La surprise, si surprise il y a, pourrait venir de Remco Evenepoel. Après avoir découvert le Giro en 2021, le prodige belge s’alignera sur la Vuelta pour la première fois, espérant profiter des deux chronos pour rivaliser avec les grimpeurs et se révéler comme un vainqueur potentiel d’un grand Tour. Alaphilippe sera aussi de la partie.
A 22 ans, son manager, Patrick Lefevere veut le préserver encore et ne pas lui infliger plus d’un grand Tour dans sa saison. Avant de se frotter au Tour, la Vuelta sera un terrain d’expression idéal pour se tester avec moins de pression et d’attentes. On attend aussi pour animer une épreuve traditionnellement très nerveuse et ouverte, les régionaux espagnols, De La Cruz, Bilbao, Landa, Lopez et surtout le vétéran de 42 ans, Valverde, dont ce sera la 16ème et dernière participation.
Avec ses 7 podiums dont une victoire en 2009 (un record), le coureur de la Movistar se prépare pour un vrai baroud d’honneur avant d’arrêter sa carrière. Côté Français, aucun des grands leaders n’avait encore déterminé son programme au moment de terminer le Tour de France, notamment Gaudu et Pinot, alors que Champoussin (qui devrait quitter AG2R Citroën pour Arkéa Samsic) qui s’y était révélé l’année dernière, sera particulièrement attendu.
Si la Vuelta n’était pas à son programme, son retrait du Tour a offert à Julian Alaphilippe l’occasion de briller sur une épreuve où il ne compte qu’une seule participation, en 2017 avec une victoire d’étape. Avec une arrivée mi-septembre, cela lui laissait la possibilité d’enchaîner avant les Mondiaux en Australie le 25 septembre. Depuis 2010, cinq coureurs ont remporté le maillot arcen-ciel en ayant disputé la Vuelta avant…
Vers un duel INEOS Grenadiers/UAE Team Emirates ?
En dehors du Tour de France, rares furent les éditions d’un autre grand Tour à présenter un plateau aussi condensé. Pour le général, Roglic, quoi qu’il advienne de l’évolution de sa blessure, ne sera pas à 100% pour défendre sa triple couronne.
Le podium se jouera entre Carapaz, Hindley, O’Connor, obligé de quitter le Tour à cause du Covid, Quintana, apparu très à l’aise en juillet, Mas, Almeida ou Rodriguez, quand on devrait retrouver Landa, Haig, Pozzovivo, Kelderman, Mader, Lopez, Bilbao, Buchmann, Meintjes, Nibali, Higuita et peutêtre Evenepoel dans le Top 10.
Pour les victoires d’étapes, Alaphilippe devrait faire feu de tout bois, avec De la Cruz, Soler, Vermeersch, Hamilton, Peters, Izagirre ou De Gendt, alors que les rares arrivées au sprint sont promises à Ackermann, Hayter, Thijssen ou Meeus et Démare si Groupama-FDJ l’oriente vers l’Espagne.
Par équipes, on devrait retrouver un duel entre les INEOS Grenadiers (Richard Carapaz, Michal Kwiatkowski, Carlos Rodriguez, Dylan Van Baarle, Pavel Sivakov, Ethan Hayther) et les UAE Emirates (Pascal Ackermann, João Almeida, Marc Soler, Rafal Majka, Brandon Mc Nulty), peut-être arbitré par les Jumbo-Visma si Roglic est apte au combat…
Des Jumbo-Visma qui devront faire sans Vingegaard, vainqueur du Tour de France, et qui a finalement renoncé comme son dauphin Pogacar.
Les 10 derniers vainqueurs
- 2021 : 1/ Roglic (SLO) 2/ Mas (ESP) 3/ Haig (AUS)
2020 : 1/ Roglic (SLO) 2/ Carapaz (EQU) 3/ Carthy (GB) - 2019 : 1/ Roglic (SLO) 2/ Valverde (ESP) 3/ Pogacar (SLO)
2018 : 1/ Yates (GB) 2/ Mas (ESP) 3/ Lopez (COL) - 2017 : 1/ Froome (GB) 2/ Nibali (ITA) 3/ Zakarin (RUS)
2016 : 1/ Quintana (COL) 2/ Froome (GB) 3/ Chaves (COL) - 2015 : 1/ Aru (ITA) 2/ Rodriguez (ESP) 3/ Majka (POL)
2014 : 1/ Contador (ESP) 2/ Froome (GB) 3/ Valverde (ESP)
2013 : 1/ Horner (USA) 2/ Nibali (ITA) 3/ Valverde (ESP)
2012 : 1/ Contador (ESP) 2/ Valverde (ESP) 3/ Rodriguez (ESP)
Tom Boissy