vendredi 11 octobre 2024

Yaël Joalland (CIC U Nantes Atlantique) vers une nouvelle opération ? « D’un coup, tout s’est effondré »

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Gravement touché après une chute lors du dernier Grand Prix de la Marseillaise, le 28 janvier, le jeune coureur de 23 ans de CIC U Nantes Atlantique, Yaël Joalland attendait une éventuelle nouvelle opération lorsque nous l’avons contacté pour prendre de ses nouvelles. Entretien pour Cyclisme Magazine et Le Quotidien Du Sport.

Comment allez-vous ?

La période est plutôt compliquée. Je suis toujours en rééducation avec mes différents kinés. Mes fractures de la mâchoire et du menton vont mettre des mois, peut-être des années avant la consolidation totale. Et sur les quatre vertèbres fracturées, certaines ont été consolidées avec vis et plaque. Une pose problème car elle s’est cassée en plusieurs morceaux. Si sa consolidation ne s’effectue pas correctement, je vais devoir me refaire opérer.

Avez-vous une échéance de reprise de l’entraînement ?

Tout va dépendre de cette éventuelle opération qui est quand même risquée. Il est très compliqué de se positionner sur une éventuelle reprise. Et il est encore difficile de se projeter à moyen comme à long terme.

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Yaël Joalland, une carrière en suspend ?

Trois mois après votre chute, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Il faut essayer de garder le moral pour avancer, mais ce n’est pas facile. J’ai la chance d’être entouré de ma copine, de ma famille, de mes amis. Même s’il est très frustrant de voir ses potes prendre le départ des courses.

Quels souvenirs conservez-vous de votre chute ?

Aucun ! Mes souvenirs s’arrêtent un kilomètre avant la chute, jusqu’au réveil de mes deux opérations, donc trois jours après. Entre temps, c’est un vrai trou noir.

Comment étiez-vous à votre réveil ?

Je voulais comprendre ce qui s’était passé, pourquoi je me retrouvais dans un lit d’hôpital. J’ai tout de suite demandé si j’allais pouvoir reprendre avant la fin de la saison. Après un gros hiver, j’avais la dalle et j’étais déterminé pour faire une belle saison ! Puis tout s’est effondré d’un coup. Petit à petit, et de plus en plus, je prends conscience qu’une carrière de coureur cycliste n’est finalement pas grandchose par rapport à la vie, à la possibilité de seulement marcher.

Avez-vous revu la chute ?

Non, aucune vidéo n’a été tournée car les arbres empêchaient les caméras de l’hélicoptère de nous voir. Et il vaut mieux…

4 vertèbres fracturées dans la chute

Comment appréhendez-vous votre carrière désormais ?

Etre pro à 23 ans, même en Conti, est une satisfaction. Depuis Saint-Laurent-du-Var où j’ai déménagé il y a un an et demi pour me rapprocher des Alpes et mettre toutes les chances de mon côté, j’ai pu vivre de ma passion, avoir l’ambition de franchir les paliers, j’espère que mes objectifs ne sont que partie remise. Je vais déjà m’attacher à pouvoir remonter sur un vélo un jour et on verra ensuite si je peux récupérer toutes mes capacités physiques.

Avez-vous pu discuter depuis avec Axel Zingle (le premier à arriver à son chevet et dont les gestes lui ont peutêtre sauvé la vie) ?

On m’a raconté tout ça. Son intervention a été décisive. J’avais beaucoup de sang dans la bouche, il n’a pas hésité à mettre ses mains dedans pour m’empêcher d’avaler ma langue. Franchement, ça fait chaud au coeur. C’est d’autant plus touchant que nous sommes amis pour avoir débuté ensemble au CC Etupes en amateurs.

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