lundi 17 mars 2025

Isaïa Cordinier : « Je veux jouer dans la meilleure ligue du monde ! »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Goupre Entreprendre

Drafté en 44ème position par Atlanta en 2016, Isaïa Cordinier (25 ans), dont les droits appartenaient aux Nets, pensait bien rejoindre cet été la NBA au sortir de sa bonne saison avec Nanterre. L’international français a finalement rejoint le championnat italien. Pour l’instant…

Comment se passe cette première saison à l’étranger ?

Plutôt bien pour le moment. C’est une très bonne expérience. Je suis content.

Avez-vous le sentiment d’évoluer dans un autre monde par rapport à Nanterre en étant dans la peau d’un joueur étranger ?

Pas forcément car il y a pas mal d’étrangers dans l’équipe. J’ai juste l’impression d’être un joueur, d’être là pour gagner des matches et pour apporter à une équipe qui a de hautes ambitions. C’est à ce niveau-là que ça change de dimension par rapport à Nanterre par rapport aux ambitions et en termes de structures.

Isaïa Cordinier surpris par son coach Carlolo

Qu’est-ce qui vous a surpris le plus ?

L’organisation type NBA que le coach Scariolo (il a été entraîneur adjoint à Toronto de 2018 à 2021, Ndlr) a voulu ramener ici. Dans notre facilité d’entraînement, on a le food room avec le petit-déjeuner et le déjeuner après l’entraînement. C’est vraiment appréciable. On sait que quand on arrive à la salle, on peut manger et après l’entraînement aussi.

Avez-vous fait des progrès en italien ?

J’ai la chance d’avoir ma copine avec moi qui parle très bien Italien. Comme ça, quand on sort, je ne suis pas perdu. La ville de Bologne est très sympa à vivre. Ça bouge, mais pas trop non plus.

Vous n’avez pas pu prendre le numéro 10 qui a été retiré (celui de Renato Villalta en 2005, Ndlr). Pourquoi avoir opté pour le double 0 ?

Le 10, qui a été mon seul numéro, n’étant pas disponible, j’ai cherché. Comme c’est ma première saison à l’étranger, je repars en quelque sorte à zéro. Le 0 était pris (par Amedeo Tessitori, Ndlr), pas le double 0.

Un grand joueur français a fait les beaux jours de Bologne, Antoine Rigaudeau. En parle-t-on encore ?

On en a parlé quand Valence est venu jouer car il a évolué dans les deux clubs. On a échangé quelques mots. Il y a des photos de lui. On sent qu’il a marqué l’histoire du club. Pour la petite histoire, j’habite dans le même bâtiment où il habitait.

Un autre Français évolue cette saison à Bologne ; Mam Jaiteh. Cela facilite-t-il l’intégration ?

C’est une chance d’avoir un coéquipier français surtout pour une première expérience à l’étranger. En plus, avec Mam, on s’entend très bien, on se connaissait déjà avant, on avait joué l’un contre l’autre, on avait même fait une Summer League.

« J’ai fait un pas en avant en récupérant mes droits NBA »

Avec Jaiteh et Weems, Bologne a de faux airs de Nanterre !

Kyle Weems et Mam ont joué ensemble à Nanterre quand il avait 19 ans et là ils se retrouvent. C’est marrant.

Vous êtes seulement deux Français à évoluer en Italie, la plupart vont plutôt en Espagne ou en Turquie. Que vaut vraiment ce championnat italien ?

C’est très différent de la France. Au niveau du rythme, c’est moins rapide, c’est plus de jeu sur demi-terrain du fait aussi des qualités athlétiques qui sont moindres, les Italiens sont moins physiques, moins rapides. Le tempo n’est pas du tout le même ce qui permet d’avoir des petites équipes surprises avec une alchimie et un gros collectif. Je pense à Tortona qui nous a battus deux fois cette année, une fois en championnat et une

fois en Coupe. Cette équipe produit un super basket. Le championnat italien est plus propice à produire ce type d’équipe que le championnat français.

Au final, le championnat de France est-il plus relevé ?

Je trouve qu’en Italie les équipes de bas de tableau sont vraiment différentes de celles du haut de tableau. Il y a plus d’homogénéité en France.

Votre palmarès ne compte qu’un titre de champion de France de Pro B. Vous êtes aussi à Bologne pour gagner des titres !

En plus, je n’avais fait que quelques apparitions, je ne faisais pas vraiment partie de l’équipe. J’ai aussi rejoint Bologne pour être dans une équipe compétitive qui a l’ambition de gagner. J’ai envie d’être dans une équipe qui gagne ! Et on va tout faire pour.

Avec des joueurs comme Teodosic ou Belinelli et désormais Shengelia, la Virtus est-elle une équipe du calibre de l’Euroligue ?

C’est une chance de pouvoir évoluer aux côtés de tels joueurs. Avec les deux dernières signatures de Hackett et Shengelia, l’objectif est clair : on veut tout gagner !

Pourquoi avoir opté pour Bologne et pas pour un club comme le CSKA qui jouait l’Euroligue ?

Plein de choses rentrent en compte. Le timing, les offres… A l’instant T, Bologne était la meilleure opportunité et la meilleure solution. J’avais déjà attendu pas mal car je voulais régler ma situation et mes droits avec les Nets.

On pensait justement que vous signeriez cette année en NBA, que c’était la bonne. La déception a-t-elle été facile à digérer ?

On va être clair, ce n’était pas ce que je voulais. Mais la NBA est une question d’opportunités et j’ai déjà fait un pas en avant en récupérant mes droits, ce qui était l’objectif de cet été. Après, je n’ai pas eu le meilleur timing possible au moment où mes droits ont été relâchés. Mais il faut aller de l’avant même s’il y a eu un peu de déception. Je me suis vite remis sur ce qui est le plus important : le basket et me concentrer sur ce que je dois faire pour atteindre les objectifs que je m’étais fixés. Il y a eu de la déception de ne pas y aller tout de suite, mais je continue à avancer.

N’avez-vous pas songé à rester aux EtatsUnis en jouant en G-League ?

J’ai toujours favorisé le haut niveau et je préfère jouer à la Virtus qui vise haut en EuroCup que de jouer en G-League. Pour mon développement personnel, c’est mieux. Par contre, j’ai hésité à attendre pour un training camp. Certaines équipes ont montré de l’intérêt, mais la majorité des rosters était constituée pour les training camps.

Votre ambition est d’y retourner le plus rapidement possible.

Je suis compétiteur. C’est la meilleure ligue au monde donc j’aimerais y goûter. Mais pour l’instant je suis focus sur la Virtus. C’est une nouvelle étape pour moi dans un club de haut niveau.

Quand ça ne s’est pas fait avec les Nets, avez-vous songé à retourner à Nanterre ?

(Rires) J’aime beaucoup Nanterre, mais je n’y ai pas pensé.

Les Nets vous ont-ils expliqué pourquoi ils ne vous proposaient pas quelque chose ?

C’est une équipe qui joue le titre, il n’y avait pas forcément beaucoup de place. Les planètes n’étaient pas alignées. Mais je me suis toujours bien entendu avec les Nets. Dès que je suis arrivé, que j’étais en trade, ils m’ont super bien accueilli. Ils envoyaient tout le temps le directeur scounting me regarder. J’ai eu une très bonne relation avec le staff. Simplement, je sentais que pour moi c’était le bon timing pour la NBA, mais eux préféraient attendre encore.

Vous avez signé deux ans avec Bologne avec la possibilité de partir au bout d’un an en cas d’offre NBA ou d’Euroligue.

J’ai un buy-out, mais pour l’instant j’ai signé deux ans. On verra. Ma priorité est d’être performant et d’aider l’équipe à gagner.

Parlez-vous NBA avec Teodosis et Belinelli qui y ont joué ?

On parle de tout, mais je peux aussi parler NBA avec Timothée (Luwawu-Cabarrot) qui est mon meilleur ami et qui y joue.

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