Victime d’une rupture des ligaments croisés du genou gauche en novembre 2022 alors que son duo avec Wembanyama promettait beaucoup, le pivot sénégalais brille, Ibrahima Fall Faye désormais, à 27 ans, à Nanterre l’une des équipes surprises de la saison. Entretien pour France Basket et Le Quotidien Du Sport.
Nanterre réalise une belle saison et pourtant on n’en parle pas beaucoup…
L’équipe est jeune. Beaucoup ne nous attendaient pas dans le Top 8. On parle davantage de Paris, mais c’est aussi parce qu’il joue en Coupe d’Europe. Mais on est là !
Que peut viser Nanterre en fin de saison ?
Le plus haut possible ! Finir Top 4-Top 5. Le but, c’est déjà d’aller en play-offs parce que ça fait longtemps que Nanterre ne les a plus joués (2018/2019, Ndlr) en ayant la meilleure position possible au classement pour éviter les grosses équipes d’entrée.
C’est quoi la force de Nanterre ?
On a un bon coach. On a une équipe jeune qui défend, qui joue dure, avec l’aide de nos supporteurs. Ici, c’est comme une famille. On se parle de tout, on rigole ensemble.
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« A Boulogne, même si tu faisais quelque chose de bien, les gens pensaient que c’était parce qu’il y avait Victor »
Pourquoi avoir signé à Nanterre après Boulogne-Levallois ?
Pascal (Donnadieu) est un bon coach, sur le terrain et en dehors. Il m’a proposé des choses dont j’avais besoin avec le staff médical. Je revenais de blessure et je ne pouvais pas reprendre comme ça ou être dans une équipe avec trop de pression. Ils m’ont laissé être moi-même, prendre mon temps pour revenir.
Avez-vous l’impression de réaliser la meilleure saison de votre carrière ?
Il y avait des doutes autour de moi après ma blessure. Je procède étape par étape. On verra en fin de saison si c’est effectivement ma meilleure saison.
Cette blessure à Boulogne alors que vous réalisiez une belle saison n’est-elle pas arrivée au plus mauvais moment ?
J’avais bossé dur pendant l’été et je jouais bien avec Victor (Wembanyama). Mais il y avait aussi Victor autour
de nous et, même si tu faisais quelque chose de bien, les gens pensaient que c’était parce qu’il y avait Victor.
Bilal (Coulibaly) a profité de Victor pour se faire remarquer. Sans cette blessure, vous auriez pu en faire de même, non ?
Moi et Bilal, c’était différent. Je n’étais pas dans l’idée de me dire qu’on va me regarder à Boulogne et me prendre en NBA ! Les jeunes, Bilal, Armel Traoré ou Idrissa Ba étaient eux plus dans cette optique.
Etes-vous toujours en contact avec Victor ?
Oui, mais plus avec Bilal. Victor, c’est Victor, c’est comme mon petit frère, il fait le taf, il se débrouille tout seul dans une équipe qui ne gagne pas beaucoup.
Que représente votre sélection au All Star Game ?
Ça fait plaisir. D’autant plus après ma blessure d’être revenu à ce niveau. C’est la récompense de tout mon travail.
Ibrahima Fall Faye ne dit pas non à la NBA
Vous avez joué deux saisons à Monaco. Quand vous voyez où est le club aujourd’hui ne vous dites-vous pas que vous avez raté le coche en partant à Boulogne-Levallois ?
Quand le coach a changé, c’était compliqué. Le nouveau (Obradovic) avait ses principes, ses choix. J’ai respecté, mais ça ne servait à rien de rester car ce sont des choses que je ne pouvais pas contrôler. Mais si Mitrovic avec qui ça se passait bien, qui connaissait mon jeu, était resté, je serais resté.
Vous n’avez signé qu’une saison à Nanterre. Espérez-vous retrouver un top club la saison prochaine ?
J’ai des choses en tête (sic). Mais je vais déjà terminer la saison. Après, on verra…
La NBA fait-elle toujours partie de vos rêves à 27 ans ?
J’ai des objectifs, pas des rêves. Quand j’ai fait la Summer League avec Miami (en juillet 2019, Ndlr), certaines équipes voulaient me garder en G-League, mais je n’étais pas trop chaud, je voulais revenir en Europe et jouer (il a alors signé deux ans à Anvers, Ndlr). Là, j’essaye de jouer au meilleur niveau possible et on verra ce qui se passera.