille avec Bros Agency, mais il n’y a rien de finalisé sur le format et le diffuseur. Si ça peut inspirer d’autres joueurs, tant mieux.

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