vendredi 29 mars 2024

Aurélie Groizeleau rêve d’une carrière à la Stéphanie Frappart

À lire

Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

Depuis plusieurs années, Aurélie Groizeleau est Devenue une référence de l’arbitrage français. Entre son métier d’agricultrice et sa passion pour l’arbitrage, elle se Donne les moyens De réussir au plus haut niveau. Avant De rejoindre le top 14 ?

Qu’est-ce qui vous a décidé à vous lancer dans l’arbitrage ?

J’ai commencé comme joueuse. J’avais 5 ans. Du côté de Marans. J’ai fait mes étapes une par une. J’avais un réel objectif en tant que joueuse. J’espérais avoir une carrière de haut niveau, mais la santé (et une blessure au genou, Ndlr) ne me l’a pas permis. Je me suis rabattue sur l’arbitrage. Au début sans grande conviction, et à défaut, mais maintenant c’est une partie intégrante de ma vie. Je me suis prise au jeu assez vite.

Comment s’est faite la transition de joueuse à arbitre à 20 ans ?

Je voulais rester dans le rugby. On m’a conseillé d’essayer l’arbitrage. J’ai dit ok, pourquoi pas. J’ai essayé et j’ai vite pris du plaisir. Automatiquement, on s’investit de plus en plus. Aujourd’hui, c’est ma 11ème saison.

Qu’est-ce que vous aimez dans ce rôle ?

C’est d’être un vrai acteur du match. On participe au match comme les joueurs. Le but étant d’avoir le moins d’incidence possible. Notre rôle est d’accompagner le jeu au mieux. On participe clairement au match. Pendant le match, ce sont les joueurs qui décident du travail de leurs entraîneurs, et en tant qu’arbitre, nos décisions auront forcément un impact sur la suite du match et de son scénario.

« Stéphanie Frappart est un bel exemple »

Les garçons sont-ils plus compliqués à arbitrer que les filles ?

C’est différent. Les filles ont tendance à parler plus facilement (sourire). C’est dans les gênes. Le rapport n’est pas forcément plus simple. Alors que mon rapport avec les hommes est plus facilité. Alors que pour mes collègues arbitres, c’est l’inverse. Ils préfèrent arbitrer les filles qui auront plus tendance à discuter avec un homme. Alors que le conflit vient plus rapidement entre hommes. Ça se passe bien globalement avec les garçons. Même s’il y a toujours un ou deux machos. Mais, à mon niveau, les joueurs sont professionnels et le conflit direct se fait rare.

Rêvez-vous un jour d’arbitrer en Top 14 ?

On va y aller par étape (sourire) Si mes performances en Fédérale 1 et en Nationale correspondent au niveau au-dessus, pourquoi pas prétendre déjà à la Pro D2.

Aurélie Groizeleau à fond dans l’arbitrage

L’expérience internationale, notamment des matches du Tournoi des Six Nations féminin, vous aide-t-elle en championnat ?

Le niveau international m’amène à un niveau d’exigence encore plus élevé. J’ai l’habitude d’utiliser la vidéo. Des choses que je n’ai pas au niveau amateur. Ça me prépare à passer un cap.

L’exemple de Stéphanie Frappart, dans le football, qui vient d’arbitrer son premier match de Ligue des Champions vous inspire-t-il ?

C’est un bel exemple. Dans le sport collectif, de manière globale, c’est la seule à avoir fait cela. C’est un exemple pour toutes. Ça offre l’opportunité de dire que c’est possible. C’est un premier point positif. On se dit que d’autres peuvent le faire. La place de la femme a changé dans le sport collectif. On a notre place et les filles travaillent pour y être. Les instances nous considèrent de plus en plus.

Le fait d’avoir Jérôme Garcès à vos côtés prouve-t-il que le monde du rugby change ?

Je le sens depuis quelques années. Un groupe de développement a été créé à la Fédération, spécialement autour de l’arbitrage féminin. Il y a des choses de faites pour avancer. Ce n’était pas le cas il y a quelques années. C’est positif, on est sur la bonne voie.

Aujourd’hui, seriez-vous prête à conseiller une jeune fille de se lancer dans l’arbitrage ?

C’est important. Que ce soit féminin ou masculin, l’arbitrage n’est pas une option qu’on offre à des personnes en fin de carrière. On a besoin d’arbitres à tous les niveaux. Souvent on retourne dans son club pour être entraîneur, éducateur ou dirigeant, on parle peu d’arbitrage. C’est une option que l’on doit mettre en avant.

Retrouvez cette interview et toute l’actu du rugby dans Rugby magazine, en vente ici ou chez votre marchand de journaux

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Actu

spot_img
spot_img

À lire aussi