Treize départs, treize arrivées, l’effectif de Castres a subi un vrai bouleversement cet été qui n’a d’autre but que de pallier le plus vite possible à son incapacité à se qualifier pour les phases finales depuis trois ans et son surprenant titre de champion de France.
Le succès bonifié face à Toulon lors de la dernière journée n’a pas suffi. L’absence de phase finale pour la troisième saison d’affilée a poussé les dirigeants à tourner une page et à dire au revoir à onze joueurs. Parmi eux, les plus significatifs concernent le 2ème ligne international, capitaine lors de la tournée estivale des Bleus en Australie, Anthony Jelonch (25 ans), et le talonneur Marc-Antoine Rallier (32 ans).
Sept ans après son arrivée d’Auch, le premier a signé au Stade Toulousain pour donner une autre dimension à sa carrière. Arrivé à 14 ans sur les bords de l’Agout, le second va intégrer le staff du CO comme « team manager ». Avec eux, un autre joueur du cru, un autre « historique » , Florian Vialelle (27 ans) fait aussi ses valises pour Oyonnax et un axe largement emprunté par les anciens Castrais puisqu’il y retrouvera aussi Le Bourhis, Paris, Lassalle et El Abd. Les départs de Batlle (arrêt), Vaipulu (retour en Nouvelle-Zélande), Firmin
(Montauban) et Kotze (retour en Afrique du Sud) finissent d’enterrer la génération championne de France en 2018. Délesté également de David, Fortunel, Nkinsi et Pointud, l’effectif tarnais s’ouvre à de nouvelles orientations avec toujours la même volonté de surprendre.
Castres : Un mercato avec de jolies trouvailles
Les profils recrutés correspondent à cette politique sportive à l’instar du dernier transfert finalisé, certainement un des plus beaux coups de l’été, celui d’Antoine Zeghdar. Le champion du monde U20 en 2018 a fait son chemin depuis du côté d’Oyonnax, s’est renforcé en Pro D2 et arrive lancé comme un avion pour confirmer, à 22 ans, son énorme potentiel.
Au coeur des lignes arrières, il retrouvera Pierre Aguillon, le centre de La Rochelle, et Ben Botica, l’ouvreur de l’UBB… qui marche sur les traces de son père, Frano, Castrais en 1999. Devant, le pilier Levan Chilachava (30 ans) est une valeur sûre, triple vainqueur de la Champions Cup, qui reste au club après avoir été joker médical en cours de route.
La saison prochaine sera aussi peut-être l’occasion pour Antoine Guillamon (30 ans) de se relancer ou plutôt de se lancer enfin après des saisons décevantes, loin de son potentiel, à Toulouse et Montpellier. Pour remplacer Jelonch, après avoir tenté, en vain, d’attirer l’Australien Rob Leota, c’est finalement vers un ancien Baby Black de 26 ans, Teariki Ben Nicholas que s’est tourné Broncan.
Le manager tarnais a par ailleurs misé sur des profils jeunes et évolutifs comme le pilier Walcker (25 ans), le talonneur Lebrun (23 ans), le 3ème ligne Tukino (20 ans), l’ailier Larregain (24 ans) ou le 2ème ligne australien de Crespigny (24 ans) comme pour ajouter de l’imprévisibilité à un club qui a toujours tiré sa force de son statut d’outsider.
Un staff rempli d’anciens joueurs du CO
Un club qui mise aussi sur la transmission des valeurs, de génération à génération, pour assurer sa pérennité au plus haut niveau. C’est ainsi qu’il faut interpréter le retour au club, dans le staff, de deux anciens joueurs, un champion de France 2013, le pilier Karena Wihongi, pour prendre la responsabilité de la mêlée, et un ancien 3ème ligne, Yannick Caballero, deux fois champion de France (2013 et 2018), à la retraite depuis 2019, et qui aura, lui, la charge de la touche.
Sur fond de renouvellement de l’effectif, avec la reconversion du jeune retraité Rallier, Pierre-Henry Broncan a souhaité s’entourer davantage pour se dégager plus de temps pour manager et être au plus proche des joueurs.
« C’est important pour nous, dans notre projet et notre identité, d’avoir une réelle transmission entre les anciens joueurs qui ont mouillé le maillot et les actuels qui défendent nos couleurs tous les week-ends. Karena et Yannick, deux joueurs emblématiques du club, incarnent les valeurs d’un Olympien.»
Les deux in terviendront également auprès des jeunes du centre de formation pour préparer l’avenir et rêver d’un sixième titre de champion.
Tom Boissy