vendredi 20 septembre 2024

Arabie Saoudite : après le foot, le rugby !

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Si ce pays de la péninsule arabique investit autant dans le football et le sport automobile, il entend maintenant s’attaquer au rugby.

Des stars comme Ronaldo, Benzema, Kanté, Mahrez, Mané, ont rejoint l’Arabie Saoudite. Mais l’intérêt des Saoudiens ne se limite pas au monde du ballon rond. Ils veulent maintenant briller dans le rugby. Selon le Rugby Paper, l’Arabie Saoudite serait candidate pour organiser la Coupe du Monde 2035.

Ce n’est pas tout. Le Telegraph a révélé que des investisseurs saoudiens sont également en discussion pour prendre des participations dans des renommées écuries anglaises de Premiership comme Leicester, Gloucester, Northampton, Newcastle.

Les fonds d’investissements saoudiens possèdent déjà plus de 80% du club de football de Newcastle. L’investissement dans le rugby s’élèverait à 60 millions de Livres Sterlings et comprendrait la création d’une académie de rugby en Arabie Saoudite ainsi que des contrats de naming des stades anglais. « Je ne suis pas du tout étonné par l’évolution des choses », reconnaît le directeur général du Stade Français Paris Thomas Lombard.

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Le rugby en quête de nouveaux territoires

« Ce sont des pays disposant de moyens financiers importants. Le monde du sport professionnel, football et probablement demain rugby, font partie des univers explorés. Il y a des événements type Coupe du monde ou même des compétitions qui génèrent pas mal de revenus, de droits télés, qui engagent des fans à une échelle très conséquente. Ils utilisent les sports pour faire de la diplomatie, faire rayonner un savoir-faire dans l’organisation et une partie géopolitique de leur continent. »

« Cette connexion avec le rugby à 7 existe depuis bien longtemps. Mais n’oublions pas non plus que le lien a déjà existé entre l’Arabie Saoudite et les clubs anglais. En 2011 (le 30 janvier en Coupe, Ndlr), un match a opposé les Harlequins aux Wasps à Abu Dhabi. »

« Ce sont des zones à fort potentiel économique. Elles sont regardées par les clubs dans le cadre des développements. Le Japon fait partie de ces pays. Ils ont eu l’obtention d’une Coupe du monde (en 2019, Ndlr). Le rugby a besoin d’aller chercher des capitaux, de se déployer sur d’autres continents que l’Europe, l’Australie et l’Afrique du Sud ».

Avec ce désir de percée saoudienne faut-il alors s’inquiéter pour l’horizon du rugby européen et en particulier pour notre Top 14 ? « Ce qui est clair, c’est que le rugby anglais est exsangue financièrement. En difficulté financière, ils ont besoin de s’ouvrir. La redisposition du rugby sur un niveau planétaire demeure un véritable enjeu.

« On va avoir une Coupe du monde avec davantage d’équipes. Il y a clairement des tentatives. Pour l’instant, on n’en est resté qu’au stade des tentatives. On n’a pas encore été capable de créer de nouveaux territoires. Le rugby à 7 l’a fait un peu, c’est un sport plus accessible dans sa pratique. »

« A 15, on n’a pas encore réussi à générer cet attrait ou ce développement substantiel. Mais, à partir du moment où c’est un enjeu, il faut explorer partout. Quand on trouve des territoires avec une puissance financière, qui permettrait aussi de le déployer plus facilement, cela mérite d’être regardé ». Les intentions de l’Arabie Saoudite sont claires : devenir un acteur majeur dans le monde du rugby européen. »

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