dimanche 26 janvier 2025

INTERVIEW : Nicolas Batum annonce sa retraite définitive, « au plus tard en 2026 »

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PAR HUGO LEVAY, A SAN ANTONIO

Pour finir l’année 2024, les Spurs de Victor Wembanyama sont facilement venus à bout des Clippers de Los Angeles et de Nicolas Batum (122-86). Nous en avons profité pour rencontrer le vétéran des Clippers, qui s’est livré sur son début de saison, la fin de sa carrière et sa retraite en équipe de France. 

Êtes-vous satisfait de votre début de saison avec les Clippers ?

En venant ici, je savais que j’allais avoir un rôle de « grand frère », de glue guy, que l’on n’attendrait pas forcément des chiffres de ma part. C’est un bon début de saison par rapport à mon impact dans le groupe. Les coaches sont contents, les joueurs aussi, mon temps de jeu entre 15 et 20 minutes, c’est à peu près ce que j’avais prévu et ce que j’attendais. Collectivement, on est très bien. Je ne pense pas que les gens s’attendaient à ça en début de saison, surtout sans Kawhi Leonard. Finir l’année 2024 en étant top 6 à l’Ouest, sans notre meilleur joueur, c’est un très bon bilan pour l’instant.

« On me demande comment j’ai fait pour durer 17 ans en NBA ? Je leur dis que ce sont juste des choses simples, une routine ».

On parle souvent de vous comme un mentor ou un « grand frère » avec les jeunes dans le vestiaire. Comment cela s’applique-t-il ? Que faites-vous concrètement ?

Ce sont des petites choses au quotidien. Surtout être sur le terrain, leur expliquer comment jouer de la bonne façon. Pareil en dehors, comment être pro, montrer le bon exemple. Je ne suis pas vraiment un mec vocal. De temps en temps, je les prends de côté, je leur donne deux ou trois conseils. Pas mal de jeunes me demandent « comment as-tu fait pour durer 17 ans en NBA ? ». Je leur dis que ce sont juste des choses simples, une routine. J’essaie de montrer au quotidien ce qu’on doit faire pour être pro.

Votre coach, Tyronn Lue, nous disait qu’il pensait que vous pourriez jouer encore cinq ans. Après la saison particulière que vous avez vécu l’année dernière, comment abordez-vous la suite de votre carrière ?

Au jour le jour. Je ne jouerai pas cinq ans de plus, c’est sûr que non (rires). J’ai un rôle et un jeu un peu facile, je pourrais jouer longtemps, ça c’est certain. On n’attend pas de moi que je marque 20 points, j’ai un rôle assez simple que j’essaye de remplir à ma façon. Je sais jouer dur des deux côtés du terrain et ne pas faire d’erreur. Pour le moment, j’ai signé deux ans, ça ne sera pas au-dessus c’est sûr. Ça ne sera pas au-dessus de 2026.

Quelle relation avez-vous justement avec Tyronn Lue ? On rappelle que vous jouiez déjà pour les Clippers en début de saison dernière, avant d’être transféré en cours de saison chez les Sixers de Philadelphie.

Je sais qu’il n’était pas forcément pour le transfert l’année dernière. C’est une relation que j’ai avec lui depuis maintenant 2020. Quand je suis arrivée, je sortais d’un moment très critique de ma carrière à Charlotte. Il m’a mis directement dans le cinq majeur d’une équipe qui jouait pour gagner le titre. Ça montrait la confiance qu’il avait envers moi. Le premier jour, il m’a dit qu’il se fichait de ce qu’il s’était passé à Charlotte. Il savait qui j’étais et m’a relancé tout de suite. Donc le 1ᵉʳ juillet, quand je n’avais plus de contrat, il a été l’un des premiers à m’appeler. Et puis voilà, on a une connexion, on n’a pas besoin de se parler, on se comprend vite. Je sais ce qu’il attend de moi, je sais ce que j’attends de lui. C’est assez simple.

« Les Bleus ? J’ai fait ce que j’avais à faire, je suis en paix avec tout ça »

Comme vous, Vincent Collet a raccroché avec l’équipe de France. Quels souvenirs garderez-vous de lui ?

Avec Vincent, c’est plus que l’équipe de France. Ça date de 2004, au Mans. J’avais quinze ans quand il m’a pris en main. Donc j’ai fait 20 ans avec lui. Il y a beaucoup de très bons souvenirs, des très mauvais aussi. En 2013, quand on est champion d’Europe, surtout quand on est champion. Le dernier match était fou (contre la Lituanie). Il y a aussi mon dernier match aux JO de Paris, ou quand on gagne la demie contre l’Allemagne pour aller en finale. Il y a plein de choses. Beaucoup, beaucoup de choses. Vincent et moi, c’est les entraînements, les discussions, les accords, les désaccords. Il y a plein de choses, et c’est ce qui a fait notre relation pendant 20 ans.

Est-ce que cela va vous faire « bizarre » de voir les Bleus jouer l’Euro sans vous cet été ?

Non. Avant, quand je faisais l’impasse sur un été, c’était bizarre. Maintenant, non. J’ai fini, j’ai fait ce que j’avais à faire, je suis en paix avec tout ça. Maintenant une autre génération arrive. Les jeunes sont très bien, surtout à mon poste. Tidjane Salaün, Zaccharie Risacher, il faut laisser la place maintenant.

On a appris la semaine dernière dans le progrès que vous avez quitté le projet ASVEL, dont vous étiez investisseur. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

J’avais fait le tour, cela faisait maintenant sept ans que j’étais là. J’ai bien aimé faire cette aventure avec Tony Parker. Je pense que quand tu ne t’amuses plus, que tu ne peux plus faire les choses que tu as envie de faire, il faut passer la main. J’ai passé du bon temps. Quand je suis arrivé en 2017, le projet était un peu en bas. Aujourd’hui le projet continue, je suis toujours à fond et derrière. On en parle toujours avec Tony. On parlera des joueurs cet été.

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