Le système de Socios est populaire dans le foot, en Espagne notamment. Une ouverture de capital à laquelle songe le CSP Limoges…
Les dirigeants du CSP Limoges tentent, depuis leur prise de fonction, de recapitaliser le club, de redonner une aisance financière (une perte nette de 1,3 M€ au 30 juin 2024) à l’un des plus grands clubs français après une année 2024 où le club a craint le pire.
Selon Le Populaire du Centre, l’une des solutions évoquées par le président Lionel Peluhet pour redresser les finances du club serait d’instaurer un système de Socios pour une ouverture de capital populaire.
Très en vogue dans le football espagnol, au FC Barcelone notamment, ce système marque une volonté d’impliquer davantage les supporteurs et partenaires dans la gouvernance d’un club. Contacté, le club nous a affirmé qu’il ne s’agissait pour l’instant que d’une idée qui n’était pas beaucoup avancée et n’a pas souhaité s’exprimer plus longuement sur le sujet.
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Un moyen de faire rentrer de l’argent
Cette mise en place d’un système de Socios serait toutefois bien étudiée au sein du club, elle permettrait aux Limougeauds de faire rentrer de l’argent dans les caisses et en contrepartie les donateurs auraient alors un droit de regard sur la politique du club.
Chaque membre majeur, quel que soit son âge, sa catégorie sociale, ses revenus a droit à une voix lors des élections à la présidence du club, il a aussi un droit de regard sur les grandes décisions prises par le club et sur les scrutins du club.
Les Socios ont un poids électoral non négligeable, ils peuvent faire et défaire les présidents, ce sont eux qui les amènent au pouvoir. En France, dans le basket, il existe déjà un système de Socios. C’est à Cholet que l’association Cœur Rouge et Blanc a été montée sous cette forme :
« Notre association a été créée en 2018 sur une idée du club. Nous sommes différents des autres clubs de supporteurs. On est actionnaires, le nombre est limité à 260 membres fondateurs. On n’est pas uniquement dans l’animation des tribunes, on fait aussi des actions caritatives. J’étais partenaire du club avant et j’ai trouvé naturel d’intégrer l’association. Chaque membre fondateur a une plaque nominative et personnalisée exposée dans le hall d’entrée de la Meilleraie. On a également chacun une réplique » analyse Yoan Gelineau, responsable de l’association Cœur Rouge et Blanc.
Loin du modèle des socios espagnols
Cette association des supporteurs actionnaires de Cholet Basket rassemble les amoureux du club autour d’un projet commun.
Elle est actionnaire de la SASP Cholet Basket, mais son responsable aimerait pouvoir aller plus loin, avec plus de moyens financiers : « Le système de Socios est un système intéressant car il implique les supporteurs les plus fidèles dans le club, mais il faudrait plus de moyens financiers pour ouvrir le capital, faire entrer de nouveaux adhérents qui apporteraient de nouvelles idées et des moyens supplémentaires. D’autant plus qu’à Cholet le potentiel de nouveaux adhérents est là car on a un public fidèle, même quand les résultats étaient moins bons, les gens continuaient de soutenir le club. »
« Beaucoup de supporteurs seraient intéressés pour devenir actionnaires mais, pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour d’ouvrir le capital, c’est au club de prendre cette décision. C’est bien que d’autres clubs réfléchissent à ce système, il fonctionne à Cholet, je ne sais pas comment ça se passerait à Limoges si les dirigeants décident de franchir le pas. Chaque club ayant ses spécificités. »
Le CSP Limoges a franchi le cap
A Limoges, les Socios devraient avoir plus de pouvoir qu’à Cholet, leur contribution financière serait plus importante car comme il l’a déclaré dans Le Populaire du Centre Lionel Peluhet a pour objectif de diminuer sa participation : « Aujourd’hui, je possède 95% du capital, mon objectif est d’en avoir seulement 66% en faisant venir des actionnaires dynamiques qui apportent un courant d’affaires tous les ans pour le CSP. L’objectif est que le club ait le 4ème ou 5ème budget du championnat à moyenterme, il est actuellement le 13ème avec 5,4 millions d’euros. »
Malgré ses difficultés structurelles et financières des dernières années, le CSP reste un club populaire et les dirigeants ne devraient pas avoir de mal à trouver de nouveaux investisseurs, pour redorer encore un peu plus son blason.