Après avoir été fauché en pleine ascension par le virus en 2020, Bordeaux-Bègles réalisé la meilleure saison de son histoire en 2021. L’UBB se demande désormais comment parvenir à franchir l’avant-dernier échelon. Celui qui pourrait l’amener vers l’obtention d’un premier titre en 2022.
Double demi-finaliste, national et européen, le bilan de la saison passée des hommes d’Urios a été vécu comme une frustration autant qu’une promesse par le club girondin. Sorti à deux reprises avec les honneurs par le Stade Toulousain, l’UBB a validé les choix sportifs de son manager et économiques de son président, tout en laissant à La Rochelle la place la plus difficile, celle du malheureux double finaliste.
La troisième équipe française de la saison s’est donc laissée un marge de progression pour atteindre le sommet et effacer trente ans d’histoire, le dernier titre de champion remontant à 1991 époque tortue béglaise. Depuis, ils n’étaient jamais passés aussi près de la consécration, parvenant même à jouer sur les deux tableaux.
L’Union Bordeaux-Bègles a changé de statut
Leader provisoire et révélation d’une saison interrompue par la Covid-19, l’UBB a confirmé son changement de statut. Avant l’entame de sa deuxième saison en Gironde, Christophe Urios avait annoncé :
« Nous savons que nous allons être attendus, mais nous sommes prêts pour ça ! » Dans un style toujours aussi enthousiasmant, moins surprenant donc aussi moins décisif dans la durée, l’UBB a largement répondu aux attentes de ses nombreux supporteurs, parvenant même à prendre, dans le coeur des Bordelais, le leadership aux footeux des Girondins.
Si la qualification pour les phases finales du Top 14 fut tardive, elle n’en demeura pas moins évidente malgré trois couacs à domicile et un début de saison qui eut été fatal à beaucoup d’autres équipes.
Seulement douzièmes après la 6ème journée, avec une seule victoire, elle prit corps après les fêtes de fin d’année avec le meilleur bilan du championnat sur la phase retour (42 points, 9 victoires et 4 défaites). Dans le sillage de Matthieu Jalibert, meilleur réalisateur avec 229 points (7ème du Top 14), et du duo Moefana-Woki, meilleurs marqueurs avec 7 essais chacun, avec une semaine de folie où, en deux rencontres au scénario complètement fou, les hommes d’Urios allaient renverser la tendance.
Le 23 janvier, le premier déclic intervint sur la pelouse du Racing 92 pour une victoire 33-32 qui en annonçait une autre, quelques jours plus tard, acquise après la sirène sur les terres de Clermont avec le même écart minimaliste 37-36, après avoir été mené 10-20 à la pause…
« Personne n’a envie de s’arrêter là »
Après de telles démonstrations de rugby offensif et généreux, la qualification était inéluctable. La suite se joua sur des détails, pour finir à 12 points des Toulousains en Champion’s Cup, et à 3 petits points en championnat…
A regarder le tableau des transferts de cet été bordelais, on parierait que Christophe Urios compte encore sur un effectif qu’il ne cesse de valoriser depuis deux ans et qui n’a pas encore atteint son Zénith.
Nonobstant l’arrivée de François Trinh-Duc, qui remplacera Botica, aucun international à l’horizon, seulement des profils issus de Pro D2. Dimcheff (Soyaux-Angoulême), Roussel (Perpignan), Vergnes-Taillefer (Colomiers), et Bielle-Biarrey (Grenoble) arrivent pour densifier l’effectif et soulager les joueurs en fin de carrière tel Louis Picamoles.
L’international arrivé de Montpellier en cours de saison justifie cette orientation et analyse les résultats de la saison : « Il pourrait paraître surprenant de recruter des joueurs en fin de parcours, mais cela démontre que l’UBB, un club très familial, est attaché à cette notion de transmission. Cela n’empêche pas l’ambition.
Cette saison est une première étape, avant que le pari du président Marti soit réussi, il faudrait, je suppose, gagner un titre, mais la progression est réelle. Personne au club n’a envie de s’arrêter là… » aux portes de la gloire.
Tom Boissy