vendredi 19 avril 2024

Gregg Popovich, Bobby Knight poussée vers la sortie par une nouvelle génération ?

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

La NBA est en constante évolution. Cela touche aussi les entraîneurs. De nouvelles têtes et de nouveaux profils sont apparus à l’image de Jason Kidd ou Ime Udoka.

Lors de son périple récent aux Etats-Unis, l’ancien coach du CSP Mehdy Mary a fait de nombreuses observations. Une essentielle a notamment porté sur l’évolution des méthodes qu’il faut désormais avoir en tant que coach.

« Jenny Boucek, l’ancienne joueuse WNBA désormais assistante (aux Pacers), a fait une intervention à Las Vegas. Son allocution portait sur le comment collaborer avec la génération Z. Elle demeure une référence en NBA sur cet aspect.

Les gens et les jeunes ont changé. Les joueurs ont d’autres attentes de nos jours. L’évolution des personnalités est quelque chose à prendre en compte. La dimension managériale est automatiquement différente. Au fur et à mesure des années, les chiffres traduisent de plus en plus la rentabilité d’un joueur et d’un système.

On a maintenant davantage de données chiffrées. Cela rationalise davantage les actions avec une composante managériale qui évolue forcément ».

De grands managers qui ont fait leur temps

Il ne s’agit pas de renier (au contraire !) l’héritage laissé par certains maîtres du management (Gregg Popovich, Bobby Knight, Pat Riley, George Karl, Red Holzman) et tant d’autres. Cependant, si par le passé coacher à la dure primait, les mentalités ont changé.

Ce n’est plus faisable. Donc la manière de coacher s’est transformée. En NBA y compris :

« On souhaite tous voir apparaître une nouvelle génération d’entraîneurs, résume l’ancien joueur, devenu observateur et consultant Frédéric Weis. Il faut du sang neuf, un regard neuf. Cette mue est même logique. Le basket évolue sans arrêt ».

En NBA, de nouveaux visages sont apparus. Citons Tyronn Lue, Steve Nash, Chauncey Billups, Ime Udoka, Jason Kidd, Monty Williams, Stephen Silas, Nick Nurse… Mehdy Mary, grand connaisseur du basket américain, détaille :

« Un Jason Kidd était déjà un joueur exceptionnel. Une fois sa carrière de joueur achevée, il est vite passé de l’autre côté de la barrière en devenant entraîneur. Steve Nash en a fait de même. Tout dernièrement il y a eu aussi Chauncey Billups à Portland.

Par rapport à ce nouveau genre de profils, rester dans le même environnement donc un environnement qu’ils maîtrisent ne nécessite pas un temps d’adaptation énorme.

En connaissant cette Ligue ces 20 dernières années, cela change la donne. Ce n’est pas comme s’ils s’exilaient ailleurs dans une autre ligue inconnue pour eux.

Ensuite, il s’agit de s’entourer de gens expérimentés. Nash avait fait venir Mike d’Antoni (désormais aux Pelicans, Ndlr). A travers ces quelques exemples, on note bien un renouveau chez les entraîneurs NBA ».

« La dimension managériale a évolué »

Parmi les exemples cités plus haut, ils ont tous un point commun : ils recherchent la connexion la plus forte avec leurs joueurs. Ils sont pour la plupart des bâtisseurs d’équipes. Frédéric Weis :

« Quand tu es coach depuis des années, tu perds un peu d’énergie. Je respecte beaucoup Popovich, mais tu sens qu’il a un peu perdu de sa rage. Il a moins faim qu’un nouveau coach qui arriverait et qui donnerait tout. Le respect des joueurs envers toi est aussi une donnée fondamentale.

Diriger des équipes de ce niveau à l’instant T, c’est même être manager. Il faut contrôler les egos. Etre respecté par les stars de la Team est primordial. Un Jason Kidd réalise de magnifiques choses et apporte un souffle nouveau.

Tout comme celui des Celtics (Ime Udoka). Avec lui, cela peut donner quelque chose de vraiment bien. C’est un coach qui peut vraiment apporter, par sa fermeté et son énergie. Il a tourné un peu et a pris de l’expérience.

Il a regardé ce qui se passait ailleurs avant de passer coach n°1. Steve Nash de la même manière. Peut-il imaginer une seule seconde expliquer le basket à Harden, Irving et les autres stars autour de lui ? Par contre si on gère les egos et qu’on est entendu, la mission devient plus simple ».

Avec une starification de joueurs de plus en plus forte, des réseaux sociaux qui y contribuent aussi, les coachs ont dû progressivement s’adapter et faire différent.

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