Arrivé en janvier sur le banc de la sélection australienne, Eddie Jones ne convainc pas. En effet, l’Australie est dans une mauvaise passe avec notamment une dernière place dans le Rugby Championship, avec trois défaites. De quoi mettre une pression au sélectionneur et apercevoir une élimination précoce historique ?
Alors que l’Australie va affronter la Géorgie en match d’ouverture du groupe C, le Palois Jack Maddocks qui compte 7 sélections avec les Wallabies, n’envisage pas la possibilité d’une élimination historique en phase de poules : « L’Australie est un pays ancré dans le rugby et qui, a minima, a toujours passé les phases de poules dans son histoire. Malgré la mauvaise forme, je ne pense pas qu’ils se feront surprendre et s’inclineront dès les phases de poules. Il faut écarter l’hypothèse d’une élimination précoce ».
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Il va même plus loin en annonçant que l’Australie terminera première de son groupe ! « L’Australie terminera premier de son groupe devant le Pays de Galles qui est l’autre équipe favorite sur le papier. Si l’Australie maîtrise bien son match face aux Gallois en jouant bien, et en remportant le match ils seront premiers. »
Pour le joueur qui évolue à Pau, l’une des forces de l’Australie réside dans la puissance de son jeu : « C’est une équipe puissante, très forte en mêlée et sur les mauls. L’une des faiblesses de l’équipe, c’est qu’à travers les jeunes joueurs sélectionnés, peu de ses joueurs ont l’expérience internationale ce qui peut leur porter préjudice dans les moments clés. »
Eddies Jones sous pression
Arrivé sur le banc des Wallabies lors du premier match contre l’Afrique du Sud, Eddies Jones reçoit des critiques car les résultats ne sont pas encore là (quatre matches, quatre défaites dont trois en Rugby Championship) mais, pour Jack Maddocks, il faut accorder à l’ancien sélectionneur du Japon et de l’Angleterre plus de temps :
« Le passage d’Eddies Jones n’est pas un échec. C’est difficile pour un coach d’imprimer son style de jeu rapidement. Il a eu peu de matches pour créer une alchimie dans l’équipe. Attendons de voir ce qu’il fera à la Coupe du monde et on pourra dresser un premier bilan. » Sur les objectifs de l’Australie, il est clair qu’une demi-finale serait déjà une réussite :
« Ce que peut espérer l’Australie dans cette Coupe du monde serait une place dans le dernier carré. Cela serait une bonne performance. Ils ont eu un bon tirage au sort. En quarts de finale pour un potentiel match contre l’Argentine, je vois les Wallabies s’imposer facilement. Ensuite, pour le reste de la compétition, tout est possible. » Au sujet d’une potentielle victoire finale, l’Australien est plus mesuré :
« Cela peut être envisageable pour l’Australie de créer la surprise et de remporter la Coupe du monde. Mais, pour la gagner, il faut être chanceux et avoir son effectif au complet pendant la compétition et bénéficier de circonstances avantageuses. Les forfaits s’enchaînent pour les adversaires comme on peut le voir avec l’équipe de France qui a perdu Romain Ntamack, qui s’est malheureusement fait les ligaments croisés. »
Le forfait du capitaine Allan Alaalatoa est aussi une mauvaise nouvelle pour les Wallabies : « C’est une grosse perte pour l’équipe. C’est un leader qui est respecté par tout le monde, il sait remonter les troupes et les amener vers le haut. » Jack Maddocks met en avant Tom Hooper qui sera le joueur australien à suivre de très dans cette Coupe du monde :
« Il évolue pour le club des Brumbies en Australie au poste de troisième ligne. C’est un jeune joueur qui va apporter sa fougue à l’équipe. Il a un style de jeu physique et agressif qui est plaisant à voir. » Les Wallabies devront absolument éviter un fauxpas contre la Géorgie qui monte en puissance. En cas de contre-performance, la 1ère place du groupe s’éloignera. De quoi mettre encore plus de pression sur Eddie Jones.
Calendrier
- 9 septembre, 18h : Australie Géorgie (Stade de France, Saint-Denis)
- 17 septembre, 17h45 : Australie Fidji (Stade Geoffroy-Guichard, Saint-Etienne)
- 24 septembre, 21h : Australie Pays de Galles (Groupama Stadium, Lyon)
- 1er octobre, 17h45 : Australie Portugal (Stade Geoffroy-Guichard, Saint-Etienne)
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L’Australie n’a jamais été éliminée en phase de poules de son histoire en Coupe du monde allant a minima en quarts de finale.
Peut-elle craindre une élimination dès la phase de poules ?
L’Australie aborde cette Coupe du monde dans une mauvaise dynamique. En effet, ses récentes performances n’inspirent pas à l’optimisme. Les Wallabies se sont inclinés à trois reprises en Rugby Championship, dont deux grosses défaites 4312 contre l’Afrique du Sud et 7-38 face à la Nouvelle-Zélande. Placés dans le groupe C notamment en compagnie du Pays de Galles, les Australiens devront se méfier de la Géorgie qui sera son adversaire d’entrée en cette Coupe du monde. Si l’équipe australienne affiche la même forme que dernièrement, elle pourrait se faire surprendre, dans un groupe où figurent aussi les Fidji.
Le saviez-vous ?
Le dernier titre de champion du monde pour les Wallabies remonte à 1999. Ils se sont imposés 35-12 face à la France soit le plus grand écart de l’histoire dans une finale de Coupe du monde.
Les plus de l’Australie
- Eddie Jones mise sur la jeunesse avec 25 novices et seulement 8 joueurs qui ont déjà disputé la Coupe du monde. Pari gagnant ?
- La nomination du Rochelais Will Skelton en tant que capitaine peut engendrer un électrochoc.
- Mis à part le Portugal, l’Australie affrontera
les mêmes adversaires que lors de la dernière Coupe du monde. Les Pays de Galles étant également en méforme, pourquoi ne pas de viser la 1ère place.
Les moins de l’Australie
- Le forfait de leur capitaine Allan Alaalatoa est un coup dur.
- Nommé en janvier, le sélectionneur Eddie Jones n’a pour le moment pas réalisé de miracles, l’équipe est en plein doute et le départ de l’entraîneur de l’attaque juste avant la Coupe du monde n’arrange pas la situation.
- Carter Gordon est l’unique demi ouverture de métier.
L’avis d’Olivier Magne
« L’Australie est en difficulté, elle est en recul au niveau des résultats, mais aussi au niveau des licenciés. Il y a un net recul au profit du rugby à XIII et du foot (le football australien) qui ont pris des parts de marché au rugby. Elle a encore quelques joueurs de talent, mais moins que par le passé. Elle a une énorme pression, Eddie Jones est en décalage, les échos qui viennent du pays ne sont pas très favorables. Les résultats, le jeu ne sont pas bons. Elle est en danger dans son groupe avec les troubles-fêtes des Fidji et de la Géorgie qui peuvent surprendre. C’est vraiment un groupe pas simple du tout pour le Pays de Galles et l’Australie. »
Levon Davidian