Pro B, Betclic Elite depuis la saison dernière avec une sélection au All Star Game à la clé, et maintenant équipe de France, le pivot Bodian Massa (25 ans le 21 octobre), passé de Fos à Strasbourg à l’intersaison, grandit à vitesse grand v alors que le Marseillais a découvert le basket sur le tard.
N’est-ce pas trop compliqué de passer de Fos à Strasbourg ?
J’étais à Fos depuis huit ans, j’avais donc mes habitudes. J’ai la chance d’être à Strasbourg avec Jean-Baptiste Maille avec qui j’ai déjà joué (à Fos en 2016/2017, Ndlr). Il a facilité mon intégration.
La mer ne vous manque pas trop ?
C’est sûr, mais avec le basket on n’a pas trop le temps de faire de choses à côté.
Vous avez dû noter sur votre agenda le match contre Fos…
Ce sera le 19 novembre, chez nous, après la trêve internationale. J’ai bien noté le rendez-vous (sourire).
5ème meilleur rebondeur et 4ème Français à l’évaluation la saison dernière, pensez-vous que le fait d’évoluer à Fos, plus petit budget du championnat, n’a pas mis assez en valeur vos performances ?
Sans doute, mais également parce que je n’étais pas dans les radars français quand j’étais jeune (il a commencé le basket à 16 ans après avoir fait du foot et du hand, Ndlr).
On parle plus d’Ismaël Kamagate (Paris Basketball) qui a un peu le même profil que de vous…
Je ne suis pas trop médiatisé, mais ce n’est pas grave. Tant que l’équipe gagne et que je fais mes statistiques… Si on doit parler de moi, ça arrivera si je le mérite. Je suis croyant et tout vient à point qui sait attendre.
« Ça fait toujours plaisir d’affronter un joueur (Victor Wembanyama) qui sera peut-être dans quelques années le meilleur joueur du monde »
Ça n’a pas empêché le sélectionneur de vous appeler comme partenaire d’entraînement pour les matches des 11 et 14 novembre contre la Lituanie et la Bosnie !
J’ai été surpris d’être appelé et content car le travail paie. Je suis d’origine sénégalaise mais, dans ma tête, c’est clair, c’est l’équipe de France même si, à un moment donné, j’ai pensé à aller jouer en sélection sénégalaise car c’est une équipe pleine de talents, qui finit toujours dans le Top 3 en Afrique. J’ai entamé les démarches, mais c’était compliqué.
Terminer meilleur rebondeur du championnat, est-ce un objectif ?
Cela fait clairement partie de mes objectifs. A mon poste, c’est important de prendre des rebonds…
… Par contre, à 3 points, ce n’est pas trop votre truc (aucun tenté)…
Ce n’est pas mon boulot. Peut-être un jour, mais là je préfère mettre des pick and roll et prendre des rebonds. A l’entraînement, je prends des tirs à 3 points, mais je n’en mets pas beaucoup ! (rires)
Le 2 décembre, vous vous déplacez à Boulogne-Levallois d’un certain Victor Wembanyama…
Ça fait toujours plaisir d’affronter un joueur qui sera peut-être dans quelques années le meilleur joueur du monde. Mais ce sera un match comme un autre. Peut-être qu’il me mettra un poster dunk ou l’inverse (sourire). Rudy Gobert en a pris en NBA mais, au final, il a été élu deux fois meilleur défenseur de la Ligue. Pour moi, c’est un exemple à suivre car c’est un joueur trop sous-coté qui fait le sale boulot pour les autres.
Un peu comme vous…
C’est ça.
Vous imaginez le retrouver en équipe de France ?
Porter un jour le maillot de l’équipe de France, ce serait incroyable. Je n’ai pas les mots… Quand j’ai regardé l’Euro, je ne m’imaginais pas quelques semaines plus tard être appelé comme réserviste.