Benoît Gillet a franchi la barre des 600 matchs en carrière. L’arrière de Denain, qui écume les parquets depuis plus de 20 ans revient sur sa carrière. A 38 ans, il ne dit pas encore stop.
En octobre face à Evreux vous avez disputé votre 600ème match. Si on vous avait dit au début de votre carrière que vous atteindriez ce total qu’auriez-vous répondu ?
Je n’y aurais pas cru ! J’ai toujours voulu être basketteur, mais je ne pensais pas pouvoir avoir une telle longévité de carrière. Je pensais que je jouerais jusqu’à 33-34 ans puis, comme je me suis senti bien, j’ai continué.
Parmi ces 600 matchs, y’en a-t-il un qui ressort du lot ?
Il est difficile d’en citer un sur un si grand nombre de matchs. Il y en a quelques-uns de spéciaux comme le premier match de ma carrière ou les matchs des montées.
Quel est le secret de votre longévité ?
Beaucoup de travail au quotidien, du sérieux et je suis très attentif au travail invisible en respectant les périodes de sommeil, de récupération et une bonne alimentation. Le plus important, c’est d’écouter son corps.
Vous avez eu, également, l’honneur de voir votre maillot numéro 7 retiré par Saint-Quentin (il y a joué de 2017 à 2023, Ndlr). Qu’avez-vous ressenti ?
Beaucoup d’émotions et de fierté bien sûr. C’était très particulier que mon maillot soit retiré à Saint-Quentin après que le club ait décidé de ne pas me garder après la montée.
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Benoît Gillet a mal vécu son départ
Justement, comment avez-vous vécu ce départ non voulu ? L’avez-vous digéré ?
Je l’ai mal vécu, c’était difficile à encaisser. J’ai quand même passé six années là-bas et obtenu deux montées (montée en Pro B en 2019 et en Pro A en 2023 entre 2017 et 2023, Ndlr). J’aurais aimé les accompagner dans l’élite, mais c’est comme ça.
Il m’a fallu du temps pour digérer cette déception et j’ai pleins de souvenirs en tête, c’étaient six années inoubliables mais, d’un autre côté, j’étais très content de revenir à Denain (il y avait évolué entre 2014 et 2017, Ndlr), je remercie les dirigeants de m’avoir fait confiance. J’étais content de voir que le club avait évolué, la ferveur est toujours aussi importante, elle ne faiblit pas, quels que soit les résultats du club. Nous avons un public fidèle qui m’a de nouveau bien accueilli.
Quels sont vos objectifs avec Denain cette saison ?
On veut assurer le maintien le plus rapidement possible. Et à ce moment-là on pourra avoir d’autres ambitions, essayer d’aller chercher autre chose mais, le plus important, est le maintien pour un club comme Denain. La Pro B est un championnat dense et compliqué. Toutes les équipes se valent. La saison dernière a été compliquée pour nous, on avait comme objectif de jouer mieux
que le maintien mais, finalement, on a dû se battre pour sauver la place du club en Pro B. C’était un retour compliqué pour moi, j’aurais dû apporter plus. J’étais moi-même déçu de mes performances, collectivement c’était aussi difficile, mais on a mis les bouchées doubles pour rester en Pro B. Cette saison, on préfère viser le maintien en premier afin de ne pas revivre les mêmes désagréments, la même saison.
« Il m’a fallu du temps pour digérer cette déception de ne pas jouer en betclic elite avec Saint-Quentin… »
Et les vôtres, notamment en termes de statistiques ?
J’arrive à un moment de ma carrière où j’ai envie de bien jouer pour aider mon équipe à gagner des matchs. Le maintien ne s’obtiendra que si on est soudés et que l’on pense collectif. On a un bon groupe, avec une bonne mentalité. C’est ce qui fait notre force. Je veux prendre du plaisir.
Vous êtes-vous fixé une date pour votre fin de carrière ?
Non. Comme le disent beaucoup de sportifs, c’est souvent vécu comme une petite mort, ce n’est pas facile d’arrêter alors que l’on a fait ce sport toute sa vie. Mais je travaille sur ma reconversion avec le syndicat des joueurs. Pour l’instant, je n’ai pas un projet particulier en tête, je réfléchis et je resterai peut-être dans le basket.
Il faut arriver à faire la transition le mieux possible. Mais, pour l’instant, je ne me sens pas usé, je vais à l’entraînement avec envie, je prolonge année par année, il est possible que ce soit ma dernière saison, mais je ne le sais pas aujourd’hui, j’attends la fin de saison pour voir mon état d’esprit et surtout mon état physique.