lundi 9 décembre 2024

Gabby Williams (Equipe de France) : « Je suis fière de ma double culture »

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D’origine américaine, Gabby Williams (24 ans) profite de la blessure de Bria Hartley pour intégrer l’équipe de France (une seule joueuse naturalisée est autorisée). Un appel attendu car l’ailière de Sopron réalise une superbe saison en Hongrie (15,9 points, 3,8 rebonds et 3 passes en Coupe d’Europe) décrochant le titre de meilleure défenseuse de la saison en Euroligue et une place dans le 5 de la compétition.

Vous venez d’être appelée en équipe de France. Vous y attendiez-vous ?

Mon nom était cité, je l’espérais bien sûr, mais tant qu’on n’est pas appelé, on ne s’y attend pas. C’est un rêve qui se réalise. Je l’espérais depuis plusieurs mois. Jouer pour son pays, entendre l’hymne national, tout cela donne des frissons. Je vais encore apprendre auprès de filles qui possèdent une grosse expérience, la France faisant partie des meilleures nations mondiales.

Vous êtes née et avez grandi aux EtatsUnis. Quel est votre rapport avec la France ?

J’ai appris le français et la culture française avec ma grand-mère maternelle, ma mère étant française. J’ai la chance d’avoir une double culture, j’essaie de l’entretenir. Ce sont deux cultures différentes, totalement différentes même et c’est donc très enrichissant et une chance pour moi d’avoir les deux. Je suis fière de ma double culture. J’aime me promener en France, découvrir l’architecture, l’histoire du pays.

Gabby Williams découvre l’Équipe de France

Les supporteurs français vous connaissent peu. Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis une fille tranquille. J’ai pratiqué le saut en hauteur puis le basket. J’ai été draftée par les Sky de Chicago (4ème choix en 2018, Ndlr) et j’ai beaucoup joué en Europe aussi entre Naples, Gérone, Montpellier et aujourd’hui Sopron. En France, j’allais voir de la famille qui vit à Paris. Ici, à Sopron, je suis seule avec mon chat. J’adore les animaux, les mangas, la musique, plus spécialement le hip hop. Sinon j’ai toujours été passionnée par le basket, j’ai grandi en regardant les exploits de Scottie Pippen, Kobe, Candace Parker. Je regarde beaucoup de matches de basket à la télé, cela permet aussi de progresser, de voir d’autres façons de jouer.

Avant le basket, vous excelliez dans le saut en hauteur. Pourquoi avez-vous arrêté le saut ?

C’est une blessure qui m’a stoppée, une rupture du ligament croisé antérieur du genou. J’avais participé aux qualifications pour les JO de Londres. A mon retour, j’ai eu de nouveau une rupture du ligament. Deux grosses blessures, c’est quasiment préjudiciable pour revenir en saut, retrouver une condition physique optimale. N’étant pas sûre de pouvoir retrouver mon niveau, j’ai opté pour le basket. Je ne le regrette pas finalement.

Vous étiez très proche de l’une de vos idoles, Kobe Bryant. Que vous a-t-il apporté en termes de jeu, de progression ?

Il me poussait énormément, je m’entraînais aussi avec sa fille qui était déjà une excellente joueuse. On s’est rapidement bien entendus, sa fille m’avait avoué qu’elle m’adorait. Ça fait plaisir d’être des exemples pour des jeunes filles. Kobe m’a appris à contrôler mes émotions, il était adorable malgré son statut de star. Il me disait de ne pas hésiter à prendre des risques offensifs, de me lâcher.

« J’ai participé aux qualifications pour les JO de Londres en saut en hauteur »

Vous pouvez évoluer à plusieurs postes. Quelle est votre position préférée, celle où vous pouvez exprimer la plénitude de votre jeu ?

J’aime beaucoup évoluer au poste 3, jouer sur le côté car je peux attaquer depuis des positions variées. Je travaille beaucoup mes courses de transition, je dois encore progresser là-dessus.

Vous aviez réalisé une superbe saison avec Montpellier, pourquoi avez-vous choisi de quitter la France ?

Je voulais jouer l’Euroligue, Sopron me le permettait. J’ai passé une excellente année en France (en 2019/2020, Ndlr) malgré la pandémie et l’arrêt des championnats. Une partie de ma famille vit à Paris. Je pouvais leur rendre visite, je comprenais la langue, ce qui n’était pas le cas en Italie ou en Espagne. Je me sentais chez moi.

Quelles sont les différences entre les championnats français et hongrois ?

C’était plus difficile en France, la ligue est très serrée, il y a une plus grande homogénéité, des joueuses d’un excellent niveau. En Hongrie, les meilleures équipes sont au-dessus, il y a moins de surprises.

Pourriez-vous venir de nouveau jouer en France ?

L’avenir nous le dira, je ne ferme aucune porte. Une carrière peut prendre une trajectoire à laquelle on ne s’attend pas parfois. Pour l’instant, je suis bien à Sopron, je progresse et je joue des gros matches, c’est ce qui m’intéresse.

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