samedi 20 avril 2024

Chloé Valentini : « À Metz pour gagner des titres en club ! »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Après 10 ans à Besançon, l’ailière gauche Chloé Valentini (26 ans), championne olympique avec les Bleues cet été, a rejoint la référence Metz pour décrocher son premier titre de championne de France. ENtretien pour Le Quotidien du Sport et Handball magazine.

Avez-vous trouvé une équipe messine traumatisée après la perte du titre de championne de France qu’elle détenait depuis 2016 ?

Je ne suis arrivée que fin août (en raison des JO, Ndlr). Je n’ai donc pas fait la prépa avec les filles. Mais on apprend aussi quand on perd et surtout quand on perd tout comme la saison passée (battue en finale du championnat, en demi de la Coupe de France et en quarts de la Ligue des Champions, Ndlr).

L’équipe est clairement revancharde. Ce n’est jamais évident quand on gagne tout pendant des années de perdre, mais on a toutes à cœur de remporter tous les titres possibles cette année, à commencer par celui de championnes de France.

La perte du titre vous a-t-elle fait hésiter à finalement venir ?

Je ne me suis pas posée la question. Perdre, ça peut arriver à tout le monde, dans un championnat qui est très bon, avec de très bonnes équipes. J’ai fait le bon choix en rejoignant Metz qui se battra tous les ans pour le titre de championne de France.

Venir à Metz, c’est aussi pour gagner des titres, car à part un titre de championne de D2 en 2015 vous n’avez rien gagné en club…

J’ai un bon palmarès avec l’équipe de France (championne olympique 2021, vice-championne du monde 2021, vice-championne d’Europe 2020, Ndlr), mais aujourd’hui j’ai envie d’avoir plus en club. J’espère gagner le championnat de France, la Coupe de France et pourquoi pas la Ligue des Champions !

Quel est le plus grand changement en passant de Besançon à Metz ?

De jouer tous les trois jours. A Besançon, à part il y a deux ans où on a joué la Coupe d’Europe, je n’avais pas l’habitude. A Metz, il y a beaucoup de vidéo, on joue beaucoup, on enchaîne tout le temps.

Et au niveau de l’environnement ?

C’est un club assez familial comme Besançon avec des valeurs, qui travaille beaucoup. Après, je n’ai pas envie de comparer les deux. Je n’ai pas envie de dénigrer Besançon. C’est juste différent…

… notamment au niveau de la tenue puisqu’à Metz vous jouez en jupe ! (rires) Au début, ça fait bizarre, mais on s’habitue vite.

« Avant de partir à l’étranger, je souhaitais d’abord franchir un palier en France »

Emotionnellement, ça a été visiblement dur de quitter Besançon où vous jouiez depuis dix ans.

Ça a été dur pour moi au début car j’ai tout quitté, ma famille, mes amis… J’ai la chance que mon mari m’ait suivie, il a trouvé depuis un travail ici ça a rendu les choses plus simples. Il me soutient dans cette nouvelle aventure. Mais c’est sûr que ça n’a pas été évident. Dix ans à l’ESB, vous avez votre rythme de vie, vous sortez de l’entraînement, vous allez voir vos amis, etc. Là, c’est tout nouveau. Je me suis posée beaucoup de questions au début, mais je me suis plutôt bien acclimatée à la ville et au club, et ça va de mieux en mieux.

Le premier match de la saison, c’était un certain Metz-Besançon…

Comme par hasard ! (sourire) Ça fait toujours quelque chose de jouer contre son ancien club. J’avais hâte aussi de jouer ce match retour contre mes anciens supporteurs et de revoir les gens.

Aviez-vous d’autres contacts à part Metz, à l’étranger par exemple ?

Avant, je n’étais pas encore prête à partir. Avec Raphaëlle (Tervel) et Sandrine (Mariot), ça se passait très bien, elles me faisaient énormément progresser. Là, Metz a toqué à ma porte, et c’est le plus grand club de France et l’un des plus grands d’Europe. Et avant de partir à l’étranger, je souhaitais d’abord franchir un palier en France après Besançon.

Vous venez de prolonger d’un an jusqu’en 2023 avec Metz. Pourquoi n’avoir d’abord signé qu’un an ?

J’avais une option pour une deuxième année. Mais, comme je n’avais jamais quitté Besançon, je voulais avoir une porte de secours. En plus, je ne suis pas venue toute seule. Au final, je ne me suis pas posée la question longtemps pour resigner une deuxième année. Je commence à me plaire, à m’adapter à l’équipe, tout se passe bien avec les filles et le staff. Cette prolongation était une évidence.

Après la médaille d’or, Chloé Valentini en quête du championnat

Aucun club français n’a gagné la Ligue des Champions Brest a été en finale la saison passée Metz peut-il être le premier ?

On a encore beaucoup de travail, mais je suis sûre qu’on est capable d’y arriver. On s’entend bien, on a toutes le même objectif en tête, ça peut faire la différence. J’espère qu’on finira dans les deux premières de notre groupe pour s’éviter un 8ème de finale pour pouvoir récupérer et nous éviter un autre voyage.

La Ligue des Champions, c’est vraiment un autre niveau ?

C’est vraiment un niveau au-dessus du championnat et de la petite Coupe d’Europe que j’ai pu jouer à Besançon. Affronter Gyor, l’une des plus belles équipes d’Europe, où ça va à 1000 à l’heure, au niveau de l’expérience ça apporte beaucoup.

Quel a été le discours des dirigeants messins pour 2022 : regagner (seulement) le titre de champion de France ou ont-ils mis la barre un peu plus haute ?

De tout gagner ! (rires) En tout cas, je n’ai pas ressenti de pression. Metz est un grand club, avec des ambitions, c’est normal. Il n’y a ici que de grandes joueuses et on a toutes envie de gagner le titre de championne de France, la Coupe de France et d’aller au Final Four de la Ligue des Champions.

En championnat, c’est bien parti…

On gagne, on met aussi tout en œuvre pour. Mais quand on voit que Besançon a été battre Brest à Brest, tout le monde peut battre tout le monde. On prépare donc chaque match de la même façon car on n’a pas envie de laisser des points en route. Avec la Covid, on ne sait pas comment ça va se finir. On a envie de ne rien donner, aucun point à nos adversaires.

Quand on est championne olympique, on doit avoir envie de gagner son premier titre de championne de France. Exactement ! Un mot sur l’équipe de France justement. Avez-vous le sentiment d’en être devenue une des cadres ?

Je ne dirais pas une cadre. C’est un mot fort et je ne suis pas non plus depuis longtemps dans l’équipe. J’y fais mon chemin petit à petit et je prends de plus en plus de place. Ça se voit aussi sur le terrain où je prends plus de responsabilités.

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