En embuscade derrière Vannes, Béziers et Provence Rugby, Nevers, 4ème ces deux dernières saisons, pourrait coiffer tout le monde au poteau grâce à son ailier phénomène camerounais. Entretien pour Rugby Magazine et Le Quotidien Du Sport.
On parle beaucoup de Vannes, de Béziers, de Provence Rugby et moins de Nevers. Cela ne vous agace-t-il pas ?
Non, pas du tout, c’est bien d’être en embuscade. Le plus important est de continuer à avoir confiance en nous, de bosser en corrigeant ce qui ne va pas et de ne pas se soucier de ce qui se dit à l’extérieur. On n’a pas besoin de se mettre une pression inutile. Et si Béziers, Vannes et Provence font une bonne saison, tout est néanmoins ouvert. Ce n’est pas comme la saison dernière où Oyonnax survolait les débats.
Nevers a terminé 4ème ces deux dernières saisons. L’objectif est-il la montée cette saison ?
Notre objectif est de se qualifier pour les phases finales et de faire au moins les barrages.
Quand on marque autant d’essais (14 la saison passée), on doit intéresser des clubs de Top 14. Cela n’a-t-il pas été trop dur de rester enProD2 ?
Je suis encore sous contrat, l’année prochaine aussi. Il y a peut-être eu des choses mais, si ce n’est pas sûr, je ne préfère pas savoir. Mon agent s’occupe de ça. Moi je me concentre sur là où je suis maintenant, sur le projet du club. Je ne me préoccupe pas de ce qui se passe à l’extérieur, mais s’il y a des possibilités, on regardera. Mais encore une fois je suis encore sous contrat et je reste sur les objectifs de Nevers.
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« Jouer pour l’équipe de France, ce serait un rêve »
Quel est votre rêve aujourd’hui ?
De jouer un jour en Top 14. Je veux être ambitieux. Et si je continue à bosser, à travailler sur mes faiblesses, si je peux atteindre le niveau international, avec la France, ce serait un rêve. C’est le pays où je joue et j’ai envie de le remercier de m’avoir donné une chance. C’est un privilège et si ça arrive un jour de jouer pour l’équipe de France ce serait une opportunité et un rêve. Le sélectionneur a appelé un joueur de Pro D2 cette saison (Burin d’Agen, Ndlr), il en avait appelé deux la saison passée, donc tout est possible !
On parle beaucoup de votre vitesse. Savez-vous combien vous faites sur 100 m ?
Je ne sais pas. La dernière fois que j’ai couru un 100 mètres, c’était au lycée en 2016. J’ai fait une compétition nationale et j’ai couru en 10 sec 90. Je suis aujourd’hui un peu plus lourd, mais en termes de vitesse j’accélère quand même bien (sourire).
Vous en êtes à 8 essais contre 17 à Storti. Ça va être compliqué de rattraper le Biterrois…
La saison dernière, j’ai mis 14 essais contre 17 à Hulleu (Vannes) qui a terminé meilleur marqueur. Mais je les ai mis en moins de matches (en 18 matches contre 32, Ndlr). La saison de Pro D2, ce n’est pas un sprint, mais un marathon ! Donc pourquoi ne pas finir dans le Top 3 des meilleurs marqueurs.
En septembre 2021, on a beaucoup parlé de vous par rapport aux insultes racistes dont vous aviez été victime de la part de Ludovic Radosavljevic le joueur de Provence Rugby.
Je suis une personne tranquille, je ne parle pas beaucoup. Je n’ai pas fait ça pour faire le buzz, pour qu’on parle de moi. Ce que j’ai entendu, je l’ai entendu. Personne ne peut accepter ça. La seule chose que je pouvais faire, c’est d’en parler. C’est arrivé à plusieurs joueurs. Certains n’ont pas la force de parler. Ça arrive dans d’autres sports et je me dis quand est-ce que ça va cesser ! Personne ne doit être au-dessus. On est tous égaux. Plus on en parle, plus on va lutter contre ces comportements.
Lui en voulez-vous toujours ?
Je ne lui en veux pas. Il m’avait appelé pour s’excuser. Je ne suis pas une personne rancunière. Je suis croyant et j’ai toujours cet esprit de pardon. Dans la Bible, il est dit qu’il faut pardonner. J’ai accepté ses excuses, mais ça ne veut pas dire oublier. Mon seul souhait était que ces choses ne se répètent pas.