vendredi 29 mars 2024

Guillaume Saurina (Pontault-Combault) : « Femmes ou hommes, ça ne change rien »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

L’ancien arrière gauche international, Guillaume Saurina (1 sélection), après son expérience nantaise avec les Neptunes, a repris du service avec le club de Seine-et-Marne. Il ne cache pas ses ambitions. Entretien réalisé pour Handball Magazine et Le Quotidien du Sport.

Comment vous êtes-vous retrouvé à Pontault-Combault ?

Pontault allait perdre son entraîneur (Cherif Hamani au Tremblay, Ndlr). De mon côté, je n’étais plus engagé à Nantes. Mon agent a proposé mon nom aux dirigeants de Pontault. Ils avaient déjà vu d’autres entraîneurs. Ils m’ont reçu. Le feeling est passé. L’entretien s’est bien passé. C’était le bon club pour moi. Et j’espère être le bon entraîneur pour eux.

Pourquoi avez-vous trouvé ce projet intéressant ?

Pontault était comme une évidence. C’est un club historique du handball français contre lequel j’ai joué souvent. Je connaissais un peu l’environnement aussi. J’avais quelques échos de l’intérieur. C’est un club sain avec un environnement qui pouvait me correspondre. Cela s’est confirmé quand j’ai rencontré les dirigeants. Je suis très heureux d’avoir fait ce choix et d’avoir été choisi.

Votre expérience avec les Neptunes de Nantes est donc maintenant bien derrière vous (il avait été démis de ses fonctions, Ndlr) ?

Oui, mais je garde encore des contacts avec pas mal de joueuses. Cette expérience m’a servi et me servira dans ma carrière d’entraîneur. Je ne commettrai plus les mêmes erreurs. Maintenant je suis dans un climat bien plus propice qui me correspond mieux. Ici, on me fait vraiment confiance. J’ai la sensation de pouvoir travailler sereinement. On apprend toujours de ses erreurs. Je ne les referai plus.

De quelles erreurs parlez-vous ?

Je ne me suis peut-être pas assez affirmé à certains moments. Je n’ai pas ce sentiment qu’on m’ait fait tellement confiance lors de ma dernière saison. Car sur la première cela s’est très bien passé (Nantes a gagné la Ligue européenne en 2021, Ndlr).

Le métier d’entraîneur était-il pour vous une évidence ?

Quand on est joueur, on ne se rend pas bien compte de tout le travail qu’il y a à effectuer derrière au quotidien. Maintenant que je suis de l’autre côté, je me dis qu’il n’y a vraiment pas de hasard. Ici j’ai la chance d’avoir un bon groupe, un super adjoint Didier (Ruffe, Ndlr) et un staff autour de moi au top. Le groupe adhère et s’investit. Mon expérience passée me sert également dans mes préparations de séances. Mais mon vécu de joueur m’aide naturellement aussi. Tout comme ma formation que j’ai pu avoir avec la Fédération.

Guillaume Saurina a les mains libres

Est-ce facile de basculer en tant que technicien d’un handball féminin à un handball masculin ?

Cela ne change rien. C’est du handball. J’avais des joueuses qui étaient dans un état d’esprit hyper compétitif. Les internationales savaient pourquoi elles étaient là. Ce qui peut être un peu différent réside dans les ressorts pour faire agir et réagir. Peut-être aussi que cela me correspond un peu plus avec les garçons car cela colle un  peu plus à ma personnalité. Mais après on parle du même sport.

La première partie de saison de Pontault-Combault correspond-elle à vos attentes ?

On a fait un bon début de saison. On a aussi connu un petit passage à vide lié à quelques blessures. Nous avons joué pendant trois semaines à 10-12. On a tiré un peu sur les organismes. La ProLigue est un championnat exigeant et dense. Il n’y a aucun moment de répit. On a tiré un peu sur la corde, mais on a su vite rebondir

L’objectif de montée est-il dans toutes les têtes ?

Il n’était pas forcément celui déclaré en début de saison. Mais plutôt celui de la qualification au Final Four. Après, tout peut arriver. Comme tout compétiteur, il faut viser haut. On travaille déjà sur une équipe qui devra être encore plus compétitive la saison prochaine.

Quel est votre regard sur ce championnat de ProLigue ?

Il a suivi l’évolution de la première division. Il s’est densifié et professionnalisé. Tous les clubs dont Pontault font beaucoup d’efforts et se structurent. On attache aussi une attention particulière à l’équipe réserve et les jeunes catégories. Il faut créer quelque chose autour du club pour avancer. On constate que les équipes qui descendent de première division ne sont pas forcément celles qui remontent la saison d’après. Et les équipes qui montent ne font pas forcément l’ascenseur. C’est en ce sens que les recrutements sont faits.

« Les garçons correspondent peut-être plus à ma personnalité »

Qui est le favori ?

Dijon et Tremblay. Tremblay a un effectif pléthorique avec l’expérience de Chérif (Hamani, Ndlr). Cyril (Dumoulin, Ndlr) dans les buts est parfois infranchissable. Cela a été le cas contre nous quand il n’a pas pris de but dans les cinq dernières minutes. Dijon est elle l’équipe qui joue le mieux actuellement. Nous, va essayer d’accrocher le wagon et de jouer les trouble-fêtes.

Quelle est votre philosophie de jeu ?

Surtout de prendre du plaisir ! C’est beaucoup et peu à la fois. Il faut mettre tous les ingrédients pour y parvenir. Cela veut dire mettre de l’intensité, de l’agressivité, de la concentration en étant investi. Je suis convaincu qu’on peut prendre du plaisir en s’entraînant et en jouant.

Des entraîneurs vous ont-ils inspiré ?

Enormément ! Il y a eu notamment Franck Maurice, Thierry Anti, Philippe Gardent et d’autres. Quand j’étais à Nîmes, le club avait eu cette bonne idée de proposer aux joueurs pros d’encadrer une équipe. Si cela nous intéressait, ils nous aidaient à passer nos premiers diplômes. C’est ainsi que j’ai mis le pied à l’étrier. J’avais un cahier avec des notes, des exercices d’atelier…

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