dimanche 13 octobre 2024

Alfa Romeo : enclencher la marche avant

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Alfa Romeo a vécu d’une année à l’autre, une saison vraiment contrastée. Et à l’issue de la dernière, Frédéric Vasseur n’a pu s’en satisfaire. Les gains en vitesse pure ne se sont pas traduits en résultats chiffrés. Les progrès réalisés n’ont donc pu faire occulter que l’écurie basée à Hinwil a reculé d’une place.

Elle s’est retrouvée 9ème. Elle avait pointé au 8ème rang lors des deux exercices précédents. Alfa Romeo a marqué 13 points en 22 Grands Prix. Elle en avait marqué 8 lors des 17 courses au cours de la saison 2020. Les résultats en piste sont une chose, mais d’autres paramètres ô combien importants sont aussi à prendre en compte selon le consultant Canal Franck Montagny :

« Alfa Romeo ne dispose pas des meilleures armes du plateau. Point crucial en leur défaveur, il leur manque du monde. Cette écurie est basée en Suisse. La quasi majorité des autres le sont en Angleterre. Les charges salariales ne sont pas identiques. »

« Vasseur n’est pas là pour faire de la figuration »

« Cela implique qu’avec le même tarif on pourrait embaucher deux fois plus de monde. Alfa Romeo reste une écurie encore assez jeune. Elle a été remaniée avec de nouvelles personnes à sa tête et de nouveaux pilotes.

Il va falloir un peu de temps pour que les choses se mettent en route ». En parallèle, Williams a bien progressé lors de la saison 2021. Cette écurie (8ème du plateau) a fait un sérieux bond en avant en marquant 23 points. Le directeur de l’équipe italo-suisse n’a pu cacher sa déception :

« En matière de performance pure, nous nous sommes très bien débrouillés. Nous avons fait un énorme pas en avant par rapport à l’an dernier. Probablement le meilleur en performance pure par rapport à la pole position. Mais, en même temps, nous avons manqué les bonnes opportunités : à Budapest où nous étions impliqués dans l’accident et à Spa. A Bahrein, je crois, nous avons eu le problème lors de l’arrêt au stand.

Et à Imola quand Kimi (Räikkönen) est parti en tête-à-queue dans le tour de formation. Cela nous a coûté deux points par-ci, quatre points par-là. C’est un sentiment étrange. Car, en fin de compte, le seul indice de performance qui ait du sens, ce sont les points. Rien ne sert d’être plus rapide si on n’en marque pas. La saison a donc été en dents de scie. Si je devais la noter, je dirais : bonne en performances et mauvaise en résultats ».

Alfa Romeo a appris en 2021 pour être meilleur en 2022

Qu’attendre de 2022 ? Franck Montagny se veut optimiste : « Cette écurie peut créer la surprise cette année. Ils ont recruté Bottas. Son savoir-faire va apporter une plus-value indéniable à l’écurie de Frédéric Vasseur. Vasseur est quelqu’un qui ne lâche jamais rien. Il veut toujours que les choses fonctionnent. Il n’est pas là pour faire de la figuration. Je crois donc en cette équipe. Je me dis que cela va bien évoluer pour eux ».

A mi-saison dernière, les regards étaient déjà tournés vers 2022.

« Le véritable objectif, c’est l’année prochaine, confiait le directeur technique Jan Monchaux. Avec le team principal, les actionnaires, et dans une certaine mesure les sponsors, nous avons pris la décision radicale d’arrêter assez tôt notre travail sur 2021 pour maximiser notre temps et nos chances de rattraper notre retard avec l’introduction de nouvelles règles. Le dernier bouleversement dans la réglementation date de 2017.

Sauber était une autre entreprise. Elle avait commencé la saison avec un moteur vieux d’un an et un châssis loin d’être optimal. Quelque part, nous n’avons pas cessé de payer le prix de ce mauvais départ. Nous voulons maintenant nous mettre dans une bonne position dès le début. Par conséquent, sans commencer en position de faiblesse, avec un déficit de 2,5 à 3% comme lors des cinq dernières années ».

Si la constance est au rendez-vous, tous ces retards à l’allumage seront oubliés chez Alfa Romeo.

Des pilotes de la Ferrari Académie dans le baquet ?

Frédéric Vasseur a laissé entendre qu’Alfa Romeo ne fermait pas la porte dans le futur à un recrutement au sein de la Ferrari Driver Academy. Et ce en dépit du remplacement d’Antonio Giovinazzi en 2022. Alfa Romeo a choisi son nouveau duo de pilotes avec les nominations de Zhou et Bottas.

C’est la première fois depuis la signature de l’accord actuel avec le motoriste Ferrari il y a quatre ans qu’Alfa Romeo n’aligne pas un des jeunes pilotes du Cheval Cabré. Il y a quelques mois, Frédéric Vasseur a assuré qu’il aurait le choix libre pour le duo d’Alfa Romeo, à condition d’avoir obtenu davantage de souplesse de la part de Ferrari lors de la signature d’un nouvel accord.

Le directeur d’équipe a néanmoins bien précisé qu’il resterait ouvert au recrutement d’un pilote soutenu par la prestigieuse marque transalpine :

« Ce n’est pas parce que nous avons décidé de partir sur une autre option que nous n’aurons pas la possibilité de travailler de nouveau avec Ferrari à l’avenir. Cette décision doit être évaluée au cas par cas.

On ne peut pas planifier les pilotes dans les dix prochaines années et dire : Ok on aura un rookie pour les dix prochaines années. Ferrari n’a pas besoin d’avoir un pilote arrivant en F1 chaque année. Nous devons travailler au cas par cas et les deux parties le comprennent bien ».

L’avis de Franck Montagny

« Je pense que ça va être la surprise. Est-ce que Monsieur Fred Vasseur aura réussi une bonne auto ? On va le découvrir avec gourmandise dans les prochaines semaines. Ils étaient plutôt confiants au sein de

l’équipe pendant l’hiver et le développement. Il a connu une bonne progression tout au long de ces derniers mois. Des bons choix. Est-ce que cela va suffire ? je ne suis pas si sûr que cela. On verra. »

Consultant Canal+, 7 GP F1 disputés

Le Guide F1 2022 vous présente Alfa Romeo.

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