dimanche 26 janvier 2025

Coupe du Monde : le Japon peut-il viser les demi-finales ?

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

Après avoir été l’équipe sensation des deux dernières éditions, le Japon revient avec toujours autant d’ambition alors que les certitudes sont moins présentes. Pour confirmer, il faudra encore surprendre.

C’est désormais une habitude. Le Japon fait partie de ces équipes que l’on aime accompagner. Depuis leur exploit face à l’Afrique du Sud, en 2015 (34-32), les Brave Blossoms ont profité de la Coupe du monde au Japon pour continuer à fructifier le travail commencé par Eddie Jones. Depuis 2016, c’est le Néo-Zélandais Jamie Joseph qui a pris la suite avec succès et une qualification historique en quarts de finale, en 2019, en terminant premier d’une poule devant l’Irlande, l’Ecosse, les Samoa et la Russie.

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Mais, depuis, le temps est passé et le rugby japonais semble manquer de certitudes. C’est en tout cas l’avis de l’ancien international français de rugby à 7, Nicolas Kraska, qui a évolué dans le championnat japonais entre 2015 et 2021.

« Par rapport aux dernières semaines de préparation et aux derniers matches de préparation, je suis assez septique et pessimiste concernant leurs possibles performances à la Coupe du monde. Je ne suis pas sûr que Jamie Joseph ait sélectionné les meilleurs joueurs pour cette compétition. Je ne pense pas qu’ils passeront les groupes pour arriver en quarts, surtout avec les deux favoris (Angleterre et Argentine) qui performent bien en ce moment. Mais on ne sait jamais. Sur une Coupe du monde, tout peut arriver. Il suffit que l’équipe adverse soit dans un mauvais jour et que le Japon soit dans un bon jour. Cela pourrait suffire pour faire la différence. Mais je ne suis pas rassuré. »

Objectif quarts de finale pour Jamie Joseph

Pour sa deuxième participation à la tête de l’équipe japonaise, Jamie Joseph continue de croire en son équipe. Le sélectionneur a clairement fixé les quarts de finale comme objectif minimum. Pour cela, il compte s’appuyer sur l’expérience de certains joueurs présents en 2019 comme les avants Valu, Jiwon, Helu, Moore, Himeno ou encore Leitch, mais aussi les arrières Nagare, Matsuda, Nakamura, Lemeki et Matsushima.

Ce dernier n’étant pas un inconnu du Top 14 pour avoir porté les couleurs de Clermont, entre 2020 et 2022. Il pourra aussi compter sur la fougue et la soif de vaincre des nouveaux comme Jack Cornelsen, Warner Dearns voire Shota Fukui ou encore Sione Halasili.

Finalement, il ne manquera que le futur 3ème ligne bordelais, Tevita Tatafu, blessé à la main et forfait. Ancien joueur du Toshiba Brave Lupus puis du Shimizu Blue Sharks, Nicolas Kraska a côtoyé les internationaux japonais. Pour lui, il ne fait aucun doute que le style des Brave Blossoms reste le même, toutefois, il estime que la pandémie et la Covid ont freiné sa progression.

« L’ADN du rugby japonais reste le même depuis 2015. Ils ont des qualités sportives et athlétiques. Leur jeu est débridé. Il ressemble à celui de l’hémisphère Sud avec des relances depuis les 22. Ils peuvent encore surprendre, mais je ne pense pas que l’on ait la meilleure équipe possible pour cette Coupe du monde. Si on compare avec 2015 et 2019, on n’est pas au même niveau. Je ne pense pas que cette équipe puisse surprendre qui que ce soit. »

Avant de rejouter. « Dernièrement, ils sont moins performants, la pandémie et la Covid a freiné de manière drastique la progression du rugby au Japon. Ça a tout chamboulé. Le championnat a été modifié. Beaucoup de changements. C’est une équipe en rodage. » Le Japon devra au minimum accrocher une 3ème place qualificative pour la prochaine Coupe du monde en dominant le Chili et les Samoa. Pour cela, la sélection japonaise pourra compter sur l’engouement de ses supporteurs qui seront encore nombreux à les accompagner en France.

« Depuis 2015, les Japonais se sont intéressés au rugby, explique Nicolas Kraska. Mais la Covid a mis un stop au championnat et à la progression du rugby japonais. Mais il y a de plus en plus d’engouement avec le développement de la League One, le championnat japonais. Les supporteurs viendront en France. Ils seront nombreux, j’en suis convaincu. » Et pourquoi ne pas croire encore à une belle performance des Fleurs Braves nippones qui voudront confirmer qu’ils sont loin d’avoir flétri. 

Calendrier

  • 10 septembre, 13h : Japon Chili (Stadium, Toulouse)
  • 17 septembre, 21h : Angleterre Japon (Allianz Riviera, Nice)
  • 28 septembre, 21h : Japon Samoa (Stadium, Toulouse)
  • 8 octobre, 13h : Japon Argentine (Stade de la Beaujoire, Nantes)

7

C’est le nombre de victoires des Japonais lors des deux dernières éditions. Une nouvelle victoire permettrait de continuer cette série débutée en 2015. Auparavant, le Japon ne comptait qu’une seule et unique victoire remportée en 1991 lors 7 premières éditions.

L’effet de surprise existe-t-il encore ?

Il est évident que le Japon de 2023 ne pourra plus surprendre ses adversaires qui auront compris la capacité de se transcender des Nippons au moment de commencer un match. Mais, dans une poule avec des équipes comme le Chili ou les Samoa, il suffit d’un exploit pour que les Japonais continuent de s’inviter en quarts de finale. D’autant plus que le calendrier semble lui être favorable avec successivement le Chili, l’Angleterre, les Samoa et l’Argentine pour terminer, une belle finale pour la 2ème place.

Le saviez-vous ?

Si la France n’a jamais perdu contre le Japon en match officiel, elle a tout de même connu une grosse désillusion. Le 26 novembre 2017, à l’occasion du premier match de rugby à la Paris La Défense Arena de Nanterre, le Japon avait neutralisé la France pour s’offrir un nul 23-23 au goût amer pour les Bleus.

Les plus du Japon

  • Le Japon sait désormais appréhender les grands rendez-vous et fera en sorte de montrer qu’elle est encore une formation redoutable en 2023 avec notamment des équipes abordables comme les Samoa ou encore le Chili.
  • Les Brave Blossoms ont gardé les ingrédients qui en font une équipe capable de surprendre n’importe quel adversaire. Une mentalité de guerrier sans faille et une projection vers l’avant qui peuvent permettre d’aller rivaliser, sur un match, face aux meilleurs.
  • L’équipe emmenée par le capitaine Kazuki Himeno ne manque pas d’expérience avec des joueurs comme Horie, Ai Valu, Kakinaga, Millar, Leitch, Nagare, Matsuda, Lemeki, Nakamura ou encore Matsushima.

Les moins du Japon

  • L’équipe du Japon est désormais respectée et attendue. Ses adversaires ne voudront pas se faire surprendre par l’enthousiasme et la fougue nippone lors des phases de poules.
  • Les blessures qui n’ont pas manqué de diminuer le groupe japonais lors de la préparation avec des joueurs importants comme Warner Dearns (cheville), Uwe Helu (épaule), Tevita Tatafu (main) et Shota Fukui (visage).
  • Depuis 2019, le Japon manque de match référence même s’il y a bien eu des oppositions accrochées, notamment contre la France (défaites 42-23 puis 20-15) lors de la tournée d’été des Bleus en 2022.

L’avis d’Olivier Magne

« Le Japon est en recul depuis quatre ans. Il a fait une magnifique Coupe du monde chez lui, mais il a eu du mal à enchainer. Son championnat a attiré de grands joueurs, mais n’a pas suffisamment progressé. Dans une poule avec l’Angleterre, l’Argentine, les Samoa, il aura du mal à se qualifier pour les quarts de finale. »

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