Après plus de 10 ans à l’US Créteil, Boïba Sissoko (28 ans) a décidé de tenter le challenge de l’USAM Nîmes la saison prochaine. Pour Le Quotidien du Sport et Handball magazine, le capitaine cristolien explique son choix et ses motivations.
Que retenez-vous de cette saison avec Créteil ?
On fait une bonne saison contrairement aux dernières. On a eu moins de pression du fait des bons résultats. Les saisons précédentes, on se battait jusqu’au bout pour savoir si on se maintenait. Cette année, on fait de meilleurs résultats même si on a eu quelques regrets, on aurait pu être dans la première partie de championnat. Je suis ambitieux et on aurait pu faire mieux.
Depuis que Fernando Barbeito est là, on sent un cap franchi.
En ayant fait venir Fernando Barbeito qui vient de Barcelone, on savait que l’on aurait un coach avec une belle réputation et d’énormes compétences, que ce soit techniques ou tactiques. Il est venu avec un projet de jeu. On a tout de suite accroché. Ça a mis en valeurs nos qualités. Notre jeu plait. On court et on défend beaucoup. Créteil a changé et ça marche. Il nous fait progresser et il nous fait confiance. Il sait être dur, mais aussi valorisant. Personnellement, il m’a beaucoup apporté. On est heureux de l’avoir avec nous. Il est exigeant et sait transmettre son exigence.
De Créteil à Nîmes, une nouvelle trajectoire
Après plus de 10 ans à Créteil, vous sentez-vous en continuelle progression ?
Je suis chez moi à Créteil (sourire). J’y suis né. Je n’ai connu que ce club. J’ai connu pas mal de coachs depuis les catégories de jeunes. Ils m’ont tous apporté quelque chose. Dès que j’ai intégré le centre de formation avec Christophe « Tito » Esparre qui est toujours présent il m’a fait progresser dans l’aspect individuel. J’ai aussi eu Franck Chupin qui m’a aidé. En passant professionnel, chaque coach m’a apporté quelque chose. J’ai toujours eu la sensation de progression.
Je me suis donné les moyens de le faire en travaillant. Cette année, mon rôle a évolué avec plus de temps de jeu. J’ai eu la chance de pouvoir évoluer à plusieurs postes. Ailier gauche, demi-centre, sur tous les postes de la base arrière. J’ai été utilisé et j’ai progressé sur chacun de ces postes, tout en ayant plus de temps de jeu et un rôle plus important. Cette année, cela a encore été le cas avec Fernando Barbeito. Les gens pensaient que j’allais partir plus tôt, mais je ne me voyais pas partir pour partir. C’est aujourd’hui le bon moment. Je veux en profiter avant de changer d’univers.
En démarrant avec Créteil en 2012, auriez-vous penser connaître 10 ans de carrière dans un seul et unique club ?
Créteil est un club historique du championnat de France. Il a connu des heures heureuses avec la Coupe d’Europe. Je m’y voyais faire toute ma carrière au début. Toutes les conditions y sont réunies pour être performant même si on a connu des résultats moins bons ces dernières années. Créteil fait confiance aux jeunes et nous fait progresser.
Bien sûr, je me suis dit que j’aurais pu y faire toute ma carrière mais, étant ambitieux, j’avais cette tentation de connaître autre chose. Je ne voulais pas avoir de regrets. C’est important de savoir se remettre en question, de connaître un autre environnement et une autre culture de jeu.
« Je rêve de l’Équipe de France »
Pourquoi avoir choisi Nîmes ?
J’arrive à un moment, à 28 ans, où j’ai connu pas mal de choses à Créteil. J’ai fait un peu le tour. J’y suis bien, mais j’avais cette petite envie de voir autre chose. A Nîmes, je me sens désiré. C’est un club avec des valeurs qui correspondent aux miennes. C’est une belle opportunité. J’y ai beaucoup réfléchi. C’était le bon moment de le faire. Je vais me remettre en question dans une nouvelle équipe.
D’autant plus que l’USAM va aussi démarrer un nouveau cycle…
J’arrive dans une équipe avec un changement de coach et de joueurs. Nîmes est un club qui me correspond. Il veut continuer à être ambitieux. C’est bien pour moi. Il ne veut rien lâcher et continuer à avoir de bons résultats. C’est une place forte en championnat.
Quel est votre objectif ?
Je veux voir mes limites et toujours progresser. Le fait de changer d’entraîneur va m’apporter un truc nouveau. J’espère que ça va bien se passer. Je ferai tout pour m’y imposer. J’ai cette chance d’être polyvalent.
Boïba Sissoko veut progresser en France
Rêvez-vous de l’équipe de France et d’un destin à la Hugo Descat, un autre ancien Cristolien ?
La concurrence est féroce avec des potentiels énormes. Mais j’ai envie d’y goûter et cela me pousse à bosser dur pour y arriver. Si ça arrive, je serai le plus heureux. Quand je vois Hugo ou même Nedim Remili, je suis fier d’eux. Nedim est l’un de mes meilleurs potes. Hugo, j’ai grandi avec. Ça donne envie d’être avec eux.
Avez-vous eu la tentation de l’étranger ?
On s’est posé la question. Un peu. Mais je voulais connaître un autre club ambitieux en France.
Qu’allez-vous garder de vos années cristoliennes ?
Il y a tellement de choses (sourire). Mais d’abord la famille. Je pense à notre titre en Pro D2, on était invaincu. A notre saison où l’on finit 6ème. En 2018/2019, je termine MVP en Proligue. Je pense à mes années jeunes, mes premières sélections, jeune, en équipe de France, ma première signature professionnelle… Toutes ces choses m’ont forgé.