jeudi 25 avril 2024

Yann Genty : « J’ai encore l’envie de jouer et de gagner »

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

Revenu du Japon avec le titre olympique, Yann Genty a connu la plus grande émotion de sa carrière avec l’équipe de France, à 39 ans (il fêtera ses 40 ans le 26 décembre). En fin de contrat, le portier du PSG espère bien terminer en beauté son aventure dans la capitale. Il l’explique pour Le Quotidien du Sport et Handball magazine.

Comment allez-vous ?

Tout va très bien. On n’a pas eu le temps de trop se reposer depuis les Jeux Olympiques. On a enchaîné tout de suite après les JO. Cela a fait du bien de s’arrêter un peu après avoir connu une petite période de repos avec la trêve internationale.

Justement, comment s’est passée cette première trêve internationale depuis votre retraite internationale avec les Bleus ?

Cela fait du bien de casser un peu ce rythme et de se reposer. La preuve, même le sélectionneur a permis à certains joueurs de rentrer chez eux, notamment ceux qui enchaînaient les matches.

Le rythme et l’enchaînement des rencontres ces derniers mois a-t-il été difficile à gérer ?

On préfère toujours enchaîner les matches que les entraînements. Mais, depuis juin, on avait connu très peu de repos. Le rythme est très soutenu.

Yann Gentry espère enchainer les matches

Après autant d’années au plus haut niveau, aviez-vous espéré vivre une cadence aussi impressionnante ?

Bien sûr. C’est toujours sympa de vivre sa passion à fond. C’est même mieux. Plus on vieillit, moins on a envie de s’entraîner (rires). C’est bien plus fun d’enchaîner les matches et les compétitions. Ça permet d’être focus sur ce que l’on sait faire de mieux sur le terrain.

Comment jugez-vous la saison du Paris Saint-Germain jusqu’à présent ?

Elle est plutôt bonne en championnat. On a déjà réussi à prendre la 1ère place. En Ligue des Champions, c’est différent. On va dire que la situation pourrait être meilleure. C’est plus mitigé. On s’est surtout déplacés. A domicile, on a remporté nos matches. Après, on n’a pas encore fait de coups à l’extérieur. C’est un peu plus embêtant. On compte se rattraper sur la phase retour.

Sentez-vous que la réussite de la saison du PSG passera forcément par un bon parcours en Ligue des Champions ?

C’est l’objectif du club. Depuis de nombreuses années. A la limite, les gens ne nous en voudront pas si on perd le championnat et que l’on gagne la Ligue des Champions. Perdre la Ligue des Champions, c’est différent. On sait que l’on est capable de la gagner. On est proche de le faire.

« Les gens ne nous en voudront pas si on perd le championnat et que l’on gagne la ligue des champions ! »

Personnellement, après avoir tout gagné, le Ligue des Champions reste-t-elle le summum pour un joueur ?

C’est le titre suprême. On partage tellement de jours ensemble que, réussir à finir en beauté, ce serait magnifique.

Il n’a pas manqué grand-chose ces dernières saisons…

(Il coupe) L’an dernier, on a réussi à atteindre le dernier carré à deux reprises, fait inédit. C’est rare dans une saison d’y aller deux fois en si peu de temps. Malheureusement, on n’a pas réussi. Ça fait mal. Cette année, on espère enfin réussir. On a digéré la préparation. On repart de plus belle. Même si les résultats ne sont pas encore à la hauteur de nos espérances, on avance et on fera en sorte de se replacer lors des matches retours.

Etes-vous confiant dans le groupe et l’expérience qu’il a acquise au fil des années ?

Sur les deux ans que je suis là et même avant, il méritait déjà de la remporter. Après, c’est le sport, rien n’est écrit. Tout doit se faire sur le terrain. Ce n’est pas toujours évident. Je pense que l’on mérite. Le groupe n’a pas vraiment changé. On a conservé les mêmes forces. On est tous revanchards. C’est une motivation supplémentaire.

En arrivant au PSG, espériez-vous trouver ce degré d’exigence du haut niveau ?

C’était le truc qui me manquait dans mon parcours. La Ligue des Champions. J’avais besoin de m’évaluer et savoir de quoi j’étais capable.

Le PSG et la Ligue des Champions, Genty monte en exigeance

Et alors ?

(Sourire) Je pense que je peux faire mieux. Je suis content de faire partie de cette équipe et de ce groupe-là. C’est une vraie exigence tous les jours. Je suis content de le connaître à mon âge.

Est-ce une récompense tardive ?

Je ne regarde pas derrière moi. C’est mon destin. Que ce soit pour le PSG ou l’équipe de France, ça devait être écrit comme cela. Je l’accepte. Je ne le prends pas comme une récompense, mais plutôt comme évolution. Un nouveau défi à chaque fois.

Même l’équipe de France que vous avez découvert tardivement, en 2019…

C’est rare de connaître ce que j’ai vécu avec le titre olympique l’été dernier. C’est mon destin, il est comme ça. Il est difficile de trouver des mots…

Qu’avez-vous ressenti au moment de voir la médaille d’or autour de votre cou ?

C’est la médaille la plus importante. C’est tous les quatre ans. Dans une carrière de sportif, c’est long d’attendre quatre ans pour un objectif. Quand on se la met autour du cou, il y a une grande émotion qui passe. On se souvient d’où l’on est parti pour en être aujourd’hui. On repense à tous nos sacrifices toutes ces années.

De l’intérieur, même pour ceux qui avaient gagné plusieurs fois, c’était fort. Ce n’est pas banal même s’il y a eu des périodes où l’on ne doutait pas de l’issue du résultat pour la France. Mais au niveau des joueurs, il faut une réelle motivation, un stress et une vraie pression qui aboutissent à une joie unique. Les mecs sont super heureux de gagner cette médaille.

« C’était fort de partager l’or olympique avec Vincent Gérard »

Et la partager avec son coéquipier de club, Vincent Gérard, est-ce particulier ?

C’était plus fort. Beaucoup plus fort. On n’a pas été épargnés par les critiques tous les deux. De pouvoir aller jusqu’au bout et avoir cette médaille, c’est une grande fierté. Ça nous a apporté une confiance supplémentaire pour cette nouvelle saison au PSG.

Comment expliquez-vous ce retour au premier plan ?

Ce n’est pas le fruit du hasard. On a été bien entourés par les coachs de l’équipe de France. C’est grâce à leur confiance. D’autres joueurs auraient mérité d’être présents aussi. Mais cela a fait du bien au moral. Le titre a aussi permis de donner plus de confiance pour la suite. On ne se dit pas que l’on est nuls.

On reste des sportifs. Quand il n’est pas bon, il doute. A force de se faire critiquer, on doute encore plus. Mais on a arrêté d’écouter ce qu’il se disait autour. Nous sommes concentrés sur nous-mêmes. On a réussi et on continue sur cette voie-là, pour le bien de tous.

« On envie avec Vincent Gérard de quitter le PSG avec une médaille autour du cou »

Le fait d’arriver au bout de votre aventure avec le PSG en fin de saison renforce-t-il votre motivation et l’envie de réussir une grande année ?

Forcément. On a envie tous les deux avec Vincent Gérard de quitter le PSG avec une nouvelle médaille autour du cou. La plus belle. Celle que tout le monde attend. On aura alors réalisé les objectifs que l’on s’était fixés en arrivant au PSG.

Sentez-vous que vous pouvez encore écrire une page importante de l’histoire du PSG en remportant la Ligue des Champions, avant même les footballeurs et les footballeuses ?

C’est une source de motivation en plus. Le club en rêve. On sait que l’on peut le faire. Les propriétaires sont venus pour cela. Ça permettrait au club de basculer dans une nouvelle dimension. C’est déjà un grand club, mais il faudra aller gagner pour permettre de mettre une Ligue des Champions dans la vitrine.

Même Messi l’a dit. Ce n’est pas parce qu’on a les meilleurs joueurs qu’on gagne la Ligue des Champions. Il faudra tout faire pour finir comme il le faut cette saison. Ça fera aussi du bien au handball français. Cela validera la progression du championnat de France. Si on pouvait la gagner régulièrement, on pourrait attirer encore plus les joueurs. Ce sera une bonne nouvelle pour tout le monde.

Yann Genty a encore la motivation de jouer

Le niveau de la Starligue progresse-t-il d’année en année ?

On le sent. Les adversaires sont plus coriaces. On parle de Montpellier ou Nantes, mais ils ne sont pas les seuls clubs. Le handball français progresse. Il y a de plus en plus de bons joueurs et les salles sont pleines. On a envie de continuer à vivre cela.

Personnellement, quelle sera la suite de votre carrière ? J

J’ai encore l’envie de jouer et de me taper des préparations estivales. J’ai envie de vivre ces moments-là avec les mecs. J’espère continuer à jouer longtemps. Tant que l’envie et la tête me le permettront, le corps suivra. Il y a des projets intéressants et des choses qui se mettent en place. On verra à l’issue de cette saison…

Sport Hand 011

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