La compagne du vainqueur du tour Tadej Pogacar pédale aussi. Urska Zigart, 24 ans, est championne de slovénie du contre-la montre. La jeune femme, qui vient de s’engager avec bikeexchange, nous parle de son couple.
Comment êtes-vous venue au cyclisme ?
J’en faisais depuis l’âge de 17 ans, mais plutôt pour m’amuser. C’est à 19 ans que c’est devenu sérieux lorsque j’ai intégré l’équipe slovène de BTC City Ljubljana.
A-t-il été facile pour vous d’évoluer et de progresser dans un sport majoritairement masculin ?
J’ai eu des difficultés au début non pas car j’étais une fille, mais parce que je n’étais pas passée par la catégorie juniors et je ne savais pas trop comment courir dans un peloton et, comme la technique est l’un de mes domaines les plus faibles, ce n’était pas simple. En Slovénie, les filles ont toujours été soutenues, elles peuvent progresser et disputer les meilleures courses car il y a une équipe professionnelle. Je n’ai jamais senti que l’on me donnait moins de chances de réussir qu’à un garçon.
Mais c’est vrai que pour les filles de grosses nations il peut être plus difficile de progresser car elles sont plus nombreuses et il y a moins d’équipes pour les accueillir. Personnellement, je suis passée professionnelle, mais j’ai continué des études de droit au cas où. Mais bon, les garçons et les filles s’entendent bien puisque c’est lors d’un camp d’entraînement avec l’équipe KD Rog que j’ai rencontré Tadej (rires).
« On s’est rencontré lors d’un camp d’entraînement »
Que représente le cyclisme féminin en Slovénie ?
Ce n’est pas un grand pays et nous n’avons pas beaucoup de cyclistes aussi bien juniors que professionnelles. Jusqu’à l’an dernier, nous avions notre propre équipe professionnelle, BTC City Ljubljana. Elle a fusionné depuis avec Alé BTC Ljubljana.
On peut donc dire que le cyclisme féminin est pris au sérieux au pays, des personnes y croient et investissent. Mais je pense que le pays est trop petit pour que le vélo féminin puisse se développer à grande échelle. Il sera difficile d’amener un grand nombre de filles dans ce sport et les faire progresser. Pour l’instant, nous avons 25 filles toutes catégories qui aspirent au plus haut niveau.
La victoire de Tadej dans le Tour de France a-t-elle changé votre vie ?
Un peu. Plus de monde nous reconnait dans la rue et nous avons plus de sollicitations médiatiques. Mais, avec les mesures liées au coronavirus, les sollicitations de toutes sortes ne sont pas aussi importantes qu’elles pourraient l’être en temps normal.
Mais nous n’avons pas changé. On est ensemble depuis un peu plus de deux ans, on se comprend puisque l’on pratique le même sport. Il y a plus de hauts et de bas que dans un couple normal car il y a une grosse pression quotidienne, mais on s’y est habitué. Maintenant, ce serait plus difficile si l’un de nous d’eux arrêtait le cyclisme.
On connaît désormais bien le champion, pouvez-vous nous parler de l’homme ?
Il est très charmant, honnête et il me soutient énormément. Je lui dois beaucoup. Il sait ce qu’il veut et il travaille énormément pour atteindre ses objectifs, mais il n’a pas que le vélo dans sa vie, il essaie de prendre du recul. Comme sur le vélo, il est décontracté, très spontané (beaucoup plus que moi (rires)). Il a toujours été très humble et modeste malgré ses excellents résultats.
Il a surpris tout le monde en gagnant le Tour. Et vous, avez-vous été surprise ?
Oui moi aussi je l’ai été ! J’ai toujours cru qu’il pouvait le gagner mais, au départ du dernier contre-la-montre, je pensais que Roglic garderait son avance. Ça a été une belle surprise.