Chacun à leur manière, les deux milieux Kroos et Verratti dictent le tempo du PSG et du Real depuis une dizaine d’années avec plus de succès pour l’international allemand au palmarès impressionnant. Mais, revanchard avec la Squadra Azzura et repositionné par Pochettino, Verratti n’a certainement pas dit son dernier mot.
Marco Verratti
Vision du jeu : 9/10
Qu’il sévisse comme premier relanceur, en milieu défensif axial, ou comme vrai meneur de jeu, comme Pochettino semble vouloir l’utiliser. Puis, il a peu d’équivalents en Europe. Dans un registre individuel, pour faire des différences balle aux pieds, comme collectif, pour la continuité du jeu, sa disponibilité permanente est précieuse.
Présent dans l’animation offensive comme dans la récupération, il est un vrai leader technique sur lequel s’appuient les défenseurs. Pour aller de l’avant, et les attaquants, pour trouver des espaces, en créer. Quand Marco a le ballon, il se passe toujours quelque chose car sa vision de jeu lui permet d’avoir souvent un coup d’avance.
Technique : 8/10
Son assurance technique est son passeport pour le très haut niveau. Encore plus lorsque la pente se durcit et que les espaces se réduisent. Capable d’exister sous la pression adverse, impeccable dans son jeu de passes et ses prises de balles, essentielles dans une position aussi exposée. Verratti rayonne avec le ballon dans les pieds. Notamment de s’extraire de situations délicates en se défaisant de plusieurs adversaires sur une inspiration technique.
Son petit gabarit (1m65) lui offre un centre de gravité très bas qu’il utilise à merveille. Et pour protéger son ballon, provoquer et chercher la faute sur des adversaires qui n’ont souvent pas d’autre choix pour l’arrêter. A sa décharge, et même s’il montre des progrès dans ce domaine depuis qu’il joue dans une position plus offensive, sa finition n’est pas à la hauteur de la qualité de ses dribbles, de ses crochets extérieurs ou intérieurs de dégagement.
Mental : 8/10
Son mental de compétiteur n’est pas contestable. Il lui permet de ne jamais rien lâcher et d’être un vrai battant dans tous les sens du ter-me. Malheureusement, cette énergie n’est pas toujours maîtrisée. Ses nombreuses suspensions liées à des contestations arbitrales surtout témoignent d’un caractère bouillant et trop incontrôlé.
Déjà expulsé trois fois en Ligue des Champions. Même si, il a pris la mauvaise habitude de marcher sur un fil. Duquel il finit trop souvent par tomber par nervosité et manque de lucidité. En 2013, quand Ancelotti l’avait traité “d’imbécile” après un carton rouge reçu à Evian Thonon en Ligue 1, il n’avait que 21 ans et un caractère bouillant qui s’est à peine adouci depuis…
Physique : 6/10
Fragilité naturelle ou hygiène de vie douteuse… le fait est que l’Italien a souvent été trahi par son corps. Opéré à deux reprises d’une pubalgie dont il ne pourra certainement jamais se débarrasser vraiment, plutôt vivre avec. Verratti a manqué 77 matches en raison de blessures depuis son arrivée au PSG.
C’est évidemment énorme. Et ça dit beaucoup de la trajectoire d’un joueur qui n’a jamais vraiment pu, autrement que sur de courtes périodes, exploiter la totalité de son potentiel physique. C’est d’autant plus dommage qu’il est énorme lorsqu’il est en pleine possession de ses moyens. D’autant plus,quand la plupart des joueurs de son calibre enchaînent plus de cinquante matches par saison, Verrati peine à atteindre la barre de la trentaine.
Expérience : 7/10
Dernier vestige des débuts de l’ère QSI, il a vu partir Matuidi, puis Thiago Motta et Rabiot. Sans jamais cesser de conserver un statut bien à part aux yeux des dirigeants comme des entraîneurs successifs.
Au point d’être cette saison le vrai taulier. À 28 ans, fort de sept titres de champion de France, de trois Coupes de France, de six Coupes de la Ligue et d’une finale de Ligue des Champions. Au terme d’une huitième campagne européenne d’affilée, depuis 2012, pour 65 matches européens, tous dans l’épreuve reine avec le PSG.
En club, difficile de faire mieux. A Paris, il est même le joueur le plus titré de l’histoire. Il n’y a guère qu’en sélection que le bât blesse. Avec une Squadra Azzura qui ne traverse pas la meilleure période de son histoire. Dans ce contexte, avant ce qui sera son premier Euro. Après avoir manqué 2016 en raison d’une pubalgie, ses 38 sélections ne lui avaient offert que deux matches de Coupe du monde (2014).
TOTAL : 38/50
Toni Kroos
Vision du jeu : 8/10
Son influence est aussi forte dans le domaine défensif. Grâce à son volume de jeu et sa capacité à gagner les duels pour récupérer les ballons, que dans le domaine offensif où il rayonne grâce à sa qualité de passes et à sa vision du jeu. Intelligent et chirurgical, Kroos s’appuie sur des prises de balles et des orientations tranchantes. Puis il est toujours dans le bon tempo.
En négociant plus d’une centaine de ballons par match en moyenne, il n’a que très peu d’équivalents. Kroos et même largement devant tous les autres cette saison en Ligue des Champions. Comme si, avec l’âge, il ne cessait de gagner en lucidité avec un pourcentage de passes réussies qui frôlait les 90% dans la zone de vérité adverse (30 mètres) signe de sa capacité à être décisif… bien davantage que Verratti.
Technique : 8/10
Il est ce qu’on appelle le prototype du footballeur moderne avec un jeu sans points faibles et avec beaucoup de points forts. Et d’abord la qualité de ses passes, de ses frappes, ce qui le rend redoutable dans les coups de pied arrêtés, grand secteur pourvoyeur de passes décisives. Passes courtes ou passes longues, il a tout en magasin de la palette du milieu relayeur capable d’ouvertures géniales et de relances effectuées avec une grande sûreté technique.
Mental : 8/10
Son approche de la compétition est très “allemande”, faite de réalisme et de pragmatisme, pour une grande régularité dans ses performances depuis plus de dix ans. Avec le temps, et les titres qui s’accumulent, sa confiance est inébranlable qui lui a toujours permis, en club comme avec la Mannschaft, de ne jamais s’avouer vaincu. Au milieu des stars du Real, son leadership naturel lui a toujours offert un statut particulier. Même s’il n’a plus le même impact sur le jeu depuis quelques saisons, il reste toujours capable de sortir de sa boîte une performance XXL au bon moment, à l’instar des trois C1 remportées par le Real. La marque des grands.
Physique : 7/10
Sa rapidité n’étant pas sa caractéristique principale, Toni a rapidement su faire avec… ou plutôt sans. Endurant et puissant, son impact est réel dans tous les contacts, grâce à un engagement de tous les instants qui lui permet de gagner beaucoup de duels, au sol ou dans les airs. Plus que ses jambes, c’est au ballon qu’il donne de la vitesse, ce qui lui permet aussi de se préserver et parvenir à finir généralement fort ses matches. Avec l’expérience, il a aussi appris à gérer ses efforts et à ne pas se consumer inutilement. Dans ce registre, il est passé maître… et Verratti reste son élève.
Expérience : 9/10
A 31 ans, il a tout gagné… ou presque. Avec ses trois Bundesliga (2008, 2013 et 2014), ses
Il ne manque que l’Euro au palmarès de Kroos
deux Liga (2017 et 2020), et surtout ses quatre Ligues des Champions (2013, 2016, 2017 et 2018) et la Coupe du Monde 2014, il ne lui manque qu’un Euro à son palmarès (demifinaliste en 2012 et 2016) qu’il tentera d’aller chercher ce été.
En vivant sa quinzième saison au plus haut niveau, d’une carrière débutée à Leverkusen (2008-2010), poursuivie au Bayern (2007-2014) et qui se prolonge au Real depuis, Kroos a fait preuve d’une régularité exceptionnelle, enchaînant depuis dix ans les saisons à plus de cinquante matches. En passant la barre des 100 sélections avec la Mannschaft (101), il s’est offert la possibilité d’entrer dans le top 5 allemand et de rejoindre les légendes Matthäus (150), Klose (137), Podolski (130), Schweinsteiger (121) et Lahm (113) ou Klinsmann (108).
Total : 40/50
