Le parcours universitaire d’Antoine n’a pas été linéaire mais, en décrochant un Master en management du sport en 2020, il révèle un état d’esprit aussi compétitif dans un amphi que dans un stade.
Fort d’un bac scientifique, spécialité SVT, obtenu en 2014 au lycée Jolimont (rebaptisé depuis Lycée Stéphane Hessel), une autre institution toulousaine, référence en matière de sports-études devenu Pôle espoirs, le futur capitaine du XV de France n’a jamais imaginé stopper ses études quand bien même une carrière professionnelle lui tendait les bras.
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Après s’être inscrit en DUT de mesures physiques à l’IUT d’Orsay, à Paris, s’être réorienté trois mois plus tard vers une licence de STAPS à la fac d’Orsay, alors qu’il évoluait au Castres Olympique, Antoine a poursuivi son cursus universitaire sur les bancs de la Toulouse School of Management (TSM) entre 2018 et 2020. Il y a obtenu un Master en management du sport en démontrant que même en pleine activité et au plus haut niveau, un sportif de sa dimension pouvait aussi s’inscrire dans un double projet en suivant des études supérieures.
Avec des horaires aménagés, mais sans d’autres privilèges, Antoine s’est intégré au programme à sa manière, pleine de discrétion et d’humilité, sans jamais mettre en avant un statut pourtant connu de tous, des autres élèves aux enseignants.
L’ancienne joueuse de football internationale, Elodie Woock, directrice du département des activités physiques et sportives d’une école rattachée à l’Université Toulouse 1 Capitole, en témoigne : « Même si nous avons tout fait pour le mettre dans les meilleures conditions et qu’il puisse réussir, il a démontré une réelle volonté d’y arriver, de se fondre dans le programme et de ne rien lâcher. »
Aucun passe-droit
En bossant ses examens entre deux entraînements, pendant qu’il était en stage à Marcoussis avec l’équipe de France, son quotidien était, certes, chargé mais toujours placé sous le signe de l’exigence et de l’implication. Sans passe-droits, il a obtenu son diplôme haut la main avec d’excellentes notes, sans jamais avoir recours aux rattrapages.
Alors que son statut aurait pu lui permettre de suivre le cursus sur quatre ans, au lieu de deux, il n’a pas souhaité en bénéficier et a donc suivi le programme normal. « C’est tout à son honneur mais quand on a de telles capacités, en bossant et en s’organisant bien, même si c’est parfois très compliqué, on y arrive », poursuit l’ancienne footballeuse, séduite comme tous ses collègues enseignants ou administratifs par la simplicité, la bienveillance et le mental hors norme d’un étudiant (presque) comme les autres.
Dans le Figaro Etudiant, il se définissait ainsi après l’obtention de son diplôme ; « Je trouve intéressant de comprendre le business du sport moi qui baigne dedans depuis mes 4 ans. »
A priori, là aussi, il a tout compris… au contraire de ses camarades de promotion « qui ne comprennent pas pourquoi je fais ce double parcours. Ils me disent qu’à ma place, ils auraient abandonné. » Abandonner, démissionner, lâcher l’affaire… autant de notions qui n’ont jamais fait partie de la vie de l’étudiant-rugbyman.