Après avoir traversé les dernières éditions sans réel coup d’éclat, l’équipe des Samoa arrive en France avec l’envie de renouer avec ses belles années pour pouvoir prétendre à une qualification en quarts de finale.
Les Samoa ont longtemps inspiré la crainte et le respect, mais cela fait plus d’un quart de siècle que la formation du Pacifique n’a plus été en position de se qualifier pour les quarts de finale. Le sélectionneur actuel, Seilala Mapusua, ne se cache pas. Pour lui, qui a connu deux Coupes du Monde en 2007 et 2011, son équipe possède les armes pour enfin vivre un Mondial sans complexes.
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D’autant plus qu’il n’a pas hésité à apporter de l’expérience, sous les conseils de Tana Umaga, avec d’anciens All Blacks, le demi d’ouverture, Lima Sopoaga, le 3ème ligne Steven Luatua et le pilier Charlie Faumuina, qui évoluait au Stade Toulousain, mais aussi un ancien Wallaby, Christian Leali’ifano.
Une équipe qui possède aussi une solide base de joueurs ayant connu le Mondial 2019 avec les avants Alaalatoa, AloEmile, Lay, Lam, Vui et Motuga puis les arrières Matavao, Seuteni et bien évidemment Fidow. Sans oublier les « Français » Friz Lee (Clermont), Jordan Taufua (Lyon) et UJ Seuteni (La Rochelle).
« Oublier de jouer les superstars »
Ancien membre du Manu Samoa, Sakaria Taulafo a connu deux participations en Coupes du Monde en 2011 et 2015. Toujours joueur à 40 ans, en amateurs, à Céret, l’ancien pilier des London Wasps et du Stade Français, avec lequel il a été champion de France en 2015, est certain que les Samoa peuvent surprendre cette année.
« Je crois qu’ils se sont bien préparés. Il y a un bon mélange d’anciens et de jeunes talents, ainsi que d’ex-All Blacks ou Wallabies. Mais cela ne signifie pas qu’ils seront inarrêtables. Ils ont fait beaucoup de travail physique et d’athlétisation parce que c’était l’un des points décevants de leur jeu. Certains de ces grands garçons n’étaient pas du tout près pour le niveau international. Alors espérons qu’ils pourront se connecter en tant qu’équipe comme une vraie Manu Samoa, en oubliant de jouer et d’être une superstar, peu importe où ils jouent. »
C’est un peu le défaut de ces dernières années. Les Samoa avaient de bonnes individualités, mais le collectif ne suivait pas. Taulafo avait pu le constater à son époque. Mais, pour lui, s’ils veulent viser une place en quarts de finale, il faudra être présent ensemble sur le terrain.
« La tâche sera difficile comme toujours, mais c’est quelque chose que Manu Samoa peut réaliser. Lors de mes deux participations en Coupe du Monde, en 2011 et 2015, on avait une équipe fantastique. Cependant, il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas dans la façon dont les choses se déroulaient en coulisse. Cela a tué l’esprit de l’équipe. »
« Cette fois, je crois qu’ils ont les bonnes personnes en place et je leur souhaite tout le meilleur. Je sais qu’ils voudront toujours viser haut et gagner. Cependant, il est très difficile de travailler pour y parvenir. Et le plus important, c’est qu’ils s’amusent et s’entendent bien jusqu’au bout. » Ces dernières semaines ont permis aux Samoans de travailler durement pour être prêts dès les premières rencontres et confirmer qu’ils ont retrouvé les ingrédients pour réaliser la plus belle des recettes, celle qui mène au succès.
Calendrier
- 16 septembre, 15h : Samoa Chili (Matmut Atlantique, Bordeaux)
- 22 septembre, 17h45 : Argentine Samoa (Stade Geoffroy-Guichard, Saint-Etienne)
- 28 septembre, 21h : Japon Samoa (Stadium, Toulouse)
- 7 octobre, 17h45 : Angleterre Samoa (Stade Pierre-Mauroy, Lille)
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C’est le nombre de participations en Coupes du monde de la légende Brian Lima. Après avoir fait ses débuts en 1991, le centre samoan a été le premier joueur à faire son apparition dans cinq éditions différentes. La dernière étant en 2007, en France. Il est également le seul joueur à avoir marqué des essais dans quatre Coupes du monde différentes.
Une 3ème qualification en quarts est-elle possible ?
C’est l’un des objectifs majeurs du Manu Samoa. Après avoir été en quarts de finale en 1991 et 1995, les Samoans ont depuis dû se contenter de jouer les poules avant de rentrer à la maison étant même incapables de marquer le moindre point contre l’Ecosse en 2019 (34-0). Pour cette édition 2023, tout laisse à penser qu’il y a une chance d’aller décrocher une place en quarts. Les deux premiers matches devraient rapidement offrir une tendance.
En démarrant face au Chili, les Samoa pourraient penser à l’Argentine avec l’envie de faire un gros match et marquer un premier grand moment de leur Mondial. En cas de succès, le Japon permettra déjà de valider son ticket vers les quarts. Le dernier match de poule face à l’Angleterre pourrait être anecdotique.
Le saviez-vous ?
Si la sélection samoane nous a toujours habitués à être une affaire de famille avec notamment les Tuilagui, pour cette édition, c’est la famille Lam qui est à l’honneur avec Seilala Lam, le frère de Jack Lam, qui compte 2 Coupes du monde (2015 et 2019). Le talonneur de l’USAP est aussi le neveu de l’actuel sélectionneur dont il porte le prénom en son hommage, Seilala Mapusua. Il est aussi un cousin de Ben Lam, neveu de Pat Lam, ancien capitaine du Samoa, dans les années 90.
Les plus du Samoa
- C’est une équipe qui ne ferme pas le jeu et qui cherche toujours à aller de l’avant pour faire la différence. Elle possède des joueurs qui sont capables d’allier la puissance des avants et la rapidité des arrières. Dans un bon jour, ils peuvent battre n’importe quelle équipe.
- Un calendrier intéressant qui devrait permettre au Manu Samoa de monter en puissance avec le Chili pour débuter. Cela pourrait ouvrir l’appétit des joueurs samoans avec l’idée d’aller décrocher une troisième qualification en quarts.
- Leur capitaine Michael Alaalatoa veut réussir à écrire une nouvelle page de l’histoire du Samoa avec l’aide notamment de joueurs comme Henry Taefu, Theo McFarland, Chris Vui, Fritz Lee, Tumua Manu, UJ Seuteni ou encore Ed Fidow.
Les moins du Samoa
- Après avoir été la 7ème équipe du ranking mondial, les Samoa ont plongé ces dernières années à la 17ème place avant de remonter au 12ème rang à l’entame de cette Coupe du monde. Preuve que les Samoans ne font plus peur.
- Le manque d’un buteur capable d’emmener ses coéquipiers dans son sillage même si, cette année, il faudra peut-être compter sur l’ancien All Black Lima Sopoaga qui vient d’être appelé.
- L’indiscipline des Samoans n’est pas seulement une légende. Toujours à fond dans leur défense et leur volonté d’aller contrer leur adversaire, les Manu Samoa devront être attentifs à ne pas se faire sanctionner de trop pour offrir des points faciles.
L’avis d’Olivier Magne
« Elle fait partie des équipes dont il faut se méfier, elle peut être une belle surprise surtout dans une poule où l’Angleterre n’est pas au top, loin de là. Les Samoa peuvent réussir un match plein et sérieux face aux Anglais et les perturber. Ils possèdent des talents individuels très intéressants avec des anciens Blacks ou Australiens. Comme d’autres sélections, les Samoa manquent de cohésion collective car il y a peu de rassemblements, mais leur talent peut pallier en partie ce manque de cohésion. »