Champion avec Metz ces deux dernières années (pour 6 au total), Emmanuel Mayonnade a toujours su se renouveler pour mener les Dragonnes vers le succès.
Comment fait-on pour se renouveler chaque saison à Metz ?
Les joueuses arrivent et se découvrent. Elles se disent que Metz n’est pas si mal. Les anciennes savent que le temps est compté et en profitent. Les filles portent le projet. On a cette chance d’avoir des filles intelligentes qui n’ont pas besoin qu’on leur coure après chaque matin. Elles sont autonomes. C’est simple de les driver.
Est-ce galvanisant d’avoir un rival comme Brest qui vous pousse à toujours être en éveil malgré le succès ?
J’ai toujours la même réponse, qui peut être mal interprétés… mais je n’ai pas attendu d’avoir Brest pour me pousser au quotidien, à me lever le matin, pour faire mieux à chaque fois. En revanche, le constat est que Brest a une superbe équipe tous les ans et chaque saison. L’équipe de cette année est encore plus belle que celle de l’an dernier.
C’est génial d’imaginer un duel. Je sais cependant qu’on est capable aussi d’être malmené ailleurs. Les pièges sont partout dans le championnat de France. Brest n’est pas loin et on ne peut qu’imaginer un duel passionnant jusqu’au bout. Brest pousse. Ils ont pris des titres. Il faudra être fort pour rivaliser à un groupe ambitieux qui s’est renforcé avec des joueuses talentueuses comme Anna Viakhireva, mais pas seulement. L’idée est que tout prenne forme chez nous.
À LIRE AUSSI : toute l’actualité du hand dans votre mag
Emmanuel Mayonnade : « Il faudra être fort toute la saison »
Est-ce important d’avoir un adversaire au niveau ?
Il fut un temps où Metz était seul. Depuis que je suis arrivé, il y a eu Fleury, Brest ou Nantes. Même si la disparition de cette dernière équipe a mis à mal l’envie de voir une autre formation venir nous titiller. C’est malheureux. Il y avait vocation à avoir une belle équipe. C’est dommage. C’est un drame pour l’ensemble des salariés et toute une ville. Je l’ai connu (à l’Union Mios-Biganos Bègles Bordeaux, en 2015, Ndlr).
Comment expliquez-vous ces problèmes financiers de certains clubs ?
Je regrette le fait que, dans la quête d’ambition, on ne sache pas dire stop. Il faut prendre le temps. Qui en aurait voulu à Nantes de faire 3 ou 4 pendant un certain temps. Les recrues, ça a un coup. Quand, l’an passé, on évoque le fait d’une réduction du budget, avec le recrutement de cet été, on ne le percevait pas. On aurait pu stabiliser un niveau de jeu et se focaliser dessus.
Pensez-vous que Metz est armé pour la Ligue des Champions cette saison ?
Je l’espère (sourire). On a été à Gyor cet été et on en a pris 7 alors qu’il n’y avait pas Estelle (Nze Minko) ou encore Bruna (de Paula) et Veronica (Kristiansen). C’est fort. Tout comme Esbjerg. Bietigheim me semble plus fort que l’année dernière. FTC (Ferencvaros) a fait une belle équipe qui me semble extraordinaire. Ça me semble très serré pour aller au Final Four. On peut le faire comme tous les ans. On est armé, mais c’est fragile.
Quels sont vos objectifs cette saison ?
L’objectif est de faire mieux que la saison passée. Donc, c’est gagner le titre de champion, remporter la Coupe de France et, à minima, faire 3 au Final Four.
En fin de contrat, en juin, espérez-vous continuer avec Metz ?
La réflexion est toujours dans ma tête.
Avez-vous eu des approches de clubs européens ou même des sélections ?
Je confirme, mais Metz est un club qui avance. On a refait la salle de musculation. On a refait les vestiaires. Ce sont des détails qui n’en sont pas pour moi.