Grand fan de Luc Abalo, ce Nigérian de 20 ans, Faruk Yusuf véritable étoile montante du handball mondial, très prometteur, a été prêté à Limoges une saison par Kielce qui l’avait prêté ces deux dernières saisons à Granollers (Espagne). Le LH aimerait bien le conserver une année de plus…
Comment s’est faite votre arrivée à Limoges ?
Le coach (Alberto Entrerrios, Ndlr) m’a contacté. Il y a eu des discussions ensuite avec mon agent. Quand j’ai su que j’allais jouer à Limoges, je me suis pas mal renseigné sur le coach. On m’a bien confirmé que c’était une bonne personne, qu’il avait été un très bon joueur et qu’il est un grand entraîneur. Tous ces paramètres m’ont vraiment donné envie de travailler avec lui. Je peux beaucoup apprendre avec lui
Pourquoi avez-vous choisi ce club en particulier ?
J’ai choisi Limoges car je voulais découvrir le championnat français. J’ai su que c’était une bonne équipe de cette Ligue. Avant de venir ici, j’ai pu regarder certains de leurs matches. Je me suis rendu compte qu’il y avait de bons joueurs ici.
En quoi la façon de pratiquer le handball dans le championnat français est-elle différente du championnat espagnol ou polonais ?
La StarLigue est réputée pour être l’un des meilleurs championnats au monde. C’est un peu différent qu’en Espagne ou en Pologne. En France, n’importe quel joueur est vraiment très costaud. Pour évoluer à haut niveau ici, il faut vraiment être fort. C’est excessivement physique et intense. L’état d’esprit est également incroyable. Les joueurs se battent bec et ongle pour ne pas perdre.
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« Je veux toujours m’améliorer pour que mon père soit fier de moi… »
Comment jugez-vous le début de championnat de Limoges ?
On continue à regarder le classement vers le haut (Limoges était 11ème après 9 matches, Ndlr). Malheureusement, on a dû déplorer pas mal de blessures. Cela nous complique la tâche. Il n’est pas facile de mener de front le championnat et la Ligue européenne, mais on se bat et on donne le meilleur de nous-mêmes. Je suis convaincu que, d’ici la fin du championnat, Limoges surprendra beaucoup de monde.
Le LH peut-il finir dans les cinq premiers ?
Je suis persuadé qu’on pourra y parvenir.
Quelles sont vos ambitions personnelles cette saison ?
A l’image de l’équipe, j’aimerais être au top et amener Limoges le plus haut possible. J’ai envie que les gens, le coach, les fans soient heureux quand ils nous regardent jouer. Mon ambition est vraiment de montrer qu’on peut se battre et que tout peut être possible.
Quand comme vous, on est né au Nigeria, comment se met-on au handball ?
Au tout départ, j’ai joué au football. Je me suis ensuite orienté vers le handball très jeune. Je prenais cela comme un jeu. J’y étais avec mes copains. La première fois, quand je les ai vus jouer, cela m’a beaucoup plu. On s’amusait ensemble après l’école. Je me suis vraiment passionné pour ce sport progressivement. Mais, à un moment donné, il a fallu faire des choix entre l’école et mon sport.
C’était une situation compliquée car, au Nigeria, il n’y a pas beaucoup de sponsors dans ce sport ou d’équipes de très haut niveau. Aller jouer avec mes copains était également comme une bouffée d’oxygène. Surtout que j’ai perdu mon père jeune. Il est parti en 2015… Je n’ai de cesse de vouloir progresser pour le rendre heureux. Je veux toujours m’améliorer pour que mon père soit fier de moi.
Faruk Yusuf pas insensible au PSG
Votre carrière a véritablement décollé quand vous êtes parti à Kielce.
Absolument. Je me souviens de ce jour. Quand j’ai appris que j’allais jouer là-bas, j’étais si content. Mais surpris aussi. Kielce figure parmi les meilleures équipes européennes. Je quittais alors le Nigeria pour la Pologne en 2020.
Plus jeune, quel joueur vous faisait rêver ?
J’aimais beaucoup le PSG. J’adorais Luc Abalo. Avant que je devienne arrière droit en 2017 car nous en manquions dans notre équipe, j’étais un ailier comme Luc Abalo. Je vois Luc Abalo un peu comme un mentor pour moi. Un super gars, un joueur incroyable. Je l’avais rencontré quand ils étaient venus jouer contre Kielce en Ligue des Champions.
Le fait de le rencontrer, un rêve devenait réalité pour moi ! On s’est ensuite un peu suivis sur Instagram. Je n’ai jamais eu la chance de lui parler directement, ni même au téléphone. Mais je serais tellement heureux de pouvoir le faire et de le rencontrer pour partager un moment avec lui.
A 25 ans, où vous voyez-vous jouer ?
Je n’arrive pas à l’imaginer. Je ne sais pas où je serai dans cinq ans, mais ce qui est certain est que je vais me battre pour être parmi les meilleurs de mon sport.