À Detroit, il n’y a pas que Killian Hayes et Sekou Doumbouya qui font briller le drapeau tricolore. Promu membre du staff de la franchise du Michigan, Elliott de Wit (25 ans), qui était coordinateur vidéo à Texas Tech, ne boude pas son plaisir de vivre une telle expérience.
Comment se passe cette nouvelle aventure avec les Pistons ?
C’est génial ! C’est un projet qui me correspond. Je m’y retrouve et m’y accroche. J’adore les joueurs, le staff, le front office. Il y a beaucoup de nouveaux surtout chez les joueurs. Je colle à cette façon de faire. Je ne retire que du positif et j’apprends.
Vivez-vous un vrai rêve américain ?
Totalement ! Je ne cesse de le répéter,jJe suis toujours en plein rêve. Je n’ai juste pas envie de me réveiller.
« En NBA, tous les gens qui font de la vidéo font du terrain »
En quoi consiste votre travail ?
Dans une video room (salle vidéo), il y a plusieurs coachs. Il y a le head video, le n°1, ce n’est pas moi. Ensuite il y a le n°1 assistant, ce n’est pas moi non plus. On est quatre autres à travailler pour les deux autres qui sont au-dessus et pour les coachs.
En NBA, tous les gens qui font de la vidéo font du terrain. On regarde tous les matches de tous les adversaires en faisant du scouting. On prépare notre équipe au mieux pour qu’elle essaie de gagner le prochain match.
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C’est une fonction essentielle. On effectue tout ce travail en amont (préparation, rapport, analyse) et en coulisse pour les coachs. Ce que les gens ne voient pas forcément. Au-delà de la vidéo et du scouting, il y a aussi le développement de l’équipe en attaque et en défense. Cela sert aux joueurs pour qu’ils conservent la confiance les jours de match.
Comment expliquez-vous la présence de certains Français dans les staffs de NBA ?
Il y a notamment mon grand frère de cœur Max Lefèvre qui est à Minnesota. Il y a de la qualité en France ne l’oublions pas. En espérant qu’ils soient de plus en plus nombreux ! (Bateko Francisco est lui player development/assistant vidéo au Utah Jazz, Ndlr).
Rêvons-vous d’aller encore plus haut ?
J’aimerais un jour devenir coach principal d’une équipe. Il y a encore pour cela beaucoup de travail à fournir et d’étapes à franchir. Pour l’instant, je fais le maximum au quotidien. Pour en arriver là, j’ai eu de la chance. Mais j’ai énormément travaillé aussi avec l’aide précieuse de certaines personnes. On verra ce qui se passera ensuite. J’ai actuellement un contrat de deux ans (1+1).
« La franchise vit une période de reconstruction et de renouveau »
Comment voyez-vous la marge de progression des deux Français des Pistons Killian Hayes et Sekou Doumbouya ?
Ce sont deux joueurs différents. Hayes vient d’arriver comme moi. Je ne le connaissais pas énormément avant. Il est en cours d’adaptation. Il est entre de bonnes mains, la tête sur les épaules et travaille dur. Hayes sait ce qu’il veut. Je ne m’en fais pas pour lui.
Il va rester à long terme en NBA. Sekou, lui, a fourni un travail énorme pendant la pandémie d’avril à la pré-saison. C’est prometteur. La problématique est de saisir l’opportunité quand elle se présentera. Sekou sera prêt. Ici, on a confiance en lui.
Avec son salaire et son statut de joueur français drafté le plus haut de l’histoire (7ème), la pression sur Killian doit être énorme.
Killian est très pro depuis des années. Il sait faire la part des choses. Tout ne lui monte pas à la tête. C’est important car aux USA les médias et les distractions sont énormes. Son numéro à la draft, c’est bien et cela fait partie de l’histoire, mais cela appartient déjà au passé.
Il cherche surtout à avoir maintenant un réel impact lors de sa première saison en NBA. L’important pour lui est de savoir ce qu’il va faire aujourd’hui jusqu’à la fin de sa carrière en NBA. Il veut faire son propre chemin comme les grands joueurs français l’ont fait par le passé. Il est dans cette voie (blessé à la hanche, au moment de notre bouclage l’indisponibilité du Français n’était pas connue, Ndlr).
Qu’attendre de la saison des Pistons ?
La franchise vit une période de reconstruction et de renouveau. Il y a beaucoup de jeunes et beaucoup de nouveaux. On essaie de changer beaucoup de choses avec une culture et un état d’esprit différents. On repart un peu de zéro.