Ana Tadic, 22 ans, a découvert la france à l’âge de 8 ans en suivant son père basketteur. L’intérieure franco-serbe du TGB a obtenu une belle récompense en étant appelée en Équipe de France à l’automne. Mais elle ne veut pas s’arrêter là elle qui a pris une nouvelle dimension pour sa deuxième saison à Tarbes après trois ans à Mondeville.
La saison de basket est très perturbée par la crise sanitaire avec des matches remis, une saison incertaine. Comment le vivez-vous ?
C’est un peu compliqué de jouer sans public. Ce n’est pas l’atmosphère habituelle d’un match. Dans les matches serrés, le public peut faire la différence et vous booster pour aller chercher la victoire. On a eu la chance de ne pas avoir eu trop de cas de COVID dans notre équipe. On peut bien s’entraîner et travailler, ce sont les seules choses que l’on peut gérer. Pour le reste et notamment la bonne tenue ou non de la fin de la saison, ce n’est pas de notre ressort. On verra…
Dans cette année compliquée, vous avez eu des satisfactions avec, notamment, un premier appel en équipe de France cet automne. Pourquoi avez-vous choisi la France plutôt que la Serbie ?
C’est dans la continuité. Je suis arrivée en France à l’âge de 8 ans car mon père avait signé en France. Je ne maîtrisais pas la langue, c’est grâce au basket que j’ai fait des progrès en Français car, pour nous sociabiliser, mon père qui entraînait des petits m’emmenait aux entraînements, c’est comme ça que j’ai appris le Français et que j’ai commencé à aimer le basket.
J’ai connu le pôle France, j’ai joué dans les différentes sélections de jeunes, j’ai été championne d’Europe en U18 (en 2016, Ndlr), c’était comme une évidence pour moi de jouer pour la France.
Ana Tadic lucide : « Il faut que je sois moins cérébrale »
Est-il vrai que vous portiez le numéro 3 en hommage à votre compatriote Drazen Petrovic ?
C’était une des raisons. J’ai changé, je porte le 15 car c’est un numéro qui me plaisait. Mais c’est vrai que j’avais un grand respect pour Petrovic, un joueur de classe.
Comment expliquez-vous la différence de reconnaissance du basket entre la France et La Serbie ?
C’est lié à la culture. Nous sommes une petite nation. Ce qu’il est intéressant de noter aussi c’est, qu’en Serbie, les supporteurs sont très patriotiques et l’équipe nationale est plus soutenue que les clubs. Du temps de la Yougoslavie, le basket était encore plus important car c’était un sport de sociabilisation, appuyé par le régime. Mais je trouve qu’en France le basket a son public aussi, ce n’est pas un sport mineur.
Quels sont les domaines de votre jeu qui sont encore perfectibles ?
Je pense qu’il faudrait que je sois moins cérébrale, que je joue plus directement, que je sois plus mobile aussi, plus rapide dans la réalisation de certains mouvements. Je travaille aussi beaucoup mon jeu intérieur et le tir. Mais je dois être plus constante.
Comment voyez-vous la fin de saison pour Tarbes ?
On n’est pas en réussite, on propose du jeu, mais on ne parvient pas à gagner. Le plus important est que le groupe reste soudé. On joue clairement le maintien. Il faut que l’on passe le cap de l’efficacité car on propose du jeu sans être récompensées en termes de points. Tout le monde est déterminé pour sauver la place du club.
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