jeudi 25 avril 2024

Brive : continuité et sérénité pour vivre une belle saison en Top 14

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Les limites budgétaires des Corréziens ne leur offrent pas beaucoup d’autres perspectives. Avec plus ou moins de sérénité une troisième saison de Top 14 d’affilée a débuté hier par une belle victoire contre Perpignan. En misant sur la continuité d’un effectif renforcé à dose homéopathique, et sur ses stats à domicile, Brive a les moyens de cette ambition.

Un an apprès avoir accueilli 12 nouveaux joueurs, Brive a vécu une intersaison beaucoup plus calme. Elle a été davantage marquée par les prolongations de contrats que par les transferts. Signe que le Mercato 2020 avait été plutôt pertinent.

Alors qu’on ne donnait pas cher des chances des joueurs de Davidson d’accrocher leur maintien, même si la marge a été étroite, ils l’ont tout de même acté au soir de la 22ème journée, le 11 mai dernier, en venant à bout de La Rochelle (24-12) à Amédée Domenech, laissant à Bayonne et Pau les sueurs froides des trois dernières journées.

C’est au coeur de l’hiver, en enchaînant six victoires en sept journées, d’un succès à Agen le 5 décembre (15-6) à un autre face à Toulon le 30 janvier (25-23), avec deux victoires à l’extérieur, à Pau (32-27) et à Castres (25-24), bonifiées par deux succès à domicile face au LOU (12-8) et Montpellier (23-22), que les coéquipiers de Saïche Hirèche ont posé le socle de leur maintien.

Brive a les qualités pour faire un top 6 mais a besoin de régularité

Mieux, ils se sont même surpris à espérer une place dans le Top 6… avant de retomber sur terre au printemps, plombés par leur incapacité chronique à exister loin de leurs bases.

Car, à l’extérieur, avec seulement trois victoires, seul Agen a fait pire cette saison. En misant sur les mêmes ingrédients, une mêlée stable et un réalisme de bon aloi illustré par de nombreuses victoires arrachées de quelques points dans les derniers instants, grâce aussi à la réussite d’Enzo Hervé, palliant avec talent et efficacité l’absence du buteur maison Laranjeira, Brive a fait du Brive pour assurer le minimum à domicile sans parvenir à franchir un palier à l’extérieur.

Or, pour espérer franchir un palier, et ne pas risquer de s’épuiser à Amédée Domenech, ne pas trop y subir sans cesse la pression de la victoire à tout prix, il semble indispensable de faire évoluer le jeu et les mentalités d’un groupe qui a parfois manqué d’ambition.

Le recrutement de deux 2èmes lignes internationaux, le Fidjien Tevita Ratuva, qui arrive du Pays de Galles où il évoluait en Pro 14 avec les Scarlets, et le Colombien Andrés Zafra, ancien du LOU, en provenance d’Agen, n’est pas de nature à modifier l’équilibre d’une équipe qui ne manquait pas de talent à ce poste.

Les signatures de deux demis de mêlée non plus. Enzo Sanga, formé à Clermont, passé par Montpellier et qui évoluait en Pro D2, à Valence-Romans cette saison, ou Paul Abadie, arrivé d’Agen, pour être mis en concurrence avec Vasil Lobzhanidze, amèneront un peu de fraîcheur pour pallier les départs de Blanc, Delord et Delarue.

Le supplément d’âme Méla

Mais, plus que chez les joueurs, la période du Mercato aura surtout valu par le retour de l’emblématique Arnaud Méla dans le staff briviste. L’ancien 2ème ligne qui vient de passer quatre saisons à la tête de la Fédérale 1 d’Albi revient comme entraîneur de la touche.

A deux doigts de préférer rester dans le Tarn, où Castres lui proposait aussi d’intégrer le staff avec la responsabilité des avants, Méla a préféré son club de coeur où les dirigeants suivaient son parcours avec attention, prêts à lui proposer un contrat à la moindre opportunité.

Quatre ans après sa retraite, en 2017, Xavier Ric et Simon Gilham comptent désormais sur lui pour relancer la machine briviste bien au-delà du seul secteur de la touche. Car la popularité de l’ancien capitaine est restée intacte auprès des supporteurs comme des partenaires.

Dans le management, l’animation et la dynamique collective, son aura et son expérience, sa connaissance du club, devraient apporter beaucoup à Davidson, peut-être ce supplément d’âme qui manque au CA Brice Corrèze pour faire exploser ce plafond de verre sur lequel il se heurte depuis 2009 quand les joueurs de Laurent Seigne avaient terminé 6èmes de Top 14 quand les quatre premiers seulement accédaient aux demifinales. Une autre époque. Depuis, ils n’ont jamais fait mieux…

Tom Boissy

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