L’ailier international de Toulon (4 sélections), originaire de Vire, et formé à Rouen, encourage les jeunes Normands à suivre son modèle.
Que vous reste-t-il de vos années normandes à Vire et Rouen ?
Beaucoup de souvenirs et de rencontres. J’ai passé mon enfance là-bas entre mes 5 et mes 23 ans quand j’ai quitté Rouen. J’ai fait toutes mes classes en Normandie, que ce soit à Vire ou à Rouen. Il y avait beaucoup de positif et d’insouciance. Il y a eu des échecs aussi, mais j’ai conservé un beau bagage émotionnel.
Pratiquiez-vous votre sport de la même manière que si vous aviez été dans le Sud-Ouest ou dans un endroit où le rugby aurait été davantage implanté ?
Cela a été plus dur et différent je ne vais pas le cacher. Le niveau est en train de monter en Normandie, mais il n’était pas forcément élevé quand j’y étais. Je suis parti quand le premier club normand arrivait en Pro D2. C’est monté progressivement. Cela va continuer dans le bon sens. Pour les jeunes de là-bas, le fait que cela commence à bien bouger et à se répartir un peu partout dans cette région, c’est une bonne chose pour voir de nouveaux talents émerger dans les quatre coins de la France. Et pas que dans le Sud !
« Le rugby normand avance dans le bon sens »
Vous êtes une vraie locomotive du rugby normand. Est-ce quelque chose que vous revendiquez et dont vous êtes fier ?
J’en suis fier, mais je ne le revendique pas forcément. Je me rends compte qu’on est de plus en plus regardé par les plus jeunes, et par beaucoup de gens en Normandie. J’avais pas mal de joueurs et d’exemples que je regardais moi-même quand j’étais plus jeune. Il n’y en avait pas spécialement dans ma région qui pouvaient me montrer que c’était possible. Etre un joueur de rugby de haut niveau en Normandie ça l’est. Si j’y suis arrivé, il y en aura d’autres après moi.
Justement, comment jugez-vous l’évolution du rugby dans votre région d’origine ?
Rouen tire un peu les autres clubs, c’est la locomotive. Mais il y a de plus en plus d’autres clubs qui montrent de belles choses. Déjà quand Rouen était en Fédérale 1, il y a cinq ans, on trouvait cela incroyable. Il y a Le Havre qui n’est pas en reste non plus maintenant. D’autres clubs pointent aussi à l’échelon inférieur.
Certains peuvent minimiser ce niveau, mais pour la Normandie c’est énorme. On s’en rend surtout compte de l’intérieur plus que de l’extérieur. Rouen est en Pro D2. Mais derrière les jeunes et les clubs normands évoluent. Il y a de plus en plus de jeunes qui alimentent des clubs comme Rouen ou Le Havre, qui cherche à monter. Cela progresse. Le rugby normand avance dans le bon sens.