La forme et le contenu peuvent choquer, et rappeler (le comble pour les supporters de l’OM) un certain Jean-Michel Aulas. Mais sur les réseaux sociaux, de nombreux supporters de l’Olympique de Marseille ont salué le communiqué publié mardi soir par le club, dans lequel il « demande davantage de respect à son égard ».
On peut lire que l’OM « constate une accumulation de décisions prises en sa défaveur au cours de la saison 2022-2023 » de Ligue 1, et estime que celles-ci ont « d’ores et déjà un impact majeur ».
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L’actuel troisième de L1, depuis sa défaite samedi soir à Lens (2-1), cible quatre situations flgrantes : Contre Lens à Bollaer, justement, mais aussi contre Monaco (1-1), à Paris (1-0) et face à Strasbourg (2-2) : « Alors que la décision de laisser jouer Alexis Sanchez à la suite d’un contact avec un défenseur lensois est considérée comme une erreur manifeste par le VAR, la semelle nette du défenseur monégasque non sifflée sur Sead Kolasinac dans la surface de réparation ne l’a pas été (ndlr. : OM – Monaco, 1-1, 20ème journée de Ligue 1) ».
Dans les deux cas, les adversaires ont dominé les Marseillais. C’était la cas, le 28 janvier dernier, au Vélodrome face à Monaco, qui n’a pas laissé respirer Rongier et ses partenaires qui auraient pu rentrer aux vestiaires à la mi-temps sur un score de 0-3, si Golovin avait la finition de Ben Yedder. Idem à Bollaert lors de la 34ème journée de Ligue 1. Sauf que le but refusé aux Marseillais est marqué en tout début de match et qu’il aurait pu avoir un impact fort sur le déroulement de la rencontre. Ce qui est un des arguments des supporters de l’OM. A l’image d’Eric Di Meco. « Si l’OM avait mené 1-0, le déroulement du match aurait été complètement différent, c’est évident », ne décolère pas le consultant pour RMC. « Surtout quand face à cet OM, redoutable à l’extérieur ». L’ancien joueur de l’OM n’a pas tort. Se sachant menés par la meilleure équipe de Ligue 1 à l’extérieur, les Lensois auraient-ils joués de la même façon ? Notamment, en sachant qu’un deuxième but leur serait sans doute fatale ?
On s’est donc penché sur la raison qui a entraîné l’alerte déclenchée par la VAR à l’attention de Clément Turpin. Si la faute n’est pas flagrante à vitesse réelle et n’a donc pas été sifflée par l’arbitre, qui, dans un premier temps, a validé le but, cela devient beaucoup moins évident au ralenti. On constate bel et bien une légère faute d’Alexis Sanchez, qui laisse son pied trainer à hauteur du mollet de Kevin Danso, au point de le déséquilibrer. On dira que c’est du 50/50.
L’OM « constate des incohérences flagrantes dans l’élaboration des calendriers sportifs ».
Dans son courrier, l’OM ne s’en prend pas uniquement à l’arbitrage et « constate des incohérences flagrantes dans l’élaboration des calendriers sportifs de la saison 2022-2023 ».
Dans la ligne de mire, des matchs programmés le vendredi soir au retour des trêves internationales de septembre et mars, respectivement à Angers (0-3) et contre Montpellier (1-1), « soit moins de 48 heures après le retour de sélection de certains de ses joueurs cadres ».
Si l’on ajoute des critiques sur « certaines décisions de la Commission de discipline de la LFP », le courrier de l’OM ressemble à une véritable accusation envers la Ligue qui ferait tout pour l’empêcher de remporter le titre.
La démarche marseillaise fait un peu penser à celle de Lens, qui, au mois de février, après un match nul à Reims, marqué par un arbitrage polémique, avait publié un montage vidéo pour démonter l’arbitrage du match.
D’autres clubs, à l’image de l’OL (c’était la spécialité de Jean-Michel Aulas), ont régulièrement communiqué sur les erreurs d’arbitrage. Mais l’OM va plus loin, en voulant dénoncer un véritable complot pour empêcher le club d’atteindre les sommets (première ou deuxième place). Le tout avec une certaine mauvaise fois, si bien utilisée par les « complotistes » habitués aux scandales « sociétaux » ou politiques.
Les Marseillais oublient que Clément Turpin avait validé le but d’Alexis Sanchez
Une des cibles préférées des Marseillais reste l’arbitrage de Clément Turpin, qui serait « anti-marseillais », avec pour preuve, l’exemple lensois. Mais justement, cet argument ne tient pas. Pour la bonne et simple raison que, dans un premier temps, Clément Turpin avait accordé le but. C’est la VAR qui, ensuite, a appelé l’arbitre pour l’alerter sur une possible erreur manifeste. Finalement, le reproche fait à Turpin revient donc à une faute (si elle est avérée) commise par les arbitres en responsabilité de la vidéo.
Des faits qui mettent à mal les « enquêtes », stats à l’appui, de certains twittos, recensant les matchs de l’OM arbitrés par Clément Turpin, avec plus de décisions défavorables que l’inverse. Mais aussi le peu de penalties sifflés en faveur de l’OM (en général).
Ces chiffres ne sont pas inventés pour autant. Ils sont bien réels. C’est leur interprétation qui est contestable. Comme est contestable la méthodologie du club. Dénoncer un arbitrage anti marseillais, voire même, un « complot » contre le club, peut créer un climat malsain autour de l’équipe. Ou tout du moins, suspicieux.
OM – Angers : que va-t-il se passer en cas de décision arbitrale polémique ?
C’est du reste ce qui vient de se passer avec le changement d’arbitre, au dernier moment, pour arbitrer OM – Angers samedi. Désigné dans un premier temps, Thomas Leonard a vu Benoit Millot le remplacer. Selon La Provence, c’est justement par rapport au climat autour de Lens – OM. La Ligue aurait préféré adjoindre un arbitre plus expérimenter au match de dimanche soir au Vélodrome.
Dans cet état d’esprit, on peut s’inquiéter de l’état d’esprit de M. Millot, comme de celui des Marseillais (joueurs, et surtout supporters), convaincus que le monde entier en veut à leur équipe. Imaginons un seul instant, une décision « délicate » de M. Millot (pour ou contre l’OM) dimanche soir ? Quand on connaît la passion des supporters marseillais Elle pourrait, dans le pire des cas, avoir de graves conséquences sur la sécurité du match, ou simplement, l’équité sportive.
(Avec Jérémy Kinot)
