mardi 10 décembre 2024

Gabby Willams : « On me parle souvent de ce dernier tir en finale des Jeux… »

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Gabby Williams reste sur une magnifique saison. Elue meilleure joueuse française de l’année, vice-championne olympique, l’ailière des Bleues nous parle de son arrivée à Fenerbahçe. Elle revient aussi sur les JO et son fameux tir en fin de finale (à 2 points au lieu de 3) qui aurait pu offrir la prolongation aux Françaises (66-67). Entretien pour France Basket et Le Quotidien Du Sport.

Comment se passent vos premières semaines à Fenerbahçe ?

Le club est super avec moi, tout se passe bien depuis mon arrivée, je suis placée dans les meilleures conditions pour réussir et n’être concentrée que sur le terrain.

Au-delà du palmarès (vainqueur des deux dernières Euroligue), qu’est-ce qui fait la grandeur du club ?

Le niveau d’exigence est très élevé. Même quand on gagne de 20 points, le staff appuie sur les choses qui n’ont pas fonctionné. On a de gros objectifs et rien n’est laissé au hasard, on est toujours sous pression.

N’est-ce pas difficile d’enchainer JO-WNBA-saison européenne ?

Difficile pourquoi ?

Physiquement et mentalement, n’aviez-vous pas besoin de repos ?

Non car j’aime jouer. Je me sens en forme et je n’ai pas ressenti le besoin de partir en vacances. Je ne me sens jamais aussi bien que quand je suis sur le terrain, que j’ai des challenges devant moi. On se gère pendant la saison, on travaille physiquement pour ne pas avoir de creux physiques et on profite de la chance que l’on a de faire du sport, un sport qu’on aime.

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« Ce n’est pas sur cette dernière action avec ce pied sur la ligne qui donne 2 points au lieu de 3 qui nous fait perdre la finale et le titre olympique »

Comment avez-vous vécu l’après Jeux Olympiques et cette finale qui s’est jouée à rien ?

Je pense que l’on peut être fières de ce que l’on a fait. On a montré une belle image du basket féminin, on s’est battues, le public nous a suivies, c’était une compétition extraordinaire. Bien sûr, on était venues pour l’or, mais je suis contente d’avoir rendu les gens fiers.

Repensez-vous à ce dernier tir en finale ?

J’y repense car on m’en parle tout le temps, mais sinon ce n’est pas sur cette dernière action avec ce pied sur la ligne qui donne 2 points au lieu de 3 qui nous fait perdre la finale et le titre olympique. On a eu d’autres occasions dans le match pour revenir et on les a ratées. Après les Jeux, j’étais parfois reconnue dans la rue, ça m’a surpris.

Je m’attendais à ce que les gens soient un peu en colère contre moi d’avoir mordu la ligne sur le dernier tir, mais les gens ont été bienveillants, ils ne m’en voulaient pas pour le dernier tir, ils me remerciaient de les avoir fait vibrer. Les Français nous ont tellement soutenues pendant ces JO. On a atteint tellement de monde, tous les témoignages m’ont touchée.

Vous avez été élu joueuse de l’année 2024. Que représente cette distinction pour vous ? 

J’ai ressenti un grand sentiment de fierté. J’ai pensé à toutes ces années de pratique pour atteindre le haut niveau, à cette joie de représenter la France. C’est une fierté car j’avais des concurrents de très haut niveau pour cette récompense. L’année n’a pas été facile pour moi aussi bien physiquement que mentalement (elle a perdu son père au mois de mars, Ndlr), mais j’ai montré que j’étais une compétitrice, que je ne lâchais jamais.

Quel est votre regard sur l’évolution du basket féminin français ?

Je suis contente de la façon dont on évolue, pas seulement le basket féminin français, je parle du basket féminin en général. J’ai vu l’impact qu’on avait en me faisant arrêter un peu plus dans la rue après les JO. Il faut que l’on continue à donner une bonne image, avoir des résultats pour gagner en médiatisation et continuer à grandir. J’ai hâte de voir la suite et j’espère que l’on gagnera en visibilité car le basket est un beau sport.

Il y a quelques semaines, vous avez poussé un coup de gueule au sujet des salaires des joueuses en WNBA. Avez-vous le sentiment d’avoir été entendue ?

Ce n’était pas vraiment un coup de gueule calculé car j’ai simplement répondu à une question d’un journaliste. On m’a appelée pour me dire que j’avais raison. Je ne m’attendais pas à toutes ces réactions. Il n’y avait aucune colère dans mon message. J’ai simplement dit que les joueuses s’expatriaient en Europe car on y est mieux payé. Je pense que le message est passé puisqu’il va y avoir des réunions.

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