jeudi 16 janvier 2025

Coupe du Monde : Fidji, une nouvelle génération arrive à maturité

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Grâce à leur 3ème place de leur groupe en 2019, les Fidji ont obtenu leur 9ème participation à la Coupe du monde. Sortis trois fois des poules entre 1987 et 2007, cela fait trois éditions que les Fidjiens s’arrêtent en phase de groupes. Objectif : mettre fin à cette mauvaise passe dans une poule où tout est possible et qui ressemble beaucoup à celle de 2019.

Les Fijian Warriors arrivent à la Coupe du monde dans un contexte relativement instable en vue de leur récent changement de sélectionneur. Après deux ans à la tête de la sélection fidjienne, Vern Cotter a été remercié en février, pour des raisons plus politiques que sportives. L’ancien coach de Clermont et Montpellier a été remplacé par Simon Raiwalui, ancien 2ème ligne fidjien du Racing 92. Celui-ci n’a pris la tête des Fijian Warriors que début mars et n’a pas eu énormément de temps pour travailler.

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Des joueurs adeptes du rugby à 7

Néanmoins, cela ne devrait pas poser problème puisqu’il applique le jeu traditionnel fidjien, c’est-à-dire un rugby décomplexé qui s’exprime plus dans la recherche d’espace que dans la fructification des phases arrêtées. Le groupe est jeune et composé d’un alliage d’éléments jouant au Fijian Drua (Super Rugby) et en Europe, mais tous ont déjà des automatismes ensemble.

« Les joueurs se connaissent bien. La plupart joue à l’étranger, mais ils se voient chaque année en sélection », explique Meli Laddpeter, journaliste au Fiji Times. Les Fidji comptent parmi les meilleures nations de rugby à VII et cela se ressent dans leur manière d’approcher le rugby à XV. C’est une équipe très joueuse, cherchant avant tout la course et l’exploitation de la largeur du terrain. Malgré de bons avants, c’est réellement leur recherche d’espace qui caractérise leur jeu. Selon Meli Laddpeter, c’est cette approche qui fait toute leur valeur :

« On a un jeu assez créatif. On préfère laisser de la liberté aux joueurs, ça les rend meilleurs. » Les deux grandes figures qui incarnent le style fidjien sont Waisea Nayacalevu (33 ans, capitaine) et Josua Tuisova (29 ans). Ces deux trois-quarts centres évoluant en France se démarquent par leur alliage de vitesse et de puissance et sont les têtes d’affiche de la sélection fidjienne.

« On a une nouvelle génération depuis 2019 et elle arrive à maturité »

Parmi les éléments les plus en forme de cette équipe, on compte aussi Lekima Tagitagivalu, un avant polyvalent de 27 ans jouant à Pau, appelé depuis peu, mais auteur d’une excellente préparation. Grand, puissant et très mobile, ce flanker s’illustre sur les phases défensives où il est une réelle menace en tant que gratteur et il se projette énormément pour faire perdre du terrain aux adversaires.

Pour ce qui est du jeu au pied, les Fidjiens ont historiquement une lacune dans ce domaine depuis le départ à la retraite de Nicky Little en 2011. Pour Meli Laddpeter, un demi d’ouverture de 23 ans cristallise tous les espoirs fidjiens dans ce domaine :

« On croit beaucoup en Caleb Muntz. Il est jeune et peu connu, mais il joue au Fijian Drua et il progresse très vite. » C’est en effet lui qui prend la suite du poste de demi d’ouverture en sélection fidjienne, alors que Ben Volavola (Agen) n’a pas été retenu. Encore peu expérimenté, Muntz ne s’est pas forcément fait remarquer en Super Rugby, mais il a obtenu sa première sélection pour la préparation de la Coupe du monde et a été très bon.

Les Fidji, le favori du groupe C

Il devra répondre présent si l’équipe veut sortir de son groupe, et c’est justement là tout l’objectif des Fidji. Les Fijian Warriors sont dans le groupe C, retrouvant presque le même groupe qu’à la Coupe du Monde 2019 avec le Pays de Galles, l’Australie et la Géorgie. Seul le Portugal n’était pas présent, s’offrant d’ailleurs sa première qualification en Coupe du monde cette année. Ce groupe semble être à la portée des Fidji au vu du contexte actuel.

Le Pays de Galles et l’Australie, les deux favoris du groupe, sont dans de mauvaises dynamiques. Les Gallois ont terminé avant-derniers du Tournoi des 6 Nations. Ils viennent aussi d’apprendre la retraite surprise de plusieurs de leurs cadres en début d’été (Alun Wyn Jones, Justin Tipuric et Rhys Webb) et ils seront amputés de leur capitaine, Ken Owens, indisponible pour un problème au dos.

Du côté des Wallabies, ils ont perdu tous leurs matches en 2023, se faisant écraser par l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande, et s’inclinant 31 à 34 contre l’Argentine. Par ailleurs, eux aussi ont perdu leur capitaine, Allan Alaalatoa, victime d’une blessure au tendon d’Achille.

A côté des Fidji, la Géorgie et le Portugal font figure de petit Poucets dans ce groupe et sont deux équipes tout à fait à leur portée. Avec l’incertitude des favoris, cette poule C est donc plus ouverte que jamais et les Fidjiens le savent : « On croit en nos chances, on sait qu’on peut passer. Il y a un vrai engouement ici et plus de 200 personnes ont prévu de faire le déplacement depuis les Fidji. Ils devraient être rejoints par d’autres Fidjiens qui habitent en Europe et tout le monde compte bien rester au moins jusqu’aux quarts », assure Meli Laddpeter.

Arriveront-ils à se qualifier pour la troisième fois de leur histoire en quarts de finale ?

Dans leur poule, les Flying Fijians rencontreront l’Australie et le Pays de Galles. Des nations qui sont en difficulté. Face à ces deux équipes, les Fidji tenteront de sortir leur épingle du jeu. En parallèle, les Fidjiens devront batailler face à la Géorgie, en pleine progression, enchainant des victoires depuis le début de l’année. Ils auront plus de facilité face au Portugal, qui découvrira la Coupe du monde. En perspective, le XV des Fidji aura la place pour se hisser en quarts de finale pour la troisième fois de son histoire après 1987 et 2007.

Calendrier

  • 10 septembre, 21h : Pays de Galles Fidji (Matmut Atlantique ; Bordeaux)
  • 17 septembre, 17h45 : Australie Fidji (Stade Geoffroy-Guichard ; Saint-Etienne)
  • 30 septembre, 17h45 : Fidji Géorgie (Matmut Atlantique ; Bordeaux)
  • 8 octobre, 21h : Fidji Portugal (Stadium, Toulouse)

2

Le nombre de Coupes du monde… à 7 remportées par les Fidji, en 1997 et 2005.

Le saviez-vous ?

L’équipe des Fidji a été éliminée en 8èmes de finale, donc en barrages, durant la Coupe du Monde 1999. Elle a été battue par l’Angleterre, 45-24, à Twickenham. Les barrages ont été joués lors d’une seule occasion, donc durant le Mondial organisé par la France et le Royaume-Uni.

Les plus du Fidji

  • Les Fidji auront un coup à jouer face à l’Australie et au Pays de Galles, qui sont sur une mauvaise dynamique avant cette Coupe du monde. Contrairement à eux, les Fidjiens ont réalisé une bonne préparation en dominant les Tonga, les Samoa et le Japon.
  • Les Flying Fijians ont la chance d’avoir Josua Tuisova et Waisea Nayacalevu dans leurs rangs, jouant au Racing 92 et à Toulon. Ils sont considérés comme deux des meilleurs centres du monde.
  • Le groupe est un mélange de jeunesse et d’expérience avec de nombreux joueurs qui entrent dans leurs meilleures années. Cette génération pourrait plus que jamais avoir son mot à dire.

Les moins du Fidji

  • Bien que très expérimenté, le nouvel entraîneur, Simon Raiwalui, manque de vécu avec son effectif puisqu’il n’est arrivé que très récemment.
  • Les Flying Fijians manquent d’un buteur aguerri puisque Caleb Muntz reste très inexpérimenté, malgré tous les espoirs placés en lui. Cela leur avait coûté cher lors de la Coupe du Monde 2015, face à l’Angleterre et le Pays de Galles.
  • Malgré les quelques déconvenues de l’Australie et du Pays de Galles, les Fidji ne sont pas favoris de leur groupe.

François Simonin

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