vendredi 29 mars 2024

Basket : l’Elan Béarnais prêt à disparaitre !

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

L’Elan Béarnais Pau-Lacq-Orthez a été coupé dans son élan. Entre inquiétude et doute extrême, les supporteurs, à l’image de Alain Lauga le président des Peones, s’interrogaient sur la situation financière du club (un déficit proche des 2 millions d’euros) relégué en Nationale 1 au moment de notre bouclage. Les propriétaires américains auraient néanmoins accepté de vendre le club au groupe Eat4Good présidé par Sébastien Ménard. Entretien pour Le Quotidien Du Sport et France Basket.

Que vous inspire la situation de l’Elan Béarnais ?

On est très, très, inquiets. On ne comprend pas ce que veulent faire les Américains. On suppose que s’ils avaient pu payer, ils l’auraient fait. Je ne suis pas convaincu qu’ils aient pris au sérieux la DNCG. Avec un tel déficit (2 millions d’euros, Ndlr), il faut avoir des garanties financières. A la lecture de certains articles, ils commencent à dire qu’ils veulent porter plainte contre la mairie.

Ils disent également qu’aucun repreneur officiel n’a pris contact avec eux. C’est loin d’être encourageant. Et même quand on leur pose la question s’ils sont capables de reprendre le club et de repartir en Nationale, ils doivent réfléchir… A l’instant T, on se demande ce que va devenir le club.

Les Américains n’ont-ils pas tenu leurs engagements ou ont-ils fait preuve de négligence ?

On leur a fait confiance. Comme la mairie. Cela semblait tenir la route. Ont-ils menti à tout le monde ? Cela paraît très gros. Mais ils doivent surtout nous dire où ils en sont financièrement. Soit ils peuvent rembourser la dette pour mieux repartir sur un nouveau budget, soit ils ne le peuvent pas et dans ce cas qu’ils revendent le club. Aux dernières nouvelles, les Américains n’ont toujours pas payé ce qu’ils devaient à la mairie.

Après, les transactions d’argent, cela ne nous regarde pas. Nous, ce qu’on veut c’est qu’ils sauvent le club. Il y a des employés, un centre de formation derrière…

« Les américains semblaient tenir la route »

Quel est le ressenti général des sup porteurs ?

C’est beaucoup de déception. Désormais, la colère s’en mêle. A part montrer qu’on est derrière notre Elan on ne peut pas faire grand-chose d’autre…

Craignez-vous la disparition du club ?

Absolument ! J’en ai bien peur. Car il n’y a pas 50 000 repreneurs. Y en aura-t-il un qui acceptera de mettre deux millions d’euros pour combler le trou, je n’y crois guère… On imagine tous les scénarios. Même pour nous, cela pourrait dans le pire des cas marquer la fin de notre association.

On parlerait pourtant d’un plan de reprise piloté par l’agglomération paloise. On mentionnerait aussi un fonds franco-luxembourgeois pour racheter le club…

C’est possible. Mais tant qu’ils n’adoptent pas une ligne de conduite claire, cela s’annonce compliqué. Après, refaire une équipe, d’accord, mais toutes les autres ont quasiment bouclé leur recrutement.

Chez nous, il ne nous reste que deux joueurs sous contrat (Giovan Oniangue et Vitalis Chikoko, Ndlr). Voudraient-ils repartir sur un projet tout nouveau, même en Nationale 3, cela me semble très difficile à croire.

C’est d’autant plus frustrant que le club a remporté la Coupe de France cette année.

On sort effectivement d’une très belle saison. Même au niveau de l’association, beaucoup de jeunes cherchaient à y rentrer. Cela faisait des années que ce n’était pas arrivé. Même les autres supporteurs d’autres équipes de basket se sentent concernés. On reçoit beaucoup de messages de soutien de supporteurs de Cholet, Nanterre, Limoges, Paris… Cela nous fait chaud au cœur.

« On reçoit beaucoup de messages de soutien de supporteurs de Cholet, Nanterre, Limoges, Paris »

L’Elan Béarnais a-t-il souffert de la concurrence avec le rugby et le foot ?

Que la Section Paloise soit bien ancrée en Top 14 et qu’un gros sponsor comme Total les soutient, cela a certes touché un peu l’Elan, mais cela fait des années aussi qu’à l’Elan les comptes sont au bon gré mal gré. La Covid nous a sauvés sportivement il y a deux ans. On était déjà mal barrés. Les Américains ont sans doute espéré que pas mal de sponsors viennent les rejoindre. Cela n’a pas été le cas. Comme souvent, l’argent reste le nerf de la guerre.

Comment l’Elan Béarnais, neuf fois champion de France, a-t-il vécu la montée en puissance de clubs comme l’ASVEL ou Monaco ?

Depuis des années, on savait qu’on était financièrement largement en dessous. Certains diront que c’est un titre au rabais, mais on a bien gagné la Coupe de France !

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