jeudi 25 avril 2024

Basket pro : Ces grandes villes où la balle orange tente de percer

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Parmi les 20 plus grandes villes françaises de Métropole, six (Marseille, Nice, St-Etienne, Grenoble, Nîmes, Toulon) n’ont pas de clubs de basket en Jeep Elite ou Pro B voire même en NM1 ou en LFB. Certaines essayent de percer le panier…

Si on prend les 20 premières villes françaises référencées à l’insee, certaines, comme Marseille, Nice, St-Etienne, Grenoble qui a pourtant été champion de France avec le FC Grenoble en 1943 et 1944, Toulon ou Nîmes, n’ont aujourd’hui aucun club en Jeep Elite ni même en Pro B.

Certaines ont pourtant connu le plus haut niveau comme Nice avec le Nice Basket Club ou Toulon avec le Hyères Toulon Var Basket qui évolue désormais en NM2 après avoir cédé ses droits sportifs au Paris Basket en 2018 et être reparti en NM3. StEtienne a longtemps évolué en Pro B avant de disparaître en 2013.

D’autres comme Toulouse, Bordeaux, Rennes, Le Havre ou Angers évoluent aujourd’hui en NM1 alors que Montpellier, qui a évolué pendant 14 saisons en Pro A entre 1989 et 2002, a bien un club au plus haut niveau, mais en Ligue Féminine, le club masculin du Montpellier Basket Mosson évoluant lui en N3.

L’exemple de Marseille est instructif. L’équipe phare évolue en Nationale Masculine 2 alors que le club sous l’appellation UA Marseille a été champion de France en 1948. Le président du SMUC Marseille Basket Carlos Cardoso a bien conscience de l’ampleur de la tâche : « La cause première et principale est structurelle. Si on compare Paris et Marseille, on n’a pas du tout le même nombre de licenciés.

Le manque d’installations ne nous permet pas de nous développer. On n’a que deux salles qui peuvent permettre d’évoluer en Nationale. Le deuxième obstacle touche le bassin économique marseillais. »

« La volonté de la Fédération est d’ancrer le plus possible le basket professionnel dans les grandes métropoles »

« Il n’est pas très dense. On a soit des petites PME ou des entreprises du bâtiment, voire quelques grosses entreprises. Troisième point, on a beaucoup de dirigeants très volontaires, mais on n’a pas de structures professionnalisées comme dans d’autres régions.

Sur Lyon, on constate que c’est bien plus structuré. Il y a un contact direct avec la mairie… L’interaction club, mairie, partenaires est bien plus forte. Chez nous, l’interlocuteur principal c’est l’OM. Comme le bassin économique ici n’est pas large, l’OM est un peu l’arbre qui cache la forêt. Le club de football prend beaucoup de place. La concurrence devient surtout difficile car il n’y a pas assez de moyens. Ce n’est pas mission impossible non plus.

Le hockey s’est bien fait une place à Marseille avec des gens qui y ont mis des moyens financiers ». Le ton se veut plus conquérant à Toulouse, au sommet de la poule A de Nationale 1 avec le Toulouse Basket Club après avoir connu la Pro A avec le RCM Toulouse, le CSE Toulouse et les Spacer’s de Toulouse.

« À Toulouse, presque tous les sports collectifs sont à haut niveau »

« Historiquement, le basket s’est développé dans les villes de taille moyenne. La volonté de la Fédération est d’ancrer le plus possible le basket professionnel dans les grandes métropoles et notamment dans les zones économiques les plus développées avec un potentiel plus important pour les clubs. C’est dans cette logique que le Toulouse Basket Club s’inscrit. On veut placer un club au plus haut niveau dans la quatrième ville de France. Nous sommes partis de loin au moment de la création de ce projet. On venait de monter en N3 en 2011.

On rentre maintenant dans une nouvelle étape de développement. Nous voulons accéder à la Pro B d’ici trois à cinq ans maximum ». Et Cédric Grenet, vice-président marketing du club toulousain, de préciser : « A Toulouse, presque tous les sports collectifs sont à haut niveau. Le basket féminin progresse aussi (le club évo-lue en 2ème Division, Ndlr). Cette concurrence ne facilite pas les choses en termes de recherche de financement.

Toulouse pourrait devenir une terre de basket

Mais il y a de la place pour du basket à Toulouse au moins en Pro B voire plus haut si tout est entrepris pour développer le club de la meilleure des manières. La clé de la progression est comment trouver de l’argent. Aujourd’hui, avec la baisse des subventions des collectivités, les clubs doivent trouver des solutions pour générer de la valeur ajoutée.

Soit en allant chercher des partenaires financiers, soit en développant des produits annexes comme la billetterie, le merchandising. A Toulouse, on a la chance d’être dans une des zones les plus dynamiques de France. C’est une grande force. Quand on recrute des Américains par exemple, ils préfèrent aller dans le Sud de la France où il y a le soleil que dans le Nord. On donne aussi de la place aux joueurs dans un projet sportif en leur garantissant une place importante au sein de l’équipe.

On est dans une pleine phase de développement où on se structure de plus en plus. Nous avons beaucoup travaillé sur notre image, sur notre nouveau logo, avec une autre identité visuelle plus ancrée sur le territoire et en phase avec la région Occitanie.

On veut se développer à l’image de la NCAA. C’est un modèle d’inspiration tout en collant au territoire et au local. On s’est beaucoup structuré enfin grâce à notre club de partenaires. On a mis sur pied un club entreprises avec environ 80 entreprises. Cela s’appelle « passe décisive ». C’est un grand soutien pour le club en termes de développement économique. On continue à travailler là-dessus aussi ». Bref, tous ces clubs ne ménagent pas leurs efforts pour rentrer dans le cercle…

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